Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 19 septembre 2013

Alcool, liberté, littérature

« Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres ».
Étienne de La Boétie

« Dans chaque Français, il y a un Robespierre. Il faut toujours qu'il décapite quelqu'un ou quelque chose, afin de le rendre pur ».
Romain Rolland

« Aujourd'hui, la réalité est absurde, aussi horrible, aussi impénétrable que nos rêves. Et face à elle, nous sommes sans défense, comme dans nos cauchemars... ».
Ingmar Bergman

chats blancs, voiture, mavra

Ah ! ah ! ah, compagnon des mauvais jours d'avant ! Tu vois un coach pour projeter une image de puissance professionnelle et intellectuelle, de détente, d'amour et de liberté.
Tu es beau, quoi qu'il arrive.
Tu marches, avec la classe des hommes qui défient les hérauts du maL, sur les pages de nos bandes dessinées. Oui.

J'ai voulu définir une ligne éditoriale pour mon profil bas : alcool, liberté, littérature.

Du hard metal dans ta voiture, un frère en marche vers son destin. L'amour est muet, l'âme incapable ; tu ignorais être tant aimé.
Du grégorien dans l'abbaye et la mémoire d'un habit de toi qui traîne encore ici dans la voiture de papa.
Cilices des retrouvailles dans un train il y a presque dix ans, les mots nous trompent et les silences nous laissent absents.

L’autoroute glacial, de métal, s’étend et se déploie. L’asphalte est fraîche comme un grand verre de citron glacé à la vodka. Ne chuchote plus rien, souvenons-nous que la vie est un instant entre deux nuits.

Boulevard de la mer, la route abandonnée, une histoire romantique, heureuse, intéressante, dramatique avec de grands moments de paix et de vastitude.
Mon histoire finit dans un mélange de soleil et de vent, sur une colline. Beauté de la nature sauvage et silencieuse, souvenir de la ville et de la musique.

Crin Blanc et Sir Jerry dansent dans ma mémoire, peuplent les hauts-fonds de mon corps.
Je cours en liberté.
Je dénoue des intrigues.

L'histoire d'un homme et d'un chien qui marchent, heureux, dans le Poème. Ils sont sur la route. Une maison les attend.

(Rêve : une conversation située entre le réel et l'onirique avec des gens mélangés que je connais et que j'invente. A la fin du rêve : je me sens un peu étonnée, contente que ce soit fini. Toi tu dors, tu dors tellement).

La lampe, près du repas qui nous attendra : jolie, grise et élégante, mystérieuse, un tout petit peu trop lumineuse, bien habillée avec son abat-jour, belles anses, long cou de girafe, discrétion surannée.

 

Edith, un dernier soir d'août ou un premier soir de septembre d'une année quelconque

 

mardi, 06 août 2013

6 août : billet anniversaire

Aux 6 aoûts des temps passés, qu'AlmaSoror faisait ?

2012 : Quelle fortification de poussière et de sable ?

2010 : Dialogues du septième sceau

fortification, poussière, sable, 6 août, dialogues, le septième sceau, ingmar bergman

mardi, 03 avril 2012

Intemporalité

Édith de CL, hommes politiques, silence, intemporalité, actualité, indigestion, Ingmar Bergman, Virginia Woolf, Jules César, Edith Morning


"Aujourd'hui, la réalité est absurde, aussi horrible, aussi impénétrable que nos rêves. Et face à elle, nous sommes sans défense, comme dans nos cauchemars..."
Ingmar Bergman

« La vie est un rêve, c'est le réveil qui nous tue ».
Virginia Woolf

"Si j’avais su que les rêves sont réels et le monde illusion, j’aurais inversé ma vision de la liberté et celle de la prison. Mais les menteurs amers disent décriant les images qu’elles sont illusoires, et nous entraînent dans leur " réel " qui n’existe que dans leurs sombres couloirs".
Édith Morning

Édith de CL, hommes politiques, silence, intemporalité, actualité, indigestion, Ingmar Bergman, Virginia Woolf, Jules César, Edith Morning

 Détresse

Nous manquons souvent d'air, de ciel, d'espace, d'eau, de soleil, de vent. Nous qui vivons dans des villes belles et fascinantes mais si artificielles, nous qui vivons dans des campagnes poudrées de pesticides. Nos corps sont en manque.

Mais nos esprits ? Assaillis par les mots qui sonnent, les mots de la politique, de l'administration, de la mode, des techniques, assaillis même par les mots des fictions prévisibles aux scénarios bien ficelés, par les mots des chansons trop fades, des dialogues de romans et de films trop faciles, ils manquent eux aussi de ciel mental et de vent imaginal, de forêt littéraire et d'océan assez vides pour être contemplés sans perturbation.

Nos esprits sont en manque d'intemporalité.


Dévoration

L'actualité nous avale autant que nous l'avalons. L'homme informé et la connaissance s'entre-dévorent.

La place qu'ont prit les célébrités dans notre monde nous a démunis de nous-mêmes. Chaque fois que nous les écoutons parler d'un thème qui ne les concerne pas, nous leur donnons un pouvoir sur nous, nous nous rendons inférieurs à eux en leur laissant implicitement la primauté de la parole. Alors que dire de toutes ces exigences que nous avons envers eux ? Nous croyons affirmer nos droits en exigeant des politiques qu'il s'expriment, qu'ils décrètent, qu'ils montrent quel est leur camp, qu'ils tranchent ! Mais ce que nous affirmons, c'est que nous ne valons rien et qu'ils sont Ceux qui savent, Ceux qui dictent.

Une expression revient souvent : « nos gouvernants », « nos élites ». Est-ce qu'un citoyen se doit d'avoir des gouvernants et des élites ? Des représentants ne lui suffisent-ils pas ?

Il ne se passe pas un jour sans que des centaines de commentaires aient lieu sur les événements menus ou grands de ce monde.


Avalanches de condamnations

Les « condamnations ». Lorsqu'un crime est commis ou tout simplement lorsque une phrase de travers est prononcée, les politiques « condamnent ». Chacun à son tour prend la peine de faire une déclaration pour « condamner » ce qui vient d'avoir lieu. D'ailleurs, s'ils ne le font pas, nous faisons le siège afin qu'ils s'expriment, qu'ils condamnent enfin ! Or, si un crime est un crime c'est à la justice de le condamner. Si une phrase de travers n'est pas condamnable par le droit, en quel nom ces politiques la condamnent-ils ? Cette profusion de condamnations hebdomadaires condamne surtout la bonne marche du droit.


Avalanche de réactions

Les « réactions » sont mois critiquables que les condamnations puisqu'elle ne prennent pas la place d'une institution. Nous entendons presque tous les jours des réactions à des événements qui quelquefois n'ont aucun rapport avec la politique. Les personnes politiques réagissent perpétuellement à un nombre incalculable de faits. Ces réactions nous abrutissent et parviennent même à nous faire oublier que certains faits, non négligeables sont passablement passés sous silence ! On réagit très fort tout ensemble sur telle acte, tandis que quelque chose a lieu autre part, dans un silence bien étonnant. Les réactions quotidiennes aux événements incessants empêchent le silence de s'exprimer, de prendre sa place dans notre monde. L'individu a besoin de silence, de temps d'absence. La société est comme lui : elle étouffe si elle n'a pas des moments de flottement, sans mots. Des moments où elle vit sans commenter immédiatement ce qu'elle vit.

L'impossibilité de l'inspiration, lorsqu'on est toujours sur le pont des paroles, est évidente. Or, si nos phrases ne sont pas inspirées par autre chose que par le besoin de parler, elles n'ont aucune valeur, aucune force.

Exercices d'éternité

« Ce qui fait la noblesse d'une chose, c'est son éternité »
Léonard de Vinci

Quelques exercices permettent de se reconnecter à l'intemporalité du monde, à l'éternel.

S'exercer à parler d’événements et de sujets qui n'ont rien à voir avec l'actualité. Une grande conversation, par exemple, sur la bataille de Bouvines, ou sur les traditions de confitures à travers le temps et le monde, ou encore sur l'histoire des plages de France, ou enfin sur les différentes espèces de pins européens.

Puiser aux sources mêmes : ne plus lire des livres sur Jules César, mais goûter aux récits écrits par Jules César lui-même. Se plonger dans les textes-sources, même s'ils sont abrupts, même si on ne les comprend plus tels quels. Ne plus lire des livres d'histoire, mais acheter l'édition d'un journal d'un marchand du XVII°siècle et entrer dans la peau de ce personnage.

S'exercer à parler d'une façon telle que des gens d'il y a cinquante ans, des gens qui vivront dans cinquante ans, puissent comprendre et suivre notre syntaxe, notre vocabulaire. Essayer d'élargir à un siècle : parler en songeant à se faire comprendre des gens d'il y a cent ans, des gens qui viendront dans cent ans.

 

 

Édith de CL

 

 

vendredi, 06 août 2010

Dialogues du septième sceau

 

le 7 sceau.jpg

Le septième sceau, un film d'Ingmar Bergman

 

-  Je suis pris de dégoût et d'épouvante. Mon mépris des hommes m'a rejeté de leur communauté. Je vis dans un monde fantôme prisonnier de mes rêves

- Mais tu ne veux pas mourir ?

- Si je le veux.

- Alors qu'attends-tu ? La connaissance... ou des garanties?

- Appelles ça comme tu veux. Est-ce si impossible de comprendre Dieu avec ses sens ? Pourquoi se cache-t-il derrière des promesses à demi articulées et des miracles invisibles ? Qu'advient-il de nous si nous voulons croire mais nous ne le pouvons pas ? Pourquoi ne puis-je pas tuer Dieu en moi ? Pourquoi continue-t-il de vivre de façon douloureuse et avilissante ? Je veux le chasser de mon cœur. Je veux savoir, pas croire. Pas supposer mais savoir. Je veux que dieu me tende la main, qu'Il me dévoile son visage et qu'Il me parle.

- Mais il se tait.

-  Des ténèbres, je crie vers lui mais il n'y a personne

-  C'est peut-être cela.

- Alors la vie est une crainte insensée. On ne peut vivre face à la mort et au néant de tout.

-  La plupart ne pensent ni au néant ni à la mort.

-  Et quand la fin approche, ils voient des ténèbres !

- Oui… ce jour là.

-  Je comprends : à notre crainte, il nous faut une image et cette image nous l'appelons Dieu.

- Tu t'alarmes ?

- La mort m'a visité ce matin, nous jouons aux échecs. Ce délai me permet de vaquer à une affaire importante…