samedi, 07 mai 2022
Au fil des livres à moitié lus
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lundi, 04 février 2013
Les visages hâves des parisiens des bas-fonds, les visages lumineux des saints des cieux
«Un des spectacles où se rencontre le plus d’épouvantement est certes l’aspect général de la population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, jaune, tanné. Paris n’est-il pas un vaste champ incessamment remué par une tempête d’intérêts sous laquelle tourbillonne une moisson d’hommes que la mort fauche plus souvent qu’ailleurs et qui renaissent toujours aussi serrés, dont les visages contournés, tordus, rendent par tous les pores l’esprit, les désirs, les poisons dont sont engrossés leurs cerveaux ; non pas des visages, mais bien des masques : masques de faiblesse, masques de force, masques de misère, masques de joie, masques d’hypocrisie ; tous exténués, tous empreints des signes ineffaçables d’une haletante avidité ? Que veulent-ils ? De l’or, ou du plaisir ?»
Honoré de Balzac, La Fille aux yeux d'or - Histoire des Treize
L'histoire des Treize, du très Honoré de Balzac, contient trois histoires. La première, Ferragus, est dédié au musicien Hector Berlioz. La seconde, La Duchesse de Langeais, est offerte à Franz Liszt. Le dédicataire de la troisième, La Fille aux yeux d'or, est le peintre Eugène Delacroix.
Il faut aller (re)lire, dans un des cafés de la place Franz Liszt, La fille aux yeux d'or. Pour l'accompagner, un mauvais kir n'est pas une mauvaise idée, accompagné si possible des cacahuètes des bars parisiens sur lesquelles, parait-il, on prélève des traces d'urine. Et si l'église est ouverte, et que l'organiste répète un air de Théodore Dubois ou de Louis Vierne, pourquoi ne pas faire une prière à Sainte Geneviève et à Saint Denis, patrons des parisiens ? Rougissez nos joues, adoucissez nos masques, Ô chers saints ! Sanctifiez-nous, rendez-nous sains.
Si personne n'est à l'orgue, alors on peut chantonner en murmurant la litanie des saints de Paris :
Trilogie balzacienne, premier volet
Trilogie balzacienne, second volet
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lundi, 28 janvier 2013
Balzac et un verre de Marsannay
Vue de chez Marie Petitjean
«Il est dans Paris certaines rues déshonorées autant que peut l'être un homme coupable d'infamie ; puis il existe des rues nobles, puis des rues simplement honnêtes, puis de jeunes rues sur la moralité desquelles le public ne s'est pas encore formé d'opinion; puis des rues assassines, des rues plus vieilles que de vieilles douairières ne sont vieilles, des rues estimables, des rues toujours propres, des rues toujours sales, des rues ouvrières, travailleuses, mercantiles. Enfin, les rues de Paris ont des qualités humaines, et nous impriment par leur physionomie certaines idées contre lesquelles nous sommes sans défense».
Honoré de Balzac, In Ferragus - Histoire des Treize
L'histoire des Treize, du très Honoré de Balzac, contient trois histoires. La première, Ferragus, est dédié au musicien Hector Berlioz. La seconde, La Duchesse de Langeais, est offerte à Franz Liszt. Le dédicataire de la troisième, La Fille aux yeux d'or, est le peintre Eugène Delacroix.
Et vous le rouvrirez, ce livre, ou vous l'ouvrirez, un soir avec un verre de Marsannay. Pour l'accompagner, pourquoi ne pas écouter la musique de César Franck ? Mettez le Panis Angelicus. Et quand la musique s'arrêtera, vous serez loin, très loin dans l'Histoire des Treize.
Trilogie balzacienne, premier volet
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lundi, 08 juin 2009
La triste et tendre vie de Franz Schubert
Hommage
Cet hommage à nos étoiles des temps proches et lointains veut saluer des êtres dont le souffle, la vision,
la parole nous aident à vivre et à penser.
La triste et tendre vie de Franz Schubert
« Tout ce qu'il touchait se changeait en mélodie »
Franz Liszt
Antonio Salieri
Antonio Salieri a soutenu Schubert sans faillir, comme il l’a fait de beaucoup de musiciens, dont Beethoven, Liszt, et les fils de Mozart.
Pourtant, effrayés par son mauvais caractère et sa personnalité paradoxale par delà bien et mal, des manichéens – Pouchkine, Peter Schaffer, Milos Forman - ont fait fi de sa générosité pour le décrire comme un répugnant arriviste criminel, dans une nouvelle, une pièce de théâtre, un film.
Ave Femina
Schubert, peu enclin aux choses religieuses, avait composé son bel Ave Maria pour les paroles de Ellen dritter Gesang - la troisième chanson d’Ellen -, inspirées d’un texte de Walter Scott. Ces paroles racontent Ellen en fuite, priant la Vierge Marie ; mais l’air n’est plus chanté que sur les paroles de la prière de l’Ave Maria…
Boulangerie
Il a été amoureux, très jeune, d’une chanteuse soprano, Thérèse Grob qu'il aurait voulu épouser. Mais elle le rejeta au profit d’un boulanger. Il mena alors jusqu’à sa mort une vie de célibataire. De sa vie sentimentale nous ne savons rien d’autre.
Epitaphe
On peut lire sur la tombe de Schubert l’épitaphe écrite par le dramaturge Grillparzer : "La musique a enterré ici un riche trésor et des espoirs encore plus beaux. Ici repose Franz Schubert, né le 31 janvier 1797, mort le 19 novembre 1828 à l'âge de 31 ans."
Franz Grillparzer est aussi l’auteur de l’épitaphe de Beethoven.
Gloire inaccessible
Le désir de gloire de Schubert était puissant ; pour l’atteindre, il s’évertua à écrire pour le théâtre, seul domaine où il était assez peu doué. Il ne connût qu’échecs et sa quête de grandes gloires demeura irréalisée de son vivant.
L’amitié et la famille
Franz Schubert appartenait à une famille cultivée, musicienne et peu argentée.
Michael Vogl… Franz Grillparer… Franz von Schober… Son frère… enveloppèrent le malheureux Schubert de fraternité.
Il dut à ses amis fidèles et affectueux beaucoup de ses commandes, sa réputation, de bons dîners, des fournitures de papier à musique, et souvent, le logement.
Lieder
La belle meunière… Le voyage d’hiver… Le tilleul… La Jeune fille et la Mort…Les lieder de Schubert expriment l’exaltation devant la nature, la profonde dépression devant l’amour et la contemplation fascinée de la mort. Quelques lieder joyeux et bondissants, toutefois, feraient presque danser.
Misère ou servitude
A une époque à cheval entre les grands seigneurs et le capitalisme bourgeois, Schubert essayait d’être libre, et fit partie des premières générations de musiciens qui n’étaient pas attitrés à une église ou un seigneur. Mais le « goût bourgeois » n’était pas plus tendre pour les artistes. Le refus des patrons, du métier d’instituteur qui lui déplaisait, de la complaisance, firent connaître la misère à Schubert, que ses amis et sa famille aidèrent presque tout le temps.
Syphilis
Il en est mort à 31 ans, à Vienne, en novembre 1828, en prononçant, dit-on, le nom de son idole Beethoven. A moins qu’il ne soit mort du typhus : les deux versions circulent.
Tavernes
Lieux de prédilection de Franz Schubert. Il y but, y discuta, y pleura, y composa énormément.
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