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dimanche, 09 juillet 2023

C'est l'été des guirlandes de bave entre les langues

C'est l'été des guirlandes de bave entre les langues, des demoiselles d'honneur aux petits cœurs roses, des herpès mystérieux, des bulles de champagne rosé, des mains qui s'enlacent, des bartholinites prolongées, des yeux dans les yeux et de l'adolescence à cinquante ans. 

C'est la désespérance. 

On a tout raté. On n'a plus qu'à s'embrasser. Si possible en public sur un quai de gare, sur un canapé, à une terrasse de café, si possible sur des groupes WhatsApp surpeuplés. A quoi ça sert de s'embrasser si personne ne le voit ?

Se peloter langoureusement, en ronronnant, devant tout le monde, comme un démonstration d'impuissance politique, comme des mains plongées dans le vide existentiel. 

La vie amoureuse, qui peut être une belle aventure, tourne souvent à la régression, c'est le lieu où l'éternel enfant cherche son éternel biberon. 

Un enfant qui mange avec les mains et tâche son menton, c'est chou. Un adulte qui mange avec les mains et tâche son menton, c'est répugnant. Il en va de même avec les câlins câlinous. Les joues qu'on frotte, les regards pseudo-émerveillés. Chez les chiots qui veulent une croquette, chez les enfants qui tâtent et têtent leur mère, quel miracle de vie ! Chez deux adultes, assis dans un métro bondé ou dans un jardin en compagnie, quelle débâcle de la vie ! 

Ces gens se caressent et s'embrassent comme si c'était l'amour fou, la porte de l'éternité, mais il y a une chance sur deux pour qu'au jour de leur enterrement, l'autre ne soit pas là et soit oublié depuis longtemps. C'est forcément agaçant, comme de voir quelqu'un conduire bourré : on sait que c'est mal barré. 

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