vendredi, 15 juin 2012
Dialogue entre Corto Maltese et Bouche Dorée
Phot. Mavra Nicolaïevna Novogrochneïeva
- Alors, joli marin, tu pars ?
- Je suis bien obligé... Je ne suis pas de ceux qui prennent racine !
- Ici tu aurais trouvé tout ce que tu cherches... Mais tu es aveugle comme une taupe...
- C'est bien possible, Bouche Dorée... Mais c'est à moi de m'en apercevoir.
- Ah, oui... oui... mais souviens-toi de nous. Tu as une maison ici. Ne reviens pas trop vieux. Ce que tu cherches n'existe pas.
- Comment le sais-tu ?
- Je le sais par expérience. Adieu, yeux bruns !
Dialogue entre Corto Maltese et Bouche Dorée, dans L'aigle du Brésil, In Sous le Drapeau des pirates, de Hugo Pratt (éditions Casterman)
Photo volée sur une clef
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jeudi, 18 mars 2010
Sara
(Avertissement : Je me permets de relater ici (plus bas) la rencontre entre Sara et Chateaubriand, parce que j'ai eu le privilège, non pas d'y assister, mais d'en recevoir des poussières de bribes).
Sara écrit pour AlmaSoror.
Elle publie des livres pour enfants en papier déchiré, peint, écrit du théâtre et réalise des films d'animation.
Nous présentons ici les articles et photos qu'elle a publié sur AlmaSoror. Puis nous présentons un éventail de son œuvre.
Enfin, voici le lien vers son propre site : Univers de Sara
Quand Sara a fini de peindre, elle descend par la fenêtre, sous l'œil renversé de Mousse :
Et un jour, à Venise, Sara réfléchissait :
"Ce sont des mémoires d'outre-océan, lui disait-elle.
- Je l'avais deviné à la gravité de votre visage, répondait-il.
Ils se souriaient et se séparaient. Mais ils ne s'oublieraient jamais.
Cela se passait à Venise en deux-mille quelque chose. Il faisait froid. Giorgione était le plus grand des peintres. Et le café, comme le café était bon ! Mais cela, c'est une autre histoire.
Quelques années plus tard, l'été finissait dans une ville qui ressemblait à Panamaribo.
- Sais-tu danser ? Demanda El Diablo à son interlocutrice rêveuse.
- Non, répondit-elle. Sara (car c'était elle) se leva et posa un pourboire sur la table.
Sara longea les bords des maisons en regardant les ombres se balancer sur les feuilles des arbres. Cela lui rappelait l'époque où les jeunes hommes venaient danser sous les fenêtres du palais ressuscité des Doges.
Depuis, Sara a vécu une expérience mystique aux Sables d'Olonne. Un soir, au casino. Elle a rencontré dans les luxueuses toilettes une personne qu'elle avait cru peindre, trente ans auparavant. Aucun mot ne les départagea. Ce fut un duel silencieux.
Pour effacer cette scène étrange de sa mémoire déjà trop tangible, Sara accepta la proposition de Daniel Bireix-Steinman : ils organisèrent une exposition de ses toiles qui devait durer dix ans au Musée des Arts Antiquo-Futuristes de Jei Kan, au pied du mont Fujiyama. Depuis que le Japon est fermé au monde, l'exposition est invisible. Mais nous avons quelques photographies de ces trente toiles qui dorment au Japon depuis maintenant longtemps, trop longtemps.
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