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vendredi, 28 novembre 2014

Same town, new story

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Les heures passent lentement ; l’atmosphère du jour se tamise. J'ai laissé depuis maintenant plusieurs mois la grande ville où dans les salons les histoires de demain se fomentent et j'ai laissé ce matin les étangs, les prairies, les bois. Avant l'aube un camion attendait devant la double-porte de la maison basse. La route fut courte et ne ressembla pas à la route de Kerouac, à cause du GPS et d'un rendez-vous précis, mais à l'heure dite j'étais assise dans un train qui m'emmenait où je suis maintenant. Same town, new story : c'est la même petite ville de l'Ouest, où s'ouvre une histoire qui ne recommence pas. J'ai failli ricaner en ressassant les comportements des uns, des autres : et puis je me suis souvenue : l'histoire ne recommencera pas.

L'histoire ne recommencera plus jamais : je laisse le passé s'envoler au vent mauvais, au vent trop frais, au vent qui passe. J'appelle une femme : elle est danseuse. Je lui parle un long moment. J'écris par voie de mail à un ami qui vit dans une cité nordique. Je lui envoie quelques pensées et une électrobise.

Combien encore d'heures, de jours, d'années à vivre ? Peu importe, si chaque respiration me rapproche de mon âme.

Étonnante vie humaine de ces premières décennies du XXIème siècle, accaparée toute entière par des à-cotés et des contrebas, des détours et des réflexions parallèles.

J'aime des personnes à qui je n'écris jamais.

mercredi, 19 novembre 2014

Latitude

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Pont routier à Saint-Christophe du Ligneron

Latitude : autobiographie du regard

mardi, 18 novembre 2014

Encore un adieu

 

Affreuses visions de l'hôpital, des parkings, des aides-soignantes qui se traînent dans les couloirs glauquissimes, tragique transformation de Carmina pourvue d'une perruque blonde, maigre comme un clou, décharnée, la peau du visage et du corps jaune, allongée sur son lit, la voix un peu changée, pâteuse. Il y avait ses deux filles Gudule et Cléo, gentilles avec leur mère, ayant laissé leur dureté habituelle aux portes de la chambre, conscientes sans doute qu'il n'y a plus le moindre espoir. Je suis rentrée avec elles en voiture et nous n'avons touché mot du drame qu'elles vivent, que vit leur mère, nous riions de rien et de tout dans les embouteillages de Vertou. Oh mon Dieu notre siècle est celui des camps de concentration, hôpitaux, prisons, barres HLM, notre siècle est celui de la déshumanisation du monde et des fous rires dans des voitures payées à crédit.

Lorsque nous nous levâmes pour partir, Carmina se mit à sangloter. Puis, devant nos consolations fades, devant l'inanité de ses larmes, devant l'absurde fatalité de la situation elle a cessé de pleurer. Nous l'avons laissée seule face au plateau repas médiocre apporté par l'hôpital. Nous ne parlons pas en vérité de la mort, nous n'en parlons jamais alors que chacun y pense. Cette omission grande comme le néant empêche un vrai contact.

Là voilà, cette manière de mourir que chacun veut éviter et vers laquelle tant d'entre nous se dirigent. Une mort non choisie, (mal) administrée.

J'en suis hébétée.

Voir de suite la mort en face permettrait d'éviter cette lente déchéance sans paroles. Accepter l'arrivée de la mort la rendrait plus douce, plus vraie, plus tangible. Un adieu paisible serait possible.

Mais nous allons voir Carmina, nous savons qu'elle va mourir et ne lui disons pas Adieu parce que ce serait mentionner la mort, avouer qu'il n'y aura pas d'autre issue, et cette vérité là n'a pas sa place dans cette triste histoire...

Nous retournons dans la ville de Nantes, la laissant seule et jaune, dans sa chambre isolée et jaune, au milieu d'aides-soignantes, la plupart immigrées, qui lui parlent sans intérêt, sans gentillesse, qui ne sont là ni par dévotion, ni par morale, mais pour toucher leur salaire, sauf certaines qui sont un peu plus gentilles, un peu plus conscientes.

Ses filles retrouvent leurs maris et leurs enfants et j'hésite entre une soirée politique ou un bar lesbien pour oublier les détails techniques de la chambre 413. Elle s'éloigne de nous tandis que nous nous éloignons d'elle, si vivants, pour manger, boire, marcher sous le ciel de la ville, et ripailler loin des mourants. Et je pense à Paul-Jean Toulet, au poème qu'il écrivit le dernier jour et que la mort interrompit :

Ce n'est pas drôle de mourir

Et d'aimer tant de choses

La nuit bleue et les matins roses

Le verger plein de glaïeuls roses

L'amour prompt

Les fruits lents à mûrir...

Enfance, cœur léger.

 

Carmina, tu étais pétillante. Tu étais violente et méprisante, et drôle quand même quand tu laissais tout aller et que tu faisais la fête. Tu étais belle et pimpante le dimanche, et soudain glaciale comme une bourgeoise plus riche que nous, et à nouveau charmante, le verre à la main, entonnant une chanson, t'agitant dans un débat politique. « Je suis l'homme de la rue, je pose une question comme ça ! » crias-tu un jour à un amiral qui sourit, désarmé par ta faconde baroque, et nous rîmes tous. Ce soir, je suis chez moi devant mon ordinateur, la musique tourne, j'ai bien bu et mangé et je t'ai laissée seule, douloureuse, souffrant, pleurant, t'enfermant dans une bulle parce que ta prison t'a ensevelie, qu'il n'y a plus d'espoir pour toi, seulement de temps en temps des baisers de tes filles. Tout s'est effondré dans ta vie, ton mariage et ta santé. Nous avons vécu les uns à côté des autres, et tu t'en vas ?

Oui, tu t'en vas, et nous nous en irons tous à notre tour.

Hier soir à l'hôpital il y avait tout de même la beauté de la nuit sur le béton des villes de l'Ouest, la beauté des lumières des réverbères sur le toit des bâtiments, l'étrangeté nocturne qui dissipe la cruelle criardise du jour. L'allée le long de l'hôpital fut cinématographique.

 

 

("Une âme ne peut donner aux autres que du trop-plein d'elle-même, que le surplus qui lui est donné.    On ne peut faire aimer l'Amour que dans la mesure où on le possède, comme on ne peut rayonner que si on porte en soi la Vérité, qui est la Lumière". Marthe Robin)

 

 

Sur AlmaSoror

L'échec social par Philippe Ariès

La ville de perdition par Axel Randers

mardi, 11 novembre 2014

Entre deux sentiments

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Nostalgique tristesse des jours de pluie ; langueur envahissante des jours fériés. Il ne m'a pas suffi pour apaiser l'ennui vague, de marcher sur l'herbe humide à quelques pas de la maison. Évidemment, quand la lecture ne se laisse pas prendre, quand l'ordinateur fatigue les yeux, quand l'autre ou les autres vaquent à leurs occupations diverses, une sorte de vide émerge, prend forme, grossit comme un nuage. Voluptueux, sans joie ni douleur, le rien s'installe au creux du temps qui passe. Un air de piano très bas coule des baffles et ne berce aucune pensée précise. Dans l'autre maison, un gâteau au chocolat sur la table attend qu'on le finisse ; un bébé rit et pleure alternativement ; un fils remue sans conviction les bûches dans la cheminée ; une femme soupire sans bruit. Son mari lui paraît à la fois un ami sur lequel on peut compter et un étranger qui la dérange. Sa fille ressemble étrangement à celle qu'elle était il y a trente ans, berçant l'enfant contre son cœur et ne se doutant pas qu'aucun échelon monté n'éteint la monotonie de vivre. Comme les gens du bourg doivent s'ennuyer aujourd'hui, autant que nous, se dit-elle. Qui peut savoir ce qui se fomente dans les maisons des autres ? Le cortège de cumulus nimbus défile comme les officiels dans les cimetières, en ce 11 novembre qui ne nous dit plus grand chose de poignant sur l'histoire. Un blouson de cuir suspendu à la porte rappelle les temps de vache maigre où l'on se l'était acheté – une folie. Le grand fils n'appelle plus désormais qu'une fois par mois. Et pourtant dans cette lassitude triste et douce, il y a comme un pincement de joie et de douleur, imperceptible, au fond de notre ennui.

 

(Sur AlmaSoror : Mélancolie)

mercredi, 05 novembre 2014

Foyer d'automne

mardi, 04 novembre 2014

La rencontre du car

(J'ai changé les noms des lieux et du petit jeune homme)

Enfin le car Sovétours s'approche. Je retire ma chapka, je m'avance vers lui et salue le chauffeur. Un premier regard vers l'intérieur du car me rappelle à quel point je suis vieille. J'avance vers mes trente-sept ans, ici tout le monde a moins de quinze ans.

Les enfants ne m'envoient pas un regard, et j'avance vers le fond du car, espérant trouver une place où je ne me sente pas de trop.

Un petit garçon me regarde. Son sac est posé à côté de lui. Sans cesser de me regarder dans les yeux, il soulève ses affaires et les met entre ses jambes, pour me libérer la place.

Je m'approche et lui dit : « merci monsieur », puis je m'assois.

Le car démarre dans la nuit pluvieuse.

Près de moi, l'enfant bâille. Il est très maigre. Son visage allongé émerge d'un sweatshirt trop large. Je baisse les yeux : de petites jambes sont noyées dans un large jean. Ses petites mains croisées sur ses affaires dévoilent des doigts maigres, de jolis ongles délicats. Il porte les cheveux très courts, bruns clairs.

Et soudain il se tourne vers moi et me regarde. J'ose un sourire qui me paraît inachevé.

- Où descendez-vous ? Me demande-t-il.

- Saint-Antoine des Lignoses.

- Moi aussi, je descends au même endroit, dit-il.

- Ah ! Vous prenez ce car tous les jours ?

- Oui.

- Je vous suivrai alors, car dans la nuit je ne suis pas sûre de reconnaître.

Un silence se fait entre nous, puis il m'affirme :

- Je suis un enfant.

- Vous avez quel âge ?

À ce moment, je me demande si mon vouvoiement le perturbe.

- Onze ans, dit-il. Comment vous vous appelez ?

- Edith. Et vous ?

- Danny.

Il bâille à nouveau, regarde par la vitre. On ne voit que la route sombre et la pluie qui ne s'arrête pas. C'est novembre et c'est triste. J'observe discrètement sa maigreur et n'ose pas imaginer une maladie.

- Vous venez de loin ?

- De Paris.

- Oh la la ! Paris c'est encore plus loin que le pays basque.

- Vous voulez dire en train ou en voiture ? (Je tente de calculer les chemins possibles).

- Même en avion ! En avion, pour le pays basque, c'est fuuuiiit! (Il fait le geste d'un avion qui fend l'air).

Nous parlons alors du pays basque, qui est absolument super. Il y a à la fois la montagne et la mer. Moi, j'y suis allée plusieurs fois, à Hossegor et à Biarritz. Lui, il y va à toutes les vacances car il a de la famille là-bas. Il y est allé en octobre, il y est allé cet été, il y va aussi à Pâques.

Et puis il me demande :

- Vous chaussez du combien ?

- Pardon ?

- C'est quoi votre pointure ?

- 39.

- Moi 40.

- 40 ! A onze ans ! Vous avez de grands pieds.

Il sourit et ne répond pas. Je ne lui dis pas que je ne le crois pas du tout. Il est déjà petit pour ses onze ans. Un silence commence à s'installer.

- pfff, je suis fatigué. Je suis crevé, dit il.

- Ça ne m'étonne pas. Il est tard. La journée a été longue ?

- Je vais dîner jusqu'à 20h50, ensuite je me coucherai.

Il dit que quelque fois il est tellement fatigué qu'il part se coucher avant d'avoir fini de manger. Je lui dis que je comprends cette tentation, mais que c'est tout de même bien de se mettre des choses dans le ventre. Et j'apprends son mode de vie : sont père ou sa mère l’amène en voiture à l'arrêt de car à 7h05 le matin. Il a trente-cinq minutes de car jusqu'à la ville du Roc sur Yelle, puis il change de car à la gare routière et roule à nouveau trente-cinq minutes jusqu'à Saint-Florian Lès Forez, où se trouve son école, dont il me dit le nom. Le soir, même heure et demie de trajet. Il arrive à 19h15 chez lui. C'est normal qu'il soit épuisé. Et puis :

- ça se passe mal dans cette école. Déjà dans mon école d'avant ça se passait mal, et dans celle d'avant aussi. Mais là, ça se passe vraiment très mal.

Tellement mal que, souvent, un monsieur de l'école appelle son papa et que celui-ci engueule son fils.

- J'en ai marre. J'en ai vraiment marre de la vie. C'est soulant la vie. Ça me crève la vie.

- Je comprends. Je n'en pouvais plus moi non plus de l'école et tout ça.

Même si mon école était à cinq minutes à pied et que ma mère me défendait quand les profs se plaignaient de moi.

- En plus c'est ma sœur qui fait presque toutes les conneries et c'est moi qui me fait engueuler. C'est soulant la vie. Ça me crève.

Mon téléphone vibre. Je regarde. C'est ma mère qui m'écrit qu'elle m'attendra à l'arrêt de car. Voyant son air curieux, j'explique la chose à mon petit voisin.

- Elle a quel âge, votre mère ?

- 64 ans.

- Mon père a 62 ou 69, je ne sais plus. Ma mère 36, je crois.

Je lui pose des questions sur sa sœur. Il me demande si j'ai des enfants : non. Vous avez un mari, quand même ? Même pas ! Il rit mais demande plein de sollicitude : mais alors vous êtes tout le temps toute seule ? Je lui réponds que non, je m'arrange assez bien pour ne pas être toute seule.

C'est vers ce moment qu'il passe au tutoiement. Je l'imite, je vois qu'il en prend note mais ne commente pas.

- Tu écoutes quoi, comme musique ?

Je lui parle des chansons à texte, de la musique électronique et aussi des musiques baroque et médiévale. Il m'écoute et plonge sur mes paroles son regard empli d'intelligence.

- Et toi ?

Il me parle de stars dont j'entends le nom pour la première fois, me dit qu'il font des concerts mais qu'il ne peut pas y aller. Il écoute beaucoup de musique chez lui.

- Je ne vais pas continuer à te dire ce que j'écoute, après je vais encore être insolent.

 - Je ne te trouve pas insolent. Depuis que nous parlons, je te trouve chaleureux, sympathique, intelligent et intéressant.

Il sourit, puis dit, incrédule : « Non ! »

- Si.

Il me sourit.

Nous discutons du nombre de ponts sous lesquels nous passons. Comme je me trompe, il me dit : « t'es conne ! ». Je reste interloquée, mais il répète, en riant, comme une bonne blague : « t'es la conne du bourg ! »

Nous sommes encore loin de ce bourg vers lequel nous roulons et où je n'ai jamais vécu.

- Ne me parle pas comme ça Danny. Nous nous entendons bien, nous avons eu de bonnes conversations alors ne me parle pas comme ça.

Il ricane puis soupire puissamment.

- Ça fait du bien de parler. Ça fait du bien de parler. Ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé comme ça. La vie ça me crève, mais ça fait du bien de parler. Merci, ça fait vraiment du bien.

- Oui, dis-je, je suis d'accord avec toi. Ça fait du bien de parler. En plus, avec toi, on parle tout de suite des choses profondes, on se dit tout de suite des choses importantes.

Il sourit et me regarde de son doux regard brun.

Nous restons encore en silence. Mon cœur tangue et le sien semble fatigué. Et puis il me raconte :

- Avant j'avais quatre amoureuses. Une m'a plaqué, l'autre m'a plaqué, la troisième m'a plaqué. Il ne m'en reste plus qu'une.

Je m’enquière de son nom. Elle s'appelle Manon. Danny explique que quand il sera grand, il partira en Bugatti, sans dire au revoir à son père ni même à sa mère ni même à sa sœur. Ça le crève, cette vie, alors il partira en Bugatti et roulera très loin, très loin, jusqu'à New York.

Je lui dit : « une vie sur les routes ». Il me sourit, et acquiesce.

Il s'endort presque maintenant. J'hésite, je n'ose, puis pose un doigt sur sa joue : « ne t'endors pas, on arrive bientôt ! » Il sourit : « Je suis crevé, oh la la ». Et se redresse.

Une suite de hangars, le dernier pont, les entrecroisement de routes : nous sommes arrivés. Nous nous levons et tentons de descendre à l'arrière du car, près de nos places, mais le chauffeur à déjà refermé les portes et ne veut plus les ouvrir. Nous courrons vers l'avant du car et descendons. Je suis étonnée que le chauffeur, qui s'était montré gentil avec moi lors de ma montée, n'ait pas attendu que l'enfant maigre qu'il voit chaque jour descende tranquillement.

Dehors, ma mère debout devant le car, et plus loin, une voiture aux phares allumés qui nous éblouissent.

- Voici mon compagnon de voyage, dis-je à ma mère en montrant Danny. Voici ma mère, dis-je à Danny.

Ma mère tend une main, que Danny serre élégamment.

- Merci de ta compagnie et de ces conversations. Bon, eh bien, que te souhaiter ? Bonne vie ! Dis-je à Danny, ne sachant que dire.

- Je vous souhaite beaucoup de bonheur à toutes les deux, répond Danny en nous souriant, puis il s'éloigne vers la voiture qui attend.

C'est une grosse machine dont il ouvre la porte et qui semble l'avaler dans la nuit. Elle gronde et s’éloigne rapidement tandis que sous les dernières gouttes de pluie, ma mère et moi traversons le bourg désert évanoui dans la nuit.

Dans la maison grand-paternelle, je dîne d'un ragoût de pommes de terre et de carottes au coin du feu, puis je vais téléphoner sous la dernière marche de l'escalier, dans les ténèbres. J'évoque la rencontre avec Danny.

Le soir, je retrouve mon bel ordinateur et ne peux m'empêcher de taper sur google le nom de l'école de Danny, qui se trouve si loin de son habitation. Je découvre un institut médico-éducatif qui accueille 185 enfants de 6 à 20 ans présentant une déficience intellectuelle légère avec ou sans troubles associés.

Et je sens que monte en moi une grosse vague de sanglots.

 

dimanche, 02 novembre 2014

Le moine-soldat (10)

Ceux qui possèdent ne savent pas exactement ce qu'ils veulent. Ceux qui manquent de tout savent exactement ce qu'ils veulent.

Or, si la situation des moyens s'inverse, la volonté s'inverse aussi. En quelques mois, le possédant devenu pauvre a appris à vouloir, mais il ne peut plus. Le pauvre devenu riche peut, mais il ne sait plus ce qu'il veut.

Ne vouloir que les choses qui ne nécessitent pas d'avoir ; n'avoir que des choses qui ne paralysent pas le désir.