vendredi, 27 décembre 2019
The bathroom is clear
Le 27 décembre 2017, tu quittais ce monde. En tout cas, tu mourais. Dans ta douche, en fin de matinée. Et c'est la première fois que je fais le lien entre ce lieu de décès et la chanson que tu préférais des Doors : Hycinth house.
Tu n'as jamais trouvé l'ami qui n'avait pas besoin de toi.
Et tous ceux qui t'aimaient te dérangeaient.
As-tu pu voir une forme s'approcher de toi dans la salle de bains, au dernier moment ? Un valet de coeur ou une femme ou peut-être quelqu'un que nous n'imaginons pas, cette petite fille avec qui tu aimais bien passer du temps, enfant. Un jour, des garçons sont passés et se sont moqués de vous parce que vous étiez assis à côté de l'autre, bienheureux, sur un banc. Alors tu t'es levé et a jeté des cailloux à la fillette, pour te défaire de la honte provoquée par ces moqueries.
Tu ne te souvenais plus du prénom de la fillette, ni de la manière dont tu l'avais rencontrée. Tu te souvenais que tu avais jeté des cailloux à celle que tu aimais bien et qui étais gentille avec toi. A cause de la moquerie des garçons.
Aujourd'hui, je regrette énormément d'avoir été une enfant et une femme, parce que ces deux choses m'ont empêchée de te comprendre. J'étais tellement blessée par tes couteaux pervers que je n'ai pas su surmonter ma rancoeur pour te regarder tel que tu étais, tel que tu aimais, tel que tu souffrais. C'est mon grand regret.
Le pardon est une belle chose, surtout quand il est intégral et profondément spirituel.
Tu nous as trahis. Tu nous as mal aimés. Tu nous as bafoués. Tu nous as regrettés. Homme brisé, père incapable, Paul de Cornulier, aujourd'hui c'est à moi de te demander de me pardonner.
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jeudi, 05 septembre 2013
17 septembre : rendez-vous à la SGDL pour une soirée radiophonique
écoutez-vous parfois, en conduisant, en dormant, en sirotant un café, des fictions radiophoniques ? Moi, j'ai commencé à les écouter après la lecture de La tia Julia y el escribidor (La tante Julia et le scribouillard), de Vargas Llosa : nous étions dans un train nord-péruvien, elle dormait, je lui ai pris son livre et l'ai lu... Quelque temps plus tard, j'écoutais mes premières radionovelas.
La fiction radiophonique existe, bien que cette existence soit discrète ; elle procure parfois du plaisir, de la stimulation intellectuelle et auditive, elle est une autre façon d'aborder l'imaginaire. Non, ce n'est pas du théâtre. Non, ce n'est pas du conte. Cela ne ressemble à rien d'autre qu'à la fiction radiophonique, et la Société des Gens de Lettres, au sein de laquelle sévit la tenancière du blog AlmaSoror, vous invite à écouter Débruitage, de Christophe Deleu et François Teste, puis à poser des questions aux deux auteurs ensuite, si le cœur vous en dit.
Pour être certains que vous aurez une chaise, il faut envoyer un mail à la fée communicatrice de la SGDL, en lui disant que vous assisterez à cette soirée. Son mail est au bas du document ci-dessus.
N'hésitez pas : osez, venez, écoutez et savourez !
Edith
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mercredi, 06 février 2013
Carte d'identité musicale
Je ne fume plus ; je ne veux pas travailler. Que faire ? Je succombe à la tentation d'élaborer, de façon forcément aléatoire, ma carte d'identité musicale, à la suite de Music Lodge.
Musicien que vous admirez le plus :
Richard Wagner
Groupes / artistes qui ont le plus compté dans votre adolescence
Tracy Chapman, Barbara, the Doors, Leonard Cohen, Daniel Balavoine, Patricia Kaas
Styles musicaux favoris :
Rock, classique, musique de films, grégorien
Un album
Tracy Chapman (l'album éponyme, comme on dit)
Une chanson
The Stranger Song, de L.C
Une oeuvre classique
Le miserere d'Allegri
Groupes / artistes qui vous ont le plus marqué (par ordre d’apparition dans votre vie, et 15 max.)
Ennio Morricone, The Doors, Barbara, Preisner, Ligeti, Schubert, Arvo Pärt, Terje Rypdal
L'artiste qui vous a le plus fasciné en live :
Aucun, je ne vais jamais au concert.
Si, en fait : le quatuor Ludwig, interprétant les 7 dernières paroles du Christ en Croix, de Haydn. C'était en 2011
Plaisir coupable (3 max)
Starmania ; Era ; le Grand Bleu
Jouez-vous (ou avez-vous joué) d’un instrument, si oui, le(s)quel(s) :
Guitare, chant, piano
Ce que vous préférez en musique :
Planer dans des zones où je ne me reconnais plus moi-même, ou je m'oublie, ou j'oublie le monde, ou, au contraire, être traversée d'admiration pour ce qui a lieu,la maestria avec laquelle l'oeuvre a été composée.
Par quel biais découvrez-vous de nouveaux artistes et albums :
blogs, ouïe-dire
Lisez-vous toujours la presse musicale (si oui, quels magazines) :
non
Combien de temps passez-vous à écouter de la musique :
Deux heures par jour, en ce moment, grâce à Grooveshark. Ça n'a pas toujours été le cas. Parfois, dans ma vie, durant de longs mois je n'écoute pas de musique, tout simplement parce que je n'ai pas l'instrument adéquat.
Hors de votre univers musical :
Groupe / artiste “respecté” que vous n’avez jamais supporté :
Noir Désir, trop moraliste (les FN y sont méchants et les gauchos y sont gentils et l'argent c'est pas bien et le peuple c'est bien oh yeah)
Styles musicaux que vous détestez le plus (3 max.)
Musique de supermarché, quelle qu'elle soit ; rap victimaire de débiles qui se croient malins de haïr la France qu'ils squattent.
Genre musical qui ne vous a jamais touché, mais que vous ne méprisez pas pour autant :
Le ska, l'opéra
Ce qui vous rebute le plus en musique :
Le bruit
Chanteurs que vous détestez viscéralement (5 max) :
Si c'est un rejet viscéral, je ne les connais même pas car je m'enfuis avant la fin...
Trois tubes que vous haïssez plus que tout (vous avez beau être pacifique, le simple fait de les entendre vous donne des envies de meurtre)
Femme libérée ; Allo maman bobo ; un homme O comme ils disent...
Pour finir sur une note positive, vos dernières grandes claques musicales cette année (3 max.) :
Jan Gabarek, Angelo Badalamenti, Frank Martin, mais sont-ce des claques ?
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jeudi, 18 octobre 2012
Apnéiste des villes du Nord
Une journée d'octobre
Par David Nathanaël Steene
Dimanche... Rien à faire... Mais l'ordinateur est allumé.
10h49, je m'assois avec un café. J'écoute un documentaire sur l'océan abyssal, quelque fois je regarde les images. Je suis amer, car je ne suis pas chasseur de corail, ni plongeur « no limit ». Je suis cadre commercial et j'habite rue Berthillot.
Le café est presque froid.
Midi 57
Je me lève du fauteuil et me rends compte alors que j'étais assis de façon très inconfortable. Que s'est-il passé ? Ah oui, un café, un peu de musique et puis... La rêverie s'est installée. D'elle, j'ai tout oublié.
Je vais, je viens, dans le couloir, dans la cuisine, j'ai faim sans courage de manger, je cherche des choses à faire.
13h12
Je m'habille
13h26
J'ouvre le frigidaire, je mange des choses un peu à l'envers et je ris en songeant à certaines scènes de la semaine passée. Je ne me souviens plus de ce qui se passa hier. J'aimerais être avec quelqu'un, sans être pourtant trop dérangé.
14h14
Je regarde l'heure, elle est symétrique. Il y a un vieux carnet d'il y a dix ans, qui traîne depuis tout ce temps. Je vais écrire un poème.
16h
Assis, puis debout, puis assis, allant chercher de temps en temps de la lumière du dehors à la fenêtre surélevée des toilettes, j'écris un poème. J'en pleure presque. Il est raté, mais cela lui donne une certaine beauté.
Je suis revigoré par cette création ; je vais faire un café.
17h01
J'ai bu du café, relu mon poème, ouvert des livres et je viens de mettre une liste musicale sur mon ordinateur. Le premier morceau coule : C'est Mom's Mercedes, des Shudder to Think.
18h49
Oh la la, quelles musiques viennent de couler dans cette pièce tellement vide que j'ai presque l'impression de ne pas exister.
Shudder to Think, Patti Smith, Biosphere, Schubert, Eric Serra, Monteverdi, Maurice Fanon, The Doors, Tom Waits, Louise Attaque, Carlo d'Alessio, Craig Armstrong, Christophe Bertrand, Nino Rota.
Je vais me changer, pour être beau ce soir.
19h37
Je me suis douché, changé, rasé et je suis beau, prêt à sortir dans la ville. J'ai l'air fort dans le miroir, ce qui me fait sourire.
20h23
En fait, je ne vais pas aller à la soirée d’Édith de Cornulier-Lucinière. Elle me fait peur avec ses nouvelles idées, et puis je ne supporte pas les conversations du dimanche soir. Je vais rester ce soir chez moi, et j'ouvre la bouteille de Meursault d'oncle Thomas.
J'écoute une musique des Voyageurs des 7 songes et Francis Coffinet. Le Meursault s'invite et modifie l'essence même de la musique et du poème.
...« révolution de chair et de conscience au coin du plexus solaire »...
Alliage étrange de Meursault et de Francis Coffinet : la nuit s'ouvre doucement. Le feu intérieur se consume, avale le vide extérieur. Je suis l'apnéiste des villes du Nord.
DN Steene
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