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mercredi, 27 avril 2016

Chuchotement

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Photo Sara

 

Confiteor Deo omnipotenti,
beatæ Mariæ semper Virgini,
beato Michæli Archangelo,
beato Ioanni Baptistæ,
sanctis Apostolis Petro et Paulo,
omnibus Sanctis,
et tibi, pater,
quia peccavi nimis cogitatione,
verbo et opere:
mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa.
Ideo precor beatam Mariam semper Virginem,
beatum Michælem Archangelum,
beatum Ioannem Baptistam,
sanctos Apostolos Petrum et Paulum,
omnes Sanctos, et te, pater,
orare pro me ad Dominum Deum nostrum.

mardi, 26 avril 2016

Ta lettre

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Ta lettre est arrivée cet après-midi, salie par son long voyage. Elle disait tes efforts en Argentine et ton désir de retour. Je savais bien que tu partais sans penser à demain, je ne comprenais pas que tu puisses m'oublier aussi bien.

Encore quelques années, deux, trois peut-être, et puis tu reprendras l'avion définitif du retour. Je serai installée à Montréal (Bourgogne), dans cette maison à retaper qui a été mise en vente il y a longtemps déjà. Tu retrouveras Paris, puis tu viendras là-bas.

Nous n'aurons plus l'âge des coups de poignard au détour des conversations. Nous n'aurons plus la force des combats et des trahisons.

Nous cuisinerons des salades françaises mâtinées de recettes andines et les enfants des autres viendront goûter chez nous.

Ta liberté n'est qu'une image, un feu follet qui te fait courir sans amour.

Katharina tu me reviendras toujours, toujours.

dimanche, 24 avril 2016

Antienne

Rien ne se déroule comme dans un rêve. Ni la famille ni l'amour, ni le métier. Sauve-nous, Reine du ciel, des amertumes trop salées.

Rien n'apporte ce que l'on croyait. Ni les prières ni les livres, ni la campagne fumante à la fin de l'hiver, ni le soleil sur les cafés de la ville. Sauve-nous, Reine du ciel, des récompenses trop sucrées.

Des bougies sur le plateau d'argent éclairent nos vies croisées. Pardon, confiance, lumière : trois lueurs vacillantes réchauffent les friches du cœur que la grêle avait dévastées. Sauve-nous, Reine du ciel, des réconciliations inachevées. 

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vendredi, 15 avril 2016

La rencontre qui n'a pas lieu

Le 13 avril, à la Société des Gens de Lettres, j'ai participé à un atelier d'écriture animé par Patrick Goujon. Cet atelier s'est déroulé dans le cadre de la résidence de cet écrivain en Région Île de France. Ce fut l'occasion de bénéficier de la maestria de Patrick Goujon, qui parvient à maintenir des équilibres insensés : une organisation structurée et détendue, des contraintes d'écriture stimulantes et ouvertes. Mais aussi une atmosphère généreuse qui met à l'aise, une alliance de la profondeur et du jeu, à mille lieues de toute idée de compétition ou de performance.

Je garderai de cet après-midi d'avril une trace ensoleillée dans ma mémoire et ce petit texte écrit en trois temps (1, 2, 3) d'après deux personnages imposés (Charlie et Marina), un lieu imposé (un avion pour Barcelone à midi), une situation imposée (aller aux toilettes).

C'était intéressant de sortir de la solitude des champs rudes de l'écriture pour se laisser guider par le bout des contraintes suggérées et par la présence des autres.

Voici le lien vers la présentation de la résidence de Patrick Goujon.

Et voilà sa page sur la M.E.L (Maison des écrivains et de la littérature).

 

1

Personne ne m'appellera plus jamais Charlie, je n'ai plus seize ans, et pour la première fois de ma vie le soleil me fait peur.

On ne sent pas le vent ici, le bruit siffle dans mes oreilles, les autres se taisent. Je ne regarde pas leurs visages, il faut que j'ignore qui ils sont, à quoi ils ressemblent. C'est important que je n'aie plus aucun contact avec les autres êtres humains jusqu'à la fin.

Tu sais, papa, le jour où tu es parti, tu as emporté le rire de la maison. Puisque maman et Thierry refusent que j'aie un chien, ils verront ma photo sur l'écran de la télévision. Ils regretteront leur haine, et moi j'aurai atteint le stade suprême du bonheur, mon nom sur le livre des martyrs et ma chair éclatée.

J'étais faite pour marcher sur les routes avec un chien Cane Corso, avec une robe noire, des bottes cloutées et des vagabonds. C'est trop tard maintenant. Le soleil scintille, j'ai peur et je suis très heureuse. Il est midi sur la terre.

 

2

Le soleil dégouline tellement qu'on ne voit plus le bleu du ciel. C'est l'heure. Sans regarder mes voisins je me lève, dans le couloir je titube, les yeux fixés en hauteur, là où l'on ne croise pas d'autres yeux.

J'attends debout en tanguant ; enfin tu sors. Tu demeures un instant devant la porte, tes jolies jambes très longues posées sur de fines chaussures. Ta main gauche porte deux bagues d'argent. Je devine que tu me regardes, que tu me souris.

J'imagine ce que cela doit faire d'être belle comme toi, j'entends là-bas un homme qui t'appelle Marina, tu restes encore une fraction de seconde debout tout près de moi. Si je te voyais tout entière, peut-être que la ligne du temps s'inverserait, mais je te bouscule et je referme la porte des toilettes derrière moi.

 

3

Il n'y a pas de soleil dans les toilettes et je n'ai plus peur. Je respire encore deux ou trois fois. Si je sortais d'ici, j'irais te voir Marina, pour connaître la couleur de tes yeux et le son de ta voix.

Pardonne-moi Marina. Je ne déteste plus personne. J'actionne : il est midi cinq dans le ciel en feu.

jeudi, 14 avril 2016

Je vous attends, ciels neufs

On entre dans la drogue pour fuir la vie ordinaire, on cherche à en sortir pour retrouver la vie ordinaire : deux actes contraires, nés du même désir de liberté, de plaisir - désir de vivre.

Le voyage est une fuite et un accomplissement. Le retour au pays natal : un échec et une guérison.

Ce matin, je me regarde très longtemps dans la glace, à la recherche de mon courage.

 

Sur AlmaSoror :

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Souffle et drogues autogénérées : le psychédélisme naturel

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