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mardi, 24 novembre 2015

Teče, voda, Teče (n'épouse pas ce soldat...)

C'est un chant qui s'écoute par un soir de pluie, quand la nuit tombe trop tôt par la fenêtre. Un chant slovaque qu'écoutait un jeune Français. Il le sifflotait dans les rues de Nantes, il le chantait en prononçant maladroitement les paroles slaves au cours des promenades solitaires entre les arbres des forêts de la Loire-Atlantique. Les corbeaux qui volaient en cercle sur les marais boueux ajoutaient leurs cris à sa voix juvénile, fraîchement muée.

Quelques années après, le jeune homme meurt à la guerre, torturé par des ennemis de son âge, après avoir parachuté sur Dien Bien Phu.

Mais le chant slovaque du soldat français parti mourir en Indochine résonne encore. Une classe d'enfants l'apprend en chœur à Bratislava. Un professeur de violon l'écoute en disque dans un appartement de Prague. Un vieil homme le fredonne à Rio de Janeiro. Je passais l'autre jour à Paris dans la calme rue Milton, et j'entendais au loin quelqu'un qui sifflait. C'était encore Teče, voda, Teče. Les cœurs de ceux qui restent sont des tombes vibrantes.

Teče, voda, Teče (n'épouse pas ce soldat...)

C'est un chant qui s'écoute par un soir de pluie, quand la nuit tombe trop tôt par la fenêtre. Un chant slovaque qu'écoutait un jeune Français. Il le sifflotait dans les rues de Nantes, il le chantait en prononçant maladroitement les paroles slaves au cours des promenades solitaires entre les arbres des forêts de la Loire-Atlantique. Les corbeaux qui volaient en cercle sur les marais boueux ajoutaient leurs cris à sa voix juvénile, fraîchement muée.

Quelques années après, le jeune homme meurt à la guerre, torturé par des ennemis de son âge, après avoir parachuté sur Dien Bien Phu.

Mais le chant slovaque du soldat français parti mourir en Indochine résonne encore. Une classe d'enfants l'apprend en chœur à Bratislava. Un professeur de violon l'écoute en disque dans un appartement de Prague. Un vieil homme le fredonne à Rio de Janeiro. Je passais l'autre jour à Paris dans la calme rue Milton, et j'entendais au loin quelqu'un qui sifflait. C'était encore Teče, voda, Teče. Les cœurs de ceux qui restent sont des tombes vibrantes.