Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 16 juin 2010

Le retour de flamme du marquis de Varembon

sam 1.jpg
Photo Sara

Cette note fait suite à Mademoiselle de Tournon frappée au coeur

 
"Ses funérailles étant commandées, les plus honorables qu'il se pouvait faire - pour être de grande maison comme elle l'était, même appartenant à la reine ma mère -, le jour venu de son enterrement, l'on ordonne quatre gentilshommes des miens pour porter le corps, l'un desquels était La Bussière, qui l'avait durant sa vie passionnément adorée sans le lui avoir osé découvrir, pour la vertu qu'il connaissait en elle et pour l'inégalité, qui lors allait portant ce mortel faix et mourant autant de fois de sa mort qu'il était mort de son amour.

Ce funeste convoi étant au milieu de la rue qui allait à la grande église, le marquis de Varembon, coupable de ce triste accident, quelques jours après mon partement de Namur s'étant repenti de sa cruauté, et son ancienne flamme s'étant de nouveau rallumée (Ô étrange fait !) par l'absence, qui par la présence n'avait pu être émue, se résout la venir demander à sa mère, se confiant peut-être à la bonne fortune qui l'accompagne d'être aimé de toutes celles qu'il recherche ... Il arrive justement sur le point que ce corps, aussi malheureux qu'innocent et glorieux en sa virginité, était au milieu de cette rue. La presse de cette pompe l'empêche de passer. Il regarde que c'est. Il avise de loin, au milieu d'une grande et triste troupe de personnes en deuil, un drap blanc couvert de chapeau de fleurs. Il demande que c'est...."

Ciel ESC_large_ISS022_ISS022_E_58496.jpg
 
Pour savoir la suite, précipitez vous à la librairie la plus proche et demandez les "Mémoires" de Marguerite de Valois dans la collection créée et dirigée par Martine Reid "Femmes de lettres", chez Folio (Gallimard 2010) pour la modeste somme de 2 euros.
 

samedi, 07 novembre 2009

Les pierres peuvent-elles aimer ?

 

 

hippopotame.jpg

 

 

Dans mes bras j’aurais voulu qu’il se passe autre chose. Dans tes bras j’aurais voulu qu’il se passe quelque chose. J’ai erré seul trop longtemps, peut-être, pour être capable aujourd’hui de vivre autre chose qu’une rencontre fantômatique, trop réelle sur le plan corporel, trop irréelle sur celui du coeur. Mais nous sommes la somme des aléas de nos vies de bêtes de somme et tu es une fleur rouge et belle et blessée comme les femmes qui tiennent debout sans rire et sans pleurer, dans leurs bureaux, leurs métros et leurs maisons qu’elles tiennent au bout de leurs deux bras tendus tels des troncs d’arbre mort.

Dans mes bras j’avais des projets qui n’ont pas eu lieu. Dans tes bras, j’aurais voulu des découvertes que je n’ai pas trouvé. J’ai fermé les serrures trop fort peut-être, de ces endroits de moi où l’enfance avait enfoncé des pieux. Car la jeunesse, deuxième brillance parfois de la vie, a ses fulgurances et ses espoirs, mais elle ne répare pas ce qui eu lieu de prime abord, quand on était trop petit pour décider et pour penser trop loin des grands. 
 

Alors laissons-là notre histoire perdue. L’amour est trop grand pour nos vies ? Celui que nous voulions vivre à deux en tout cas est trop loin de la route où l’on s’est rencontrés. Requiescat in pace. Requiescat. 
 

Et ta question initiale me revient chargé d’un sens plus lours qu’avant : peut-on aimer les pierres ? Est-ce que les pierres aiment ?
 

David Nathanaël Steene