lundi, 18 décembre 2017
Thureau-Dangin rehausse le régime parlementaire
En 1884, Paul Thureau-Dangin s'exprimait ainsi en ouverture de son ouvrage historique sur la monarchie de juillet :
« Mais aujourd’hui, je le sais, le « parlementarisme » - c’est le nom dont on se sert quand on veut en médire – n’est guère en faveur. Tout ce que lui avait fait gagner, dans l’opinion, la vue des désastres où nous avait conduits le régime sans contrôle du second empire, il semble que l’anarchie à la fois impuissante et destructrice de notre république le lui ait fait perdre. Pour que ce revirement fût pleinement justifié, il faudrait d’abord établir que le gouvernement actuel est vraiment parlementaire. Cette Chambre à la fois servile et usurpatrice ; ce Sénat qui approuve ce qu’il blâme au fond, applaudit ce qu’il méprise ; ces majorités aussi instables qu’oppressives ; ces subdivisions et ces compétitions de coteries sans consistance et sans doctrine, non sans appétits ; cette violation cynique des droits de la minorité ; cette impuissance du droit, de la raison, de l’éloquence, devant la brutalité muette des votes ; ces ministres, endurcis à toutes les mortifications des scrutins hostiles, qui font par décret ce pour quoi on leur refuse des lois, et lancent le pays dans de périlleuses aventures, sans l’aveu et à l’insu de ses représentants ; ce chef du pouvoir exécutif qui s’annule dans une indolence inerte et indifférente aux plus grands intérêts du pays ; cette domination électorale d’une petite bande de politiciens sans considération, sans moralité et sans valeur, étrange oligarchie qui n’a rien de l’aristocratie et qui aboutit partout au règne d’une médiocrité chaque jour plus abaissée, - tout cela, est-ce donc ce qu’on a connu, aimé, désiré, regretté, sous le nom de gouvernement parlementaire ? Qu’on médise du « parlementarisme » autant qu’on le voudra – il a eu ses malheurs et ses torts, il peut avoir ses périls -, mais qu’on ne mette pas à sa charge la honte et la misère d’un régime qui n’a rien de commun avec lui. »
Paul Thureau-Dangin, IN Histoire de la monarchie de juillet – tome I - 1884
Titre : Histoire de la Monarchie de Juillet
Auteur : Paul Thureau-Dangin
Editeur : E. Plon, Nourrit
Genre : Histoire
Eléments de signalement : En sept tomes
Date de parution : De 1884 à 1892
Date de cette édition : 1884
Pays de l'auteur : France
Nombre de pages : environ 450 pages par livre
Format : 15,5x24,5
Arrivée dans la bibliothèque : 31 août 2012 (acheté aux Sables d'Olonne)
Première phrase : "Pour qui place un peu haut son idéal politique, la France, depuis quatre-vingts ans, n'offre pas d'époque plus intéressante à étudier que celle où elle a été en possession de la monarchie constitutionnelle." Préface du tome 1
Première phrase de la page 30 : "Ceux qui venaient de condamner la vieille monarchie pour atteinte au pacte constitutionnel, ne semblaient-ils pas engagés d'honneur et de logique à le respecter ?" Tome 1
Dernière phrase : "Peut-on dire que l'événement ait démenti cette prédiction ?"
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mercredi, 12 décembre 2012
Sur la monarchie de juillet
"Louis Veuillot détestait ce régime bourgeois jouisseur, pratiquement athée, qui donnait à l'ouvrier des maîtres pour lui vendre l'eau, le sel et l'air, pour lever la dîme de ses sueurs, pour lui demander le sang de ses fils".
Fernand Mourret "L'Eglise contemporaine"
Quelques extraits de La monarchie de juillet, de Thureau-Dangin
Guizot parle sur la démocratie :
"Nous avons tous, presque tous, conquis nos grades à la sueur de notre front et sur le champ de bataille. Voilà la vraie liberté, la liberté féconde, au lieu de cette démocratie envieuse, jalouse, inquiète, tracassière, qui veut tout abaisser à son niveau, qui n'est pas contente si elle voit une tête dépasser les autres têtes"
Guizot
Discours de Guizot du 6 décembre 1834 :
"Il y a des peurs viles et honteuses, et il y a des peurs sages et raisonnables... Savez-vous pourquoi l'on ferme les yeux sur les dangers ? C'est parcequ'on a peur... Savez-vous ce qu'on fait quand on a peur des passions populaires ? On dit qu'elles n'existent pas, que cela passera. Et les passions populaires passent en effet, mais comme un torrent torrent qui dévaste tout devant lui."
Molé achète les voix à coups de subventions :
"Sur 459 députés, on ne comptait pas moins de 191 fonctionnaires : ceux qui ne l'étaient pas pour eux-même avaient à caser ou à faire avancer des parents, des amis, des clients. Ce mal n'était pas né avec Molé ; il datait du jour où avait été dissous le cabinet du 11 octobre, où les partis s'étaient trouvés déclassés, morcelés, mêlés, désorientés, et où les compétitions de personnes avaient remplacé au Parlement, les luttes de principes".
Tirés de revues clandestines en août 1838 :
"Guerre à mort entre vous qui jouissez d'une insolente oisiveté et nous qui souffrons depuis longtemps"
"... Le temps approche où le peuple exigera, les armes à la mains que ses biens lui soient restitués"
Lu dans La Monarchie de juillet Thureau-Dangin
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