mardi, 09 août 2011
Rythmica Oratio de Saint Bernard de Clairvaux, suavement musicalisés par Buxtehude
(un billet doux d'Esther Mar)
Phot. R Guinebaud de La Grostière
La musique de Dietrich Buxtehude est si belle ! Je l’écoute dans l’après-midi d’hiver. Les minutes passent, la musique se répand, le pincement de mon cœur s’allège. Nous vivons donc dans l’adoration depuis plus de deux mille ans maintenant.
L’odeur des bois de la chambre – bois du bureau et bois de la table, bois du parquet et bois des petits paniers – marie les voix soprane, alto, ténor et basse. La fenêtre s’assombrit : voilà que le soir tombe. La musique dure et les poèmes chantés, empruntés au poème Rythmica Oratio de Saint Bernard de Clairvaux, illuminent de sens une vie qui ressemblait à une impasse.
L’inspiration n’est pas une chose facile. Souvent, je rate. Souvent, je suis fière et j’ai tort. Ce qu’il faut de maîtrise, d’abandon, de foi et de volonté m’est mystérieux. Pourtant, tant que la musique coule l’œuvre avance. Il faudra peut-être tout effacer demain : mais au moins j’aurai vécu cette émotion banale et enivrante d’être emportée par l’instant qui passe, vers un instant qui m’attend et auquel j’ai une obole à donner.
Esther Mar, Sucy en Brie, janvier 2009
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mercredi, 15 septembre 2010
Traversée du bitume
Motarde sablaise, par Sara
(un billet d'Edith)
Contrairement à ce que vous croyez, je n'ai besoin de personne en Harley-Davidson. Cela vous fait peur. Vous vous dites : « elle n'est pas humaine, puisqu'elle roule seule en Harley Davidson ». Vous avez tort : certains humains sont solitaires. Il y a les ermites du désert et les ermites de montagnes. Il y a les ermites de la mer et les ermites du fond des villes. Il y a les ermites de la route. J'en suis.
Mes coups de colère vont au vent, mes coup de blues à l'herbe des bas-cotés. J'ai du sable dans mes chaussures et une maison vide, très loin d'ici. J'ai peur d'y retourner, car il y avait des voisins dont les pensées faisaient trop de bruit dans le silence des nuits.
De temps en temps, je vois un homme s'approcher avec son blouson de cuir et sa cigarette, sur une moto presque aussi belle que la mienne. Il m'offre une cigarette. On compare les garages. On s'encourage pour le bout de route qui nous reste. Je me souviens des prénoms de ces hommes qui partagent la route : Michel. Albert. Alain. Christophe. Églantine. Robert. Jean. Pierre-Noël.
J'ai trente-deux ans. Plus qu'un an avant l'âge du Christ. Je me demande ce que cela fera de rouler sur le bitume à tout bringue, à cet âge là, droite sur la moto, tranchant l'horizon horizontal pour faire une croix.
Edith de CL
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mercredi, 10 février 2010
Labrador dans la Ville océan III
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mercredi, 03 février 2010
Labrador dans la Ville océan II
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mercredi, 20 janvier 2010
Labrador dans la Ville océane I
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