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dimanche, 17 février 2019

La foi, fille du doute profond

(#média)

Nous ne reparlerons plus des gentilhommes de fortune. Nous nous bercerons d'illusions neuves, brillantes, nos idées détournées par la technique feront de nous de grands amnésiques souriants. Dans ton studio anonyme, perdu dans les centaines d'appartements de ton bloc d'immeubles, perdu dans tous ces blocs d'immeubles, perdus eux-mêmes dans ce coin de ville émergé il y a quelques décennies à peine, à quelques kilomètres seulement de la belle ville de pierre qui te semble si lointaine spirituellement, tu t'efforces héroïquement de croire que ton être vaut quelque chose, que la tâche gratuite à laquelle tu t’attelles est importante. Non, pas seulement importante pour le déroulement de ta soirée, pour le sens de ta vie, mais pour toute l'histoire de ton âme, de ta famille, de ton quartier, de tous ces voisins inconnus, de ta ville, de ta région, de ton pays, de ton continent. Ce que tu accomplis ce soir, dans l'imperfection, dans l'anonymat, c'est un acte dans l'Histoire de l'humanité, cet acte revêt autant d'importance que ces « événements » relatés dans les « médias ». Le sens du vrai, c'est la deconstruction du vide qui nous comble collectivement, c'est la reconstruction de soi par l'intention pure et par la pensée honnête.

mercredi, 17 février 2010

La nouvelle religion

Humanité, être humain
edith et florence.jpg
Florence & Édith by Sara

 

Le politiquement-correct et la sacralisation de l'humanisme, devenu non plus seulement une volonté positiviste, mais une croyance, mènent à l'idolâtrie.

De cela surgit le rétablissement du blasphème, l'interdiction de la pensée iconoclaste.

Puiqu'il y a blasphème lorsqu'on remet en question une certaine idée de l'homme, de l'humanité, cet humanisme ne peut pas être considéré comme une pensée athée, bien qu'elle ne croit pas en Dieu. Car l'athéisme ne reconnait pas de blasphème.

Nous voyons donc l'éclosion d'un humanisme religieux.

Toute religion suppose un culte. Le culte de cet humanisme religieux est d'abord un culte linguistique. Toute parole exprimant le recul vis à vis de cet humanisme est assimilé à son objet. C'est à dire que la parole d'une personne est assimilée à une croyance : dire une idée, c'est y être assimilée.

Ceci implique le retour des imprécations magiques : on ne peut prononcer des idées en désaccord avec l'humanisme religieux sans précautions oratoires. Ces précautions oratoires visent à éloigner de soi l'essence de l'idée qu'on va relater. Avec force répétitions, on exprime des imprécations et condamnations des idées qu'on mentionne, pour s'assurer la bienveillance du clergé. Le clergé, c'est toute la société.

La peur de la déviance crée un retour de l'exorcisme. L'exorcisme a lieu comme un lavage  de cerveau, par une rhétorique accompagnée de supports visuels insérés partout, dans les lieux et les documents publics et semi-publics.

Nous sommes revenus à l'interdit verbal. Toutes les idées ne sont pas prononçables, ou alors elles doivent être accompagnées d'imprécations.

Le politiquement-correct et la sacralisation de l'humanisme, devenu non plus seulement une volonté positiviste, mais une croyance, mènent à l'idolâtrie.
C'est pourquoi notre société renoue depuis quelques années avec le blasphème, le culte, les imprécations, l'exorcisme et l'innomable.

La difficulté de cerner cette nouvelle religion vient du fait qu'elle ne se reconnaît pas comme une religion, ni comme une théologie, mais comme la vérité morale indépassable.

 

Axel Randers, Édith de Cornulier-Lucinière et Esther Mar

(Cet article est issu du Dictionnaire de la délivrance psychique (inachevé), supervisé (voire hypervisé) par Conan Kernoël.