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jeudi, 03 janvier 2013

Le peuple et le néant

 "Une heure n’est pas une heure, c’est un vase rempli de parfums,

de sons, de projets et de climats"

Marcel Proust IMAG3934.jpg

 

Un billet d'Esther Mar

 

En France, en 2011, les gens ont regardé la télévision 3h47 par jour en moyenne (c'est moins qu'en Amérique du Nord, moins qu'au Moyen-Orient !), selon une étude, 3h16 selon une autre étude. Ils y passent plus de deux heures, selon une troisième. Au-delà des calculs de moyennes complexes et aléatoires, la certitude, c'est que la télévision avale notre temps libre.

 

 Ces trois heures, si nous les consacrions à la musique, nous serions un peuple de musiciens. Si nous les consacrions à la lecture ou à l'écriture, nous serions le peuple littéraire. Si nous les consacrions au sport, nous serions un peuple magnifique.

En cet an 2013 qui s'ouvre, qu'allons-nous faire de ces temps autrefois consacrés à la télévision ? Cette heure, ces deux heures, ces trois heures offertes à Big Brother, allons-nous les reprendre ? Nous pourrions les donner à nos enfants, à nos voisins, à la musique, à la lecture, à la promenade et à la contemplation du monde ; nous pourrions faire connaissance avec la personne que nous sommes en profondeur, en la regardant agir, choisir, peupler elle-même son monde intérieur.

Nous pourrions vivre. Ce serait une bonne idée - puisque la Faucheuse viendra un jour nous chercher, puisque nous ne connaissons ni le jour ni l'heure de son baiser, cueillons dès aujoud'hui les roses et les épines de la vie qui s'écoule comme un rêve qu'on oublie.

Esther Mar

IMAG3927.jpg

 

Commentaires

Que tout cela est vrai.
En fait, reconquérir ces plus de deux heures de passivité serait une reconquête de soi, mais aussi une confrontation avec soi-même, certainement le mobile subliminal des donateurs de temps de cerveau libre...

Écrit par : Henri-Pierre | jeudi, 03 janvier 2013

Oui Henri-Pierre, ce serait une reconquête de soi, une renaissance... Nous nous débarrassons de ce temps de cerveau disponible,mais pourquoi ? De quoi avons-nous peur ? De l'ennui ? Du vide ? Ou au contraire, de la rencontre et de la liberté ?

Écrit par : Edith | jeudi, 03 janvier 2013

Est-ce que vide et liberté ne vont pas de paire ? De même l'ennui et la rencontre.

Écrit par : Augustine | jeudi, 03 janvier 2013

Ou de l'immédiat indéterminé. Qui n' est autre que la signification de l'être, selon Hegel. Et de son essentielle condition.

Écrit par : michel | vendredi, 04 janvier 2013

Nous avons peur de l'amour, parce que l'Amour est Matrice et Lumière, Effet et Sens.

Écrit par : Janis | vendredi, 04 janvier 2013

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