dimanche, 13 mai 2018
Geminae
Derrière ma politesse, cette sempiternelle gentillesse qu'on ne m'envie pas, tu n'as pas deviné à quel point je suis sans pitié. Je te regarde tomber avec un sourire intérieur. Toi, tu me méprises parce que tu te crois ferme et tu me trouves trop douce, trop faible, trop affectueuse. Tu ne sais pas que chacun de tes coups de canifs a creusé ma puissante indifférence à ton sort. Sûre de ta force, sûre de ton droit, sûre de ta raison, tu agis avec la croyance que tu marches droit sur un chemin rationnel. Je t'observe et, sans rien dire, j'évalue ton approche inconsciente du gouffre. Tu m'envoies des signaux de dédain, soudain tu me tends une main que tu retires aussitôt, tu souris d'une manière fausse, tes reproches sont ineptes, tes solutions bancales, tes idées patraques. Tu penses que je suis à demi-incapable et cela t'agace. Tu as décidé de te détacher de moi, croyant te délester d'un poids. Tu marches à ta perte. Je ne te pousserai jamais dans le vide, je t'ai trop aimée. Mais suis-je encore capable de te crier : attention ! Au moment où tu percutes la falaise ?
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lundi, 04 janvier 2010
Le courage et l'amour
Publié dans L'oiseau, La place, Sleipnir | Lien permanent | Commentaires (4) | | Facebook | Imprimer |