lundi, 29 juillet 2019
La vie de bureau
J’ai de la chance, parce que le dôme de l’Observatoire me contemple comme si j’étais une étrange comète et que les chants des oiseaux, depuis les feuilles bruissantes des arbres, me parviennent distinctement.
Mais la vie de bureau est si terrible, que je me lève le matin avec l’idée de me comporter comme une femme digne, capable de hauteur, humainement fiable, et que je me couche le soir en ne comprenant pas pourquoi j’ai dit ceci, fait cela, harassée par les conflits qui n’éclatent pas, par les amitiés qui n’existent pas.
Un si léger vent passe par la majestueuse fenêtre du XVIIIème siècle ! Les livres autour de moi se taisent, trop nombreux, trop récents pour insuffler un sens à une vie à la dérive.
Je parle de dérive sans onde, sans courant, sans peur, sans inconfort. C’est la dérive des gens assis devant les ordinateurs des bureaux.
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