mardi, 28 janvier 2014
La chambre d'ami
Je me suis noyée dans chacun des 22 arcanes majeurs du tarot et j'en suis revenue chaque fois remorte et ressauvée. J'en ai conclu qu'il n'y a pas de conclusion finale. J'ai prié Saint Guinefort le chien, j'ai descendu dans mon jardin pour y cueillir l'aubépine ressuscitée.
Mon maître hermétique, celui que j'ai choisi, dit qu'il ne sait rien, qu'il n'a rien d'autre à enseigner que la recette de salade de sa tante Berthe et la crème brûlée de sa grand-maman chérie disparue trop tôt. Mais je guette chacun de ses gestes, chacun de ses mots pour ne pas rater l'essence du savoir.
J'ai tout lu, puis j'ai tout oublié. Plus rien ne m'inquiète, je n'ai pas besoin de tentures ni de baies vitrées, un bout de table en bois, l'odeur vieille du thé d'hier, nulle part l'étoile de la sagesse ne brille mieux que dans la nuit de l'esprit.
Tu marches dans la ville et tu cherches une victime – tu veux tuer. Tu pourras tuer la terre entière, tu voudras toujours tuer, ta rage ne sera pas assouvie tant que tu n'auras pas changé le pain en vin. C'est dans ton cœur que tu dois manier le couteau et la pelle.
Tu changeras de maison tant qu'il faudra, que tu bouges ou que tu ne bouges pas sur cette terre. Car les déménagements intérieurs sont les saisons de l'âme, et nul ne sait son propre nom tant qu'il n'a pas tout déplacé. Les meubles de l'esprit sont les barreaux de l'âme.
Si je crois en moi alors que j'écris, le venin du serpent inonde mon cœur et l'assèche de toute fécondité. Si j'aspire à autre chose qu'à l'amour, je deviens torchon, serpillère, guenille. Et si je déforme l'amour, si j'enturlupine le pur, si je dévoie l'évidence, je dois recommencer à zéro, pire qu'un tout petit enfant.
Le monde est grand comme le pouce de ma main.
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vendredi, 18 décembre 2009
Résurrection... Nous sommes heureux
Un coffre, des vieux livres, un ours et une poupée demeurent dans la chambre abandonnée.
Soudain, un bruit s'élève, cela vient du coffre. C'est elle. Elle va ressusciter.
Au son d'alléluia du sieur Buxtehude, chanté a capella, et des bruitages des chanteuses Ximena Xouxou et Hanna Varkki,
L'alleluia de Buxtehude dans la magistrale version du Cantus Cöln s'écoute ici. La version du film est bien plus âpre et sombre, mais l'âme de la résurrection s'y retrouve autant.
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