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mercredi, 31 octobre 2012

Grégoire de Tours V

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Tableau en papier déchiré de Sara


Hier, mardi soir, cinquième réunion autour de l'Histoire des Francs, de Grégoire de Tours.

Etaient présents :

Alexandre

Mavra

Pierre-Emmanuel

Jean-Pierre

Laurent

Francis

Théo

Vincent P

Marc

Edith

La phrase qui ouvrit la lecture fut :

«Chramne, qui venait d'épouser la fille de Wiliachaire, gagne Paris ; il s'attache le roi Childebert par les liens de la foi et de l'amitié en jurant d'être sans défaillance l'ennemi de son père».

Nous avons terminé par la lecture des titres de chapitres du livre V.

 

Au cours de la soirée nous lûmes le passage concernant la catastrophe écologique de l'ouragan qui s'abattit sur le lac Léman en 563.

Récemment les scientifiques ont confirmé de leur point de vue ce que l'on connaissait déjà par les chroniqueurs Grégoire de Tours et Marius d'Avrenches.

C'est émouvant de lire une chronique si importante, qui a donné aux historiens et scientifiques des temps postérieurs tant de connaissances factuelles sur l'époque mérovingienne.

C'est également intéressant de plonger dans le monde de nos ancêtres, dont a fini par émerger le nôtre mais qui nous parait aux antipodes intellectuelles de nos modes de raisonnement.

Trouver ridicule un des plus grands esprits du VI°siècle, c'est assurément être engoncé dans son temps comme dans le plus pénible des préjugés. Aussi il est bon de lire Grégoire de Tours en se souvenant qu'il est, pour son temps, ce que les plus éminents des scientifiques et penseurs sont pour le nôtre.

Et qu'il est aussi facile de mépriser son oeuvre que de se moquer d'un petit enfant, encore naïf face aux moeurs qui nous régissent.

Séance IV

Séance III

Séance II

Séance I

 

Se procurer L'Histoire des Francs, par ici...

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Alphonse Osbert

dimanche, 21 octobre 2012

Grégoire de Tours III

Grégoire de Tours, Histoire des Francs, Edith de Cornulier, Cornulier-Lucinière

Le mardi 16 octobre 2012 nous nous rassemblâmes pour la troisième séance de lecture collective de L'histoire des Francs, de Grégoire de Tours.

Première phrase que nous lûmes : "Gondioc avait été roi des Burgondes ; il appartenait à la famille d'Athanaric, le roi persécuteur de qui nous avons parlé ci-dessus".

Et la dernière lue à 22h : "Lorsqu'il fut tué, ses biens furent versés au fisc".

Les officiants présents étaient :

Vincent P

Olivier

Pierre-Emmanuel

Dalila

Jean-Baptiste

Mavra

Laurent

Francis

Nicolas

Jean-Pierre

édith

 

Séance II

Séance I

Grégoire de Tours, Histoire des Francs, Edith de Cornulier, Cornulier-Lucinière

mercredi, 10 octobre 2012

Grégoire de Tours II

Grégoire de Tours, jus de baobab, Histoire des Francs, Clovis, Vase de Soissons, salon littéraire

Hier, mardi 10 au soir, eut lieu la seconde séance de lecture de l'Histoire des Francs, de Grégoire de Tours.

Nous étions huit :

Alexandre

Vincent P

Dominique

Dalila

Jérémie

Mavra

Jean-Baptiste

Edith

Nous lûmes une partie du livre deux.

Celui-ci commence ainsi : "Comme nous suivons l'ordre du temps, nous rapportons pêle-mêle et confusément aussi bien les miracles des saints que les massacres des peuples".

Nous finîmes notre lecture juste après le fameux épisode du vase de Soissons. Voici la dernière phrase lue avant de refermer le livre et de se dire au-revoir : "C'est ainsi que pendant la dixième année de son règne, il [Clovis] déclara la guerre aux Thuringiens et les soumit à sa domination".

Nous bûmes du Touraine et du Bourgueil, et du jus de baobab. Nous pensons être les premiers à boire du jus de baobab en lisant Grégoire de Tours... A moins que dans les lycées de la République des colonies d'Afrique, il y a quelques décennies, les étudiants peut-être ont pu allier Grégoire de Tours et le jus de baobab ? Qui sait ?

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Voir aussi :

Mardi 2 octobre 2012 Grégoire de Tours I

Se procurer l'Histoire des Francs

mercredi, 03 octobre 2012

Grégoire de Tours I

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Cornélis Troot

Mardi 2 octobre, entre 20h30 et 22h, au fond d'une cour de Montparnasse, eut lieu la première séance de lecture de L'histoire des Francs, de Grégoire de Tours.

Les officiants de cette messe littéraire furent :

Mavra

Vincent

Anthony

Laurent

Xavier

Dominique

Arnaud

Francis

Jean-Pierre

Fabrice

Nicolas

Edith

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Sara

Saint Grégoire, évêque de Tours et historien (VI°siècle), a écrit le seul témoignage de cette trempe sur son époque mérovingienne troublée.

La première phrase que nous lûmes fut : "Le culte des belles lettre est en décadence et même il se meurt dans les villes de Gaule".

Suivit un résumé de toute l'histoire du monde telle qu'on la voyait à cette époque, depuis Adam et Eve jusqu'à Saint Martin de Tours.

La dernière phrase que nous lûmes fut : "Fin du premier livre contenant les 5596 années qui se sont écoulées de l'origine du monde jusqu'à la mort de saint Martin évêque".

Cette lecture fut accompagnée d'un vin de Franconie (qu'Emmanuelle avait apporté quelques jours auparavant à l'hôtesse de ces lectures) et de vins de Touraine (Montigny). Nectar de griottes et jus de carottes complétèrent ce tableau à boire.

Pour se procurer l'Histoire des Francs, on peut aller par là...

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Voir aussi :

Grégoire de Tours II

lundi, 15 février 2010

Chutes et créations des civilisations

 

Texte & photo par Sara

 

Edith et Laure.jpg
Édith & Laure à Saint-Georges de Didonne

 

 

La Gaule, au VI° siècle.
Cela fait un siècle que les francs ont déferlé sur la Gaule avant et après d'autres peuples barbares, venus du nord et de l'est. L'empire romain d'occident s'est écroulé doucement. Les structures anciennes tiennent tant bien que mal : les sénateurs restent les personnages importants du pays.
Le christianisme s'installe. Les évêques sont souvent choisis dans les vieilles familles gallo-romaines. C'est le cas de Grégoire de Tours, l'auteur de "L'histoire des francs".

Cependant, le faste, la haute culture romaine, elle-même héritée des grecs, s'effondre. Les gens, issus de famille autrefois cultivées, le savent : cela les inquiète, ils s'en plaignent. Conscient de l'insuffisance de sa propre instruction, Grégoire de Tours décide cependant d'écrire ce qu'il voit, ce qu'il vit. C'est grâce à lui que les historiens connaissent cette période mieux que celles qui vont suivre.

"Le culte des belles lettres est en décadence et même il se meurt dans les villes de Gaule. Aussi tandis que de bonnes et mauvaises actions s'accomplissaient, que la barbarie des peuples se déchaînait, que les violences des rois redoublaient, que les églises étaient attaquées par les hérétiques et protégées par les catholiques ;(…) on ne pouvait trouver un seul lettré assez versé dans l'art de la dialectique pour décrire tout cela en prose ou en vers métriques. Souvent beaucoup se lamentaient en disant : "Malheur à notre époque parce que l'étude des lettres est morte chez nous et qu'on ne trouve dans le peuple personne qui soit capable de consigner par écrit les événements présents". Or comme je ne cessais d'entendre ces réflexions et d'autres semblables, je me suis dit que pour que le souvenir du passé se conservât, il devait parvenir à la connaissance des hommes à venir même sous une forme grossière. (…) Mais tout d'abord je prie les lecteurs de m'excuser si dans les lettres et les syllabes, il m'arrive de transgresser les règles de l'art de la grammaire que je ne possède pas pleinement."

Un millénaire auparavant, Thucydide, l'historien grec, écrit une œuvre inachevée sur les guerres qui ont provoqué la chute d'Athènes. Toute la différence est là, dans le style. A travers les traductions, on sait que Thucydide est un auteur d'une civilisation accomplie, qu'il bénéficie d'une haute culture. Pourtant lui aussi raconte la détresse des hommes de son pays :

"Il est clair que le pays appelé aujourd'hui Hellade n'était pas autrefois habité de façon stable. Il fut à l'origine le théâtre de migrations et les populations abandonnaient sans résistance les terres qu'elles occupaient, sous la pression des nouveaux arrivants qui se trouvaient être chaque fois plus nombreux. Le commerce était inexistant. Par terre comme par mer, les communications étaient peu sûres. On ne tirait du sol que ce qui était strictement nécessaire pour subsister et il n'y avait pas d'excédent qui permit de capitaliser. On ne faisait pas de plantations, car on se demandait toujours s'il n'allait pas survenir à un moment ou à un autre quelque intrus qui s'en approprierait le produit et cela d'autant plus facilement qu'il n'y avait pas de murailles. Comme on pensait pouvoir trouver n'importe où la subsistance journalière, on décampait sans difficulté."


Seulement, pour lui c'est du passé. Il vit dans la plus ville la plus célèbre et la plus enviée de son temps. Il ne sait pas qu'il décrit le début de la chute de sa civilisation. De même que Grégoire ne sait pas qu'il raconte les débuts d'une grande civilisation, en croyant décrire la fin de celle dont il est issu.

Deux livres pour inciter à méditer sur notre civilisation.

 

Sara