mardi, 27 octobre 2009
Amour trop triste
Tu sais, je n’écris plus jamais de lettres d’amour. C’est trop triste. Nos coeurs battent et crèvent d’aimer et d’être aimer et plus jamais nous ne pouvons croire en vrai à une histoire belle quand nous avons connu la brisure de l’âme. Alors ne m’en veuilles pas si je ne sais pas bien quoi te dire. J’aime que nous soyions proches et que nous soyions ensemble même lorsque nous sommes loin. J’aime l’idée que cela pourrait continuer encore longtemps. J’ai peur quelquefois d’être tout seul au moment de ma mort. Il n’y aurait personne autour et plus tard mon corps ne serait qu’une histoire anonyme et hygiéniste pour ceux qui le retrouveraient. On se dirait alors que c’est bien triste, mais ce qui est triste c’est surtout et plutôt cet amas d’histoires avortées. J’avais lu ce livre d’un libertarien américain, how to disappear completely and never be found, et j’avais pensé à tous ces abandonnés aux peines immenses et béantes à jamais. Moi, je ne disparaitrai jamais sans rien dire. C’est la seule chose que je peux te promettre. Pour le reste, je suis désolé.
Et toi tu veux faire comme dans ce film de Pedro Almodovar, La Ley del deseo - la loi du désir : tu veux écrire une lettre d’amour parfaite et me l’envoyer pour que je la signe et te l’envoie. Et ça te faire rire jaune et ça me fait rire noir et tout est blanc autour de nous. Nous n’avons pas les mêmes histoires passées : nous n’avons pas d’autre solution que d’essayer de partager ce temps qui nous est offert en tâchant de nous comprendre et de nous pardonner.
David Nathanaël Steene
Publié dans L'oiseau, Sleipnir | Lien permanent | Commentaires (1) | | Facebook | Imprimer |
Commentaires
DN est triste, ce matin ? Mais il cite ce film vu il y a longtemps dans la chambre d'une amie accidentée. J'ai détesté la fin de l'histoire, pourtant la beauté des falaises filmées et l'histoire de la lettre ne m'avaient jamais quitté. Nous avions vu aussi Easy Rider (motos et joints sur les routes américaines), My own private Idaho (garçons drogués aux idéaux KO en Idaho), An Angel at my Table (lumière magique des aubes néo-zélandaises et rousseur tragique d'une femme). Et ces films du désespoir n'ont jamais éteint ma foi en l'amour.
Écrit par : Luke Gohst | mercredi, 28 octobre 2009
Les commentaires sont fermés.