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lundi, 06 août 2012

Quelle fortification de poussière et de sable sépare nos deux mondes ?

Douce France, surf, vie mystique

 Tout le jour, surfer sur la vague de la vie, glisser sur ses ondes. Finesse, rythme, enchaînement guident ma vie. Finesse des silences, rythme de croisière, enchaînement des rires et des danses.

Dans mes veines coulent la force des ancêtres et leurs rêves d'immortalité, la gloire des descendants et de leur œuvre à venir ; les prophéties des grands voyants et les sciences des grands savants.
Et je n'ai besoin que de ce qui coule dans mes veines pour faire face à la vie. Le Christ coule dans mes veines.
Quand la tempête se lève, tel l'aigle je plane loin au-dessus. Si la vague me prend, tel l'être des abysses je nage loin au-dessous. J'attends que l'onde m'appelle à nouveau pour me bercer.
La fabrication de la musique, des images, c'est comme un fleuve que l'on descend en bateau ivre. Nul besoin de souffrance, nul besoin d'effort. Il n'y a qu'à se lover au fond de la pirogue et la laisser aller en chantant ce qui vient. Car cela vient d'ailleurs, cela me traverse et m'habite un temps avant de partir vers un ailleurs de l'autre côté. L'énergie qui me porte ne m'appartient pas. Elle ne me quitte que lorsque je crois qu'elle est mienne. Elle m'habite chaque fois que je lui reconnais sa beauté insaisissable.
Je suis libre dans la vie car je sais qu'elle n'est qu'un des millions d'états que nous vivons au cours de notre long cours. Détachée d'elle, je ne l'en aime que plus tendrement. Je la quitte librement, je la retrouve dès qu'elle m'appelle. Nous sommes libres et amoureuses, la vie et mon être.
Je sais qu'elle en aime d'autres et je l'accepte. Plus la multitude jouit, plus je m'apaise. La jalousie n'est qu'une drôle de passade qu'il ne faut pas trop croire.
Comme Dylan, je suis fille de la vague et personne ne peut jamais me posséder. Libre comme l'air, libre comme l'eau, je glisse, glisse, glisse...
Je m'éveille en quête du jour parfait, me dresse sur crête de la vague parfaite, je vis au bord du paradis et j'attends tour à tour le soleil et la pluie pour leur offrir mes danses. Immergée dans le cosmos, ma prière entraîne les amants du Vent, les suiveurs de la vague, les fils de la beauté.
Le plaisir et le bien-être que chaque jour me procure, je les offre aux étoiles et aux enfants.
Mystique, j'aime la mort à travers la vie. C'est pourquoi je serai prête à aimer la vie à travers la mort. Leurs deux visages ne font qu’un lorsque la brume qui cerne nos yeux se dissipe.
Si je vous paraîs étrange c'est que vous me regardez depuis les bordures du monde institutionnel. Mais plongez et nous nous aimerons comme avant, comme lorsque nous étions encore dans le ventre de notre mère. Quelle fortification de poussière et de sable sépare nos deux mondes ? Soufflez et ces beaux murs crénelés vous laisseront passer à travers leurs parois chimériques. Regardez comme je hante votre monde sans douleur. Venez hanter le mien et vous n'aurez plus peur, plus jamais peur.
L'ordre et la certitude qui vous retiennent n'existent pas. Ils font semblant d'être, pour que vous vous teniez debout. Fluides, les algues humides et sèches qui imprègnent notre corps le nourrissent, manne sacrée, manne inépuisable. Ce sont les algues nées du reflet de la lumière, après l'amour avec la nuit. Entre le fini et l'infini, mes mains, ma voix, mon amour. Tout est traversé. Attendre, recueillir, fraterniser : quoi de plus ? Capter les messages et y répondre en inventant sa langue unique, c'est l’alliance des respirations, des concentrations.
Saisis la substance de l'éphémère, capte l'inexistence du concret. Alors solide et liquide se dissolvent dans la phrase, la phrase répétée, la phrase méditée.
Prends, et donne. Prends, et donne. Prends, et donne. Tiens, et laisse. Tiens, et laisse. Aime, et quitte. Aime, et quitte. Donne, et prends, et donne, et prends, et donne. Échange perpétuel avec le monde qui te fais face, qui te regarde, à qui tu appartiens. En nous se déploient des ciels. En nous naissent, vivent et meurent des constellations, plus vastes encore, et plus réelles, que la voie lactée.
Conscience et absence, masque et nudité : nos duels intérieurs se reflètent dans les eaux dormantes du passé. Nos fragments, nos poèmes, nos sourires, effacent nos vices. Grande purification de l'être au fur et à mesure que passent les jours. Jour de colère et jour de gloire. Cueille le jour.
Ô oui mon âme, je cherche la facilité.
J'ouvre les eaux, je guide mon arche sur leurs flots écaillés. Je suis mon peuple, je suis mon chef, je suis mon Christ et je marche vers ma Pâques, portant haut sur ma nuque ma couronne de gui. Je suis prête pour les noces du Solstice.
 
Edith CL

Commentaires

Il faudra que tu nous donnes d'autres morves d'azur littéraire, d'autres chieries obscurs de mystiques des temps futurs.

Écrit par : Carcasse priante | mercredi, 30 août 2017

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