samedi, 07 mai 2011
Tango & tao pour un printemps
Iwan Harlan et Isabella Cremer tanguent au rythme d'une chanson du musicien poète argentin Daniel Melingo.
Yogas, porte de la sagesse : un livre du Britannique John Blofeld, publié aux belles éditions Dervy en 1986 (6 ans après sa sortie en langue anglaise). John Blofeld écrit bien, admirablement suivi sur ce point par son traductreur Pierre Dupin. Voilà qu'il nous explique la disposition d'esprit idéale du taoïste. Cette description rappelle un peu le stoïcisme grec ou encore un texte comme l'Imitation de Jésus Christ. Blofeld, lui, trouve que les idées du philosophe américain Ralph Waldo Emerson ressemblent à celles des sages taoïstes qu'il a rencontrés.
"L'adepte taoïste arrive à ressembler aux Trois Amis de l'Hiver. Comme le pin, il peut espérer parvenir à une bonne longévité. Comme le prunier d'hiver avec ses pétales pourpres miroitant sur la neige, il fleurit dans l'adversité, sereinement imperturbable au froid et à un environnement hostile. Comme le bambou, il est à la fois si fort et si flexible qu'il se courbe sans effort devant le souffle passager des circonstances et, loin d'en être brisé, il se redresse avec une élasticité sans égale".
"Être tendu, rigide, raide, désobligeant, guindé dans le comportement et les opinions, bigot, sans humour, vite offensé, facilement déconcerté, vite déprimé, ravagé d'inquiétude, aller se lamentant, accablé par l'adversité - tout cela est le contraire des qualités taoïstes. Les gens qui s'enorgueillissent de savoir nager à contre-courant, de graver contre le grain du matériau, ne feront jamais de bons taoïstes s'ils ne changent pas de disposition d'esprit. Le taoïste conserve son état énergie en s'accordant et en s'adaptant à chaque situation. Il peut avoir une volonté aussi forte que le courant d'un torrent de montagne, cela ne l'amène pas pour autant à pousser inutilement sur des obstacles infranchissables qui peuvent être facilement contournés d'une autre manière. Comme il se moque de ce qu'on peut penser de lui, il ne tire pas gloire de l'héroïsme, cherchant donc les voies les plus faciles. Ce n'est pas qu'il renonce facilement à un objectif, mais il ne cherchera pas l'impossible et ne dépensera pas plus d'énergie qu'il n'en faut exactement pour parvenir à ce qui est possible. Loin d'être paresseux, il économise ses pouvoirs afin de les utiliser au maximum".
John Blofeld
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dimanche, 20 juin 2010
Sommaire de la Dernière Messe
phot Sara
"Nous avons, pour beaucoup d’entre nous, réalisé bien plus tard que ces deux êtres nous ressemblaient sans doute beaucoup plus que ce que nous avions imaginé, et, au fond, parce que nous aimons ces fascinations qui nous font rêver, elles nous ressemblaient beaucoup plus que ce que nous avions espéré.
Mais elles vivaient d’être un rêve, une légende, et nous nous repaissions de leur étrangeté".
Hélène Lammermoor, La dernière messe.
Traduit par Edith de CL
La dernière messe,
Sommaire
Hélène Lammermoor
traduit du nahuatl par Edith de Cornulier-Lucinière
Livre I Ouverture de la nuit opale
I Ouverture
II Le vent
III Rêve de bar
IV Oiseaux en partance
V Tango de minuit
Livre II Premiers souvenirs de Saint Jean En Ville
I Une carmélite
II Dans l’abîme des phares
III Angéla, Angéla
IV Le fauve blessé
V Le temple de Dionysos
VI Hommes amoureux
Livre III Le temps des reconversions
I Dies Irae
II Tombes dans la brume
III Tous les grains du chapelet
IV L’exaltation aux fenêtres
V Bris
VI Je confesse à Dieu tout puissant…
Livre IV La cuisine des vivants
I La route de Vanatabi
II Le cercle
III Docteur Philippus
IV La crèche
Livre V Résurrection
I Les chemins de rédemption
II La mort
III Paillettes et mantras
IV Requiem
V Kristina Carlson-Brousse
VI Dernière escale
VII Le jour, l’éternité
Annexe
Lettre de Sam Rey
Chronologie de la diva Tanglot Sango, avec une photographie
Partition de la chanson Tango de nuit
Carte et images de Saint Jean en Ville
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mardi, 16 mars 2010
SATUMAA Tango finlandais
Lennä laulu sinne missä siintää satumaa
Sinne missä mua oma armain odottaa
Vole, ma chanson, là où brille le pays imaginaire
Là où mon chéri m’attend
Aujourd’hui, je me souviens du voyage en Finlande, pour retrouver Manuel. Il vivait dans un foyer étudiant à la périphérie d'Helsinki et il était le seul parmi les centaines d'étudiants du foyer à apprendre et parler le finnois au quotidien. Il adorait ce pays qu'il découvrait. Toutefois, certaines choses le gênaient, et parmi elles le fait que les Finlandais ne mettent pas de parfum. Manuel, jeune homme élégant qui avait hanté les hauts lieux du Paris nocturne, se mettait trois fois plus de parfum en Finlande qu'à Paris, pour conjurer le sort. Il n'en détonnait que plus.
Un jour, avec un autre ami, nous prîmes le bateau pour aller à Tallin, la très jolie capitale estonienne, qui ressemble à une ville de poupées. Dans le bateau, les Finlandais si sombres et silencieux le jour se mirent à danser. C'était une danse valsante, différente de toutes les valses que j'avais connues. Et Manuel m'expliqua que c'était le tango finlandais. Un tango volé par la Finlande à l'Argentine, un tango devenu nordique. Cette soirée à glisser sur la mer glacée en observant les Finlandais s'ajoute à tous mes autres souvenirs de bateau. J'en parlerai à d'autres moments - pour le moment, voici, proposées par Manuel, les paroles d'un tango finlandais :
"je vous propose de découvrir l’un des tangos finlandais les plus célèbres. Imaginez que l’on y danse sur un rythme lent et avec des pas simples. Les couples s’enlacent sans se regarder. Il faut se laisser envahir par la mélodie et les paroles et oublier qu’il fait froid et sombre l’hiver. Les relations humaines sont difficiles à cette période-là. Le sentiment d’être « prisonnier de la terre » et de porter un lourd fardeau est assez répandu chez nos amis finlandais. Comment peut-on être léger quand le climat est si hostile ? Comment peut-on être de bonne humeur quand il fait nuit toute la journée pendant presque deux mois ?
Je vous laisse donc découvrir cette chanson que j’ai traduite pour vous".
Aavan meren tuolla puolen jossakin on maa
Missä onnen kaukorantaan laine liplattaa
Missä kukat kauneimmat luo aina loistettaan
Siellä huolet huomisen saa jäädä unholaan
Oi jospa kerran sinne satumaahan käydä vois
Niin sieltä koskaan lähtisi en linnun lailla pois
Vanki olen maan
Vain aatoksin mi kauas entää
Sinne käydä saan
Lennä laulu sinne missä siintää satumaa
Sinne missä mua oma armain odottaa
Lennä laulu sinne lailla linnun liitävän
Kerro että aatoksissain on vain yksin hän
Le pays imaginaire
Au large, il existe un pays
Où une vague caresse la lointaine rive du bonheur
Où les plus belles fleurs toujoursgardent leur éclat
Où les soucis du lendemain peuvent rester dans l’oubli
Oh si seulement un jour quelqu’un pouvait aller dans ce pays imaginaire
Alors je ne le quitterais jamais comme un oiseau
Mais sans ailes, je ne peux pas voler
Je suis prisonnier de la terre
C’est à l’aide de mes pensées voyageuses
Que je peux y accéder
Vole, ma chanson, là où brille le pays imaginaire
Là où mon chéri m’attend
Vole, ma chanson, comme un oiseau glissant
Dis-lui qu’il est le seul dans mes pensées
Traduction et présentation de Manuel Gerber
Bruxelles
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