samedi, 07 août 2021
Encore un extrait du journal de Kevin Motz-Loviet
(entrée du jeudi 7 août 2014)
Je tente de laisser un commentaire sous un blog et la page affiche : « Veuillez prouver que vous n'êtes pas un robot ». Injonction tout à fait idéale pour analyser notre société étonnante. Kilian se passionne pour les high-liners, ces funambules qui traversent un fil tendu entre deux sommets de montagnes, entre deux tours... Sublime art de l'équilibre au-dessus du vide. Il croit que cette activité s'élève comme un pied de nez à un monde balisé et sécuritaire sans place laissée à la liberté. Alors que je lui disais que les Gays, qui ont été un moteur de la culture avant-gardiste, s'embourgeoisent et même se débilisent avec la reconnaissance administrative et le « mariage gay », nous nous demandions quelles seraient les nouvelles avant-gardes, et il jetait son dévolu sur ces sports extrêmes qui impliquent le corps, les paysages grandioses, qu'ils soient naturels ou urbains, un mix entre danse avec la mort et esthétique du geste. Son idée me plaît, m'intéresse, il a peut-être raison.
Je suis dans l'appartement de Montreuil, chez Marc Ahocraf. Un opéra aux grands airs, que je ne reconnais pas, tonne dans le salon, tandis que Marc est endormi sur le Chesterton en cuir beige... Soleil sur Montreuil, pluies épisodiques. Anne-Pierre m'écrit par texto, depuis la salle à manger du Pont-Hus : « derrière le lisse de la vie apparente des gens, quelles tempêtes se déchaînent ? »
J'ai noté ce matin cette phrase piquée dans les souvenirs de Maurice Bardèche : « Nous avions appris, pendant cette somnolence du destin, le confort, qui est la triste récompense de ceux qui sont en marge de l'action ».
D'autres extraits du même journal :
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