dimanche, 01 mars 2020
Le rêve marocain
Voici un fragment de Lyautey l'Africain, sorte de biographie de Lyautey par Jacques Benoist-Méchin, publiée en 1978
« Cette plage extrême de l'Occident sur laquelle ont déferlé Oqba el Nafi et ses cavaliers venus de la lointaine Arabie est d'une richesse insoupçonnée. C'est un pays de montagnes, de pâturages et de plaines qui semble né du mariage de la neige et du feu. Il contient des espaces désertiques, dévorés par le soleil ; des palmeraies profondes, pleines d'ombres et de fraîcheur, mais aussi des villes où l'on perçoit, d'une façon presque physique, la densité des siècles.
Il y a d'abord Fès, « demeure de la foi, de la science et de la sagesse », dont l'université a attiré depuis sa fondation les plus grands penseurs de l'Islam : Ibn Khaldoun, Aben-Zohar, Averroès, d'autres encore... Orfèvrerie de pierre, d'albâtre et de faïence, ivre de musiques et de parfums, c'est une ville savante et pieuse dont le visage a la pâleur d'une passion trop ardente, brusquement refoulée.
Il y a Meknès, la capitale de Moulay Ismaïl, avec ses quinze minarets carrés dressés comme des tours de guet au sommet d'une colline, son palais cyclopéen et son jardin abandonné, que hantent les fantômes de la majesté et de la mélancolie.
Il y a Rabat et Chella, aux portes massives ; Salé, repaire de corsaires audacieux ; Mogador, où somnolent sur une terrasse crénelée de gros canons portugais braqués sur l'Océan.
Et puis il y a Marrakech, cette ville couleur de miel, de cuivre et de flamme, d'une sauvagerie raffinée, où l'art arabe semble avoir voulu rivaliser avec la grandeur romaine ; Marrakech, ceinturée d'une immense palmeraie, dont les panaches de bronze se découpent sur la blancheur des neiges et qui enclôt, dans ses seize kilomètres de remparts, la Koutoubia, sœur jumelle de la Giralda de Séville, et des palais plus vastes que les thermes de Caracalla.
Mais il n'y a pas que les villes. Il y a les plaines du Sous, de la Chaouïa, du Gharb et de la Moulouya, d'une incroyable fertilité, pour peu qu'on les irrigue. Il y a les forêts de chênes-lièges, de cèdres et d'eucalyptus. Il y a des phosphates et du fer, du plomb et du manganèse. Enfin, il y a les hauts plateaux et les pentes de l'Atlas, réserves quasi inépuisables de guerriers et de cavaliers superbes, chez qui le chant et la danse sont un prolongement du combat. »
Le Maroc d'AlmaSoror :
France, Maroc, Mali, XVII ème siècle
Jacques Benoist-Méchin sur AlmaSoror :
Jacques Benoist-Méchin sur AlmaSoror :
Il est cité dans Le désillusionné
Il est mentionné et cité dans La fabuleuse plume de Jacques Benoist-Méchin
Il est cité et mentionné dans Le style immense et plein de pensée de Jacques Benoist-Méchin
Il est mentionné et cité dans Trois esthètes du XX°siècle : Rolland, Benoist-Méchin, Vaneigem
Il est cité dans Épuration.
Il est cité dans Fragment d'un printemps arabe
Il est cité dans Invasion de l'Europe - Année 700
Il est cité dans Isteamar de l'intérieur
Il est cité dans Plume d'or sous un manteau d'étoiles
Il est cité dans Une longue mélopée
Il est cité dans Les sirènes du port d'Alexandrie
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lundi, 04 mars 2019
Aziza Brahim, la voix tranquille venue du Sahara
Sous la pression de l’État du Maroc, l'Institut du Monde arabe a déprogrammé une chanteuse sahraouie. Et comme elle chante de beaux chants, pourquoi ne pas l'écouter dans la profonde nuit de l'insommeil ?
(Et cette article algérien sur le directeur très dominé de l'IMA)
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jeudi, 08 mai 2014
L'homme des villes de sable en librairie
Edith de CL et Sara ont le plaisir de vous annoncer la parution, le 9 mai 2014, de L'homme des villes de sables, édité par Chandeigne.
L'histoire d'un marin des Sables d'Olonne parti pour pêcher la morue dans les mers froides. Capturé par les corsaires du Maroc, il devient l'esclave du pacha de Marrakech.
C'est lui qui aidera à conduire la caravane du pacha dans le désert africain, jusqu'à la majestueuse, la mystérieuse, la somptueuse Tombouctou.
Au cours de sa vie d'aventure et de douleur, Paul Imbert croisera le destin de personnages qui vécurent réellement dans ce fantastique XVII°siècle, tels Jean Armand Mustapha, sujet ottoman devenu le premier professeur de langues orientales de Paris.
Dans cette époque où christianisme et islam se faisaient fièrement face, si ressemblants dans leur opposition que chacun priait du lever au coucher et traitait l'autre d'infidèle ; dans ce siècle où le Nord et le Sud guerroyaient et se réconciliaient dans une égalité diplomatique que nous avons oubliée ; dans ces villes de sable où la vie se partageait entre l'immuable tradition et la folie des voyages, tel fut le destin tragique du marin vendéen Paul Imbert : l'esclave bien-aimé de son maître, le fils perdu, l'homme de l'exil.
Amer savoir celui qu'on tire du voyage...
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vendredi, 11 décembre 2009
A quoi ressemblent tes amoureux ?
Tu crois qu'on va mourir
Mes amoureux ressemblent à des frères d'ailleurs. Ils ont des longues jambes, des longs bras, des voix graves et des visages qu'on ne distingue pas très bien. Seuls leurs yeux brillent. Ils ne mangent pas, ils ne dorment pas, ils marchent sous la pluie. Ils ne lisent plus rien car ils ont appris tous les livres par coeur, comme dans Fahrenheit. Ils m'entourent, marchent autour de moi, armée d'amants qui me protègent du monde réel et des coups bas. Ils n'ont pas de maisons, mais des vaisseaux spatiaux. Ils surfent dans le ciel. Ils aiment mes écritures et mes danses. Ils ressemblent à des Peter Pan d'un autre monde, d'un autre temps, un temps qui vient lentement, lentement, ils ont un temps d'avance.
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