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dimanche, 15 avril 2012

Amers tubes

 

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Phot. Mavra Nicolaïevna Novogrochneïeva


Partir... A l'aube crépusculaire, au bout d'une nuit passée à pleurer dans les rues d'Insomniapolis, partir.

Mourir... Aux jours passés et aux amitiés ratées, aux familles létales, aux amours bancales, mourir à tout ce qui sembla être moi et fut tout sauf moi, mourir.

Souffrir... De quitter la vie monotone à laquelle on était attaché, d'abandonner des êtres qu'on avait l'habitude de saluer, de trahir des promesses qu'on avait contractées, souffrir.

Mentir... Au concierge qui demande où l'on va, au voisin qui souhaite une bonne journée, au cafetier planté devant son bar encore fermé, mentir.

Courir... Le long des quais le long desquels on a tant rêvé, sur les ponts qui mènent à l'autre ville, sur la route qui sort de la ville, dans la gare où attendent des trains en partance, dans le train où les places s'arrachent, courir...

Sentir... La vie qui renaît au creux d'un cœur mort, le sang qui afflue au bord de la peau, la peur de l'inconnu et du nouveau, l'angoisse d'une disparition, l'enthousiasme d'une chanson, l'expérience d'une vie qui recommence, sentir...

Partir... Un matin comme un autre, quelqu'un presque comme les autres, au bout de décennies passées à remplir un rôle défaillant de fourmi, partir.

 

Edith de CL