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mercredi, 29 avril 2015

Le dériveur de la mer vitale

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Sur la plage, le soir, on retrouve souvent cet homme toujours seul, dont je sais, par les compérages du gars qui tient le bar du Temps, qu'il fut un ancien compositeur de "musique contemporaine" et qu'il planta sa brillante carrière sur le champ après un soir de beuverie au cours duquel il essaya la guitare électrique d'un inconnu et réalisa qu'il jouait de la musique réelle pour la première fois. Il eut tellement honte d'avoir été un artiste contemporain subventionné par l'institution qu'il évita les miroirs et tomba en dépression, se coupa de ceux qui ne le comprenaient plus et vint s'installer dans cet appartement du bord de mer que ses parents avaient acheté à l'âge d'une retraite dont ils ne profitèrent pas longtemps.

Bref, aujourd'hui, cet homme surfe au coucher du soleil, et sort de l'eau ruisselant pour s'attabler au bar du Temps et lire des journaux et des romans en amharique. C'est la langue de la nourrice qui s'occupa de lui dans sa prime enfance. "Je cherche l'origine de ma vocation musicale et peut-être passe-t-elle par cette langue", a-t-il dit au patron du Temps, mais je ne sais pas s'il faut réellement croire ce barman trop bavard.

Quoi qu'il en soit, cet homme, dont l'Ircam mentionne encore l'existence dans ses fiches, rêve d'un voyage éthiopien qu'il n'a pas envie de faire au fond, car son vrai voyage, c'est sa renonciation.

Il est heureux - c'est sûr. Tellement plus heureux qu'à l'époque des hôtels cinq étoiles à Barcelone, Zurich et New-York, des entrevues avec des journalistes musicaux et des séminaires délivrés à Londres, deux jours par mois.

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