samedi, 23 novembre 2019
L'ombre d'une foi
Between the bars, le verre d'alcool s'exprime à travers la voix d'Elliott Smith, ce matin je vois le monde en noir et blanc. Le Christ s'est arrêté aux Sables d'Olonne, probablement à cause de la brume poussiéreuse qui balaye les plages et les vagues. Mousse d'écume, musique douce, silhouettes passantes, ordinateurs statiques. Moi intérieur stoïque, sans frontière précise, sans identité définie. Quelque chose de soluble nous mélange ce matin, le monde et moi. Le manque de café, l'amour du rien, l'appel du vide, la voix lointaine des êtres aimés, perdus, s'efface. Comme sont complexes les inextricables liens de la famille et du compagnonnage amical, professionnel. Chaque mouvement du moindre être serre les cordes et blesse les encordés. Au fond des salles de shoot, d'ailleurs, somnolent les souffrances des étouffés. Dans la nuit noire et glaciale de la ville, sous les ponts, demeurent ceux dont les liens ont été tranchés. Délivrés, et, par la même occasion, assassinés. La lenteur de nos morts contraste avec celle de ceux que le destin a frappé plus clairement. Sachons toutefois, sachons-le sans l'ombre d'un doute, qu'à l'intérieur de l'âme, inextinguible, brille une joie.
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samedi, 20 décembre 2014
L'épisode du violon
Le violon posé sur la table parle des années d'enfance, du conservatoire, du grincement des cordes sous un archet démotivé. La musique qui s'écoule de l'ordinateur évoque plutôt les soirées tardives d'une jeunesse d'alcool, de sexualité et de dépression nerveuse. Rien qu'un long malheur sans drame entrecoupé de joies courtes et, surtout, d'énormes crises d'espérance. Il nous reste quelques belles années devant nous et des choix à faire. L'éthique ? La fête permanente ? Un rangement guindé ? Un doux mélange des trois ?
Grisaille sur la cour, dans laquelle, battu par les vents, danse le pauvre palmier posé là dans cette ville de l'Atlantique où il n'y a pas assez de chaleur ni de soleil pour son corps sec.
Quand l'été reviendra, quelques éléments auront changé, pour une vie plus en cohérence avec le destin que je suis en train de choisir.
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jeudi, 19 septembre 2013
Alcool, liberté, littérature
« Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres ».
Étienne de La Boétie
« Dans chaque Français, il y a un Robespierre. Il faut toujours qu'il décapite quelqu'un ou quelque chose, afin de le rendre pur ».
Romain Rolland
« Aujourd'hui, la réalité est absurde, aussi horrible, aussi impénétrable que nos rêves. Et face à elle, nous sommes sans défense, comme dans nos cauchemars... ».
Ingmar Bergman
Ah ! ah ! ah, compagnon des mauvais jours d'avant ! Tu vois un coach pour projeter une image de puissance professionnelle et intellectuelle, de détente, d'amour et de liberté.
Tu es beau, quoi qu'il arrive.
Tu marches, avec la classe des hommes qui défient les hérauts du maL, sur les pages de nos bandes dessinées. Oui.
J'ai voulu définir une ligne éditoriale pour mon profil bas : alcool, liberté, littérature.
Du hard metal dans ta voiture, un frère en marche vers son destin. L'amour est muet, l'âme incapable ; tu ignorais être tant aimé.
Du grégorien dans l'abbaye et la mémoire d'un habit de toi qui traîne encore ici dans la voiture de papa.
Cilices des retrouvailles dans un train il y a presque dix ans, les mots nous trompent et les silences nous laissent absents.
L’autoroute glacial, de métal, s’étend et se déploie. L’asphalte est fraîche comme un grand verre de citron glacé à la vodka. Ne chuchote plus rien, souvenons-nous que la vie est un instant entre deux nuits.
Boulevard de la mer, la route abandonnée, une histoire romantique, heureuse, intéressante, dramatique avec de grands moments de paix et de vastitude.
Mon histoire finit dans un mélange de soleil et de vent, sur une colline. Beauté de la nature sauvage et silencieuse, souvenir de la ville et de la musique.
Crin Blanc et Sir Jerry dansent dans ma mémoire, peuplent les hauts-fonds de mon corps.
Je cours en liberté.
Je dénoue des intrigues.
L'histoire d'un homme et d'un chien qui marchent, heureux, dans le Poème. Ils sont sur la route. Une maison les attend.
(Rêve : une conversation située entre le réel et l'onirique avec des gens mélangés que je connais et que j'invente. A la fin du rêve : je me sens un peu étonnée, contente que ce soit fini. Toi tu dors, tu dors tellement).
La lampe, près du repas qui nous attendra : jolie, grise et élégante, mystérieuse, un tout petit peu trop lumineuse, bien habillée avec son abat-jour, belles anses, long cou de girafe, discrétion surannée.
Edith, un dernier soir d'août ou un premier soir de septembre d'une année quelconque
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lundi, 16 mai 2011
La ville des écrivains
"Sur la littérature universelle plane un nuage d'alcool".
Michael Krüger
"L'abus d'alcool est dangereux ; consommez avec modération".
Loi Evin
Voici un billet d'Edith, qui a répondu à son tour aux questions d'une interview du journaliste de pop/rock/punk/techno musiques Jon Savage
What was your favourite childhood book?
Les maisons de Dame Souris, de Smith & Mendoza
Which book has made you laugh?
Les palmes de monsieur Schütz, de J-N Fenwick
Which book has made you cry?
Lova, la BD de Servais
Which book would you never have on your bookshelf?
Aucun. Tous les livres, les bons et les méchants, sont les bienvenus sur mes étagères.
Which book are you reading at the moment?
Machine Soul, de Jon Savage
Which book would you give to a friend as a present?
Propaganda, de Bernays, préfacé par Baillargeon, ou Les derniers géants de François Place
Which other writers do you admire?
Truman Capote, Carson McCullers, Thomas Mann, Tolstoï, Paul d'Ivoi, Paul Féval, Jean de La Ville de Mirmonts.
Which classic have you always meant to read and never got round to it?
Dostoïevski et Gogol
What are your top five books of all time, in order or otherwise?
Guerre et Paix, de Tolstoï
Les 7 piliers de la sagesse, de T.E. Lawrence
Le pays où l'on n'arrive jamais, d'André Dhôtel
La balade de la mer salée, de Hugo Pratt
Nolimé Tangéré, de Béja et Nataël
What is the worst book you have ever read?
Le journal d'Anne Frank
Is there a particular book or author that inspired you to be a writer?
La comtesse de Ségur ; Sans Famille, d'Hector Malo ; Bandini, de John Fante
What is your favourite time of day to write?
A l'heure où l'heure s'efface et qu'il ne reste que la flottaison dans l'espace.
And favourite place?
Dans le halo de lumière du jour qui a pénétré dans la pièce
Longhand or word processor?
N'importe
Which fictional character would you most like to have met?
J'hésite entre Arsène Lupin et Sir Jerry. Auraient-ils été gentils avec moi ?
Who, in your opinion, is the greatest writer of all time?
Saint Jean, l'Aigle ? Ruteboeuf ?
Which book have you found yourself unable to finish?
La guerre du Pélopponèse, ce que je regrette.
What is your favourite word?
Aurore
Other than writing, what other jobs or professions have you undertaken or considered?
Aviatrice, tenancière de bar.
What was the first piece you ever had in print?
Un conte de Noël, quand j'avais 13 ans, dans un journal des enfants du groupe où travaillait ma mère.
Adulte, un documentaire sur les langues pour les 9/13 ans
What are you working on at the moment?
Un roman qui ressemble à ce qu'on écrira quand la littérature aura changé de forme
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