Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 11 janvier 2014

Hier et ce matin

Orgueil et estime de soi

Dans le métro qui me ramenait de la rue de Rome vers Duroc à une heure avancée de la nuit, je me demandais si la présence de l'orgueil n'était pas lié à un défaut d'estime de soi. N'est-ce pas quand la dignité me semble atteinte, entravée, blessée, que l'orgueil s'engouffre dans la brèche pour ne pas laisser prise à la glu de l'humiliation ? Une personnalité sans humiliation est une personnalité sans orgueil, dans laquelle l'estime de soi peut s'écouler sans nuire à autrui (cette personnalité existe-t-elle ?).

Concurrence et jalousie

En longeant le boulevard du Montparnasse sous la lune, je croyais déceler que, contrairement à ce que j'avais cru, la comparaison n'est pas le résultat de la jalousie. Concurrence et comparaison prennent leur source dans le simple fait d'avoir des yeux pour voir l'autre et des doigts pour imiter et reproduire ce qu'il fait, ce qui mène à distinguer des différences. Ces différences, quel esprit ne peut s'empêcher de les mesurer et de les classer ? L'apprentissage amène la comparaison qui invite à la concurrence, et toutes deux créent la jalousie. 

Aussi je ne crois plus que "la folie est attachée au cœur de l'enfant". L'enfant pur découvre ses dons d'imitation et tombe dans la folie de la jalousie.

Claviers d'ordinateur et chaussures

Un jeune homme m'a dit hier que les claviers de nos ordinateurs étaient les endroits les plus sales et surtout les moins sains de nos maisons. Je me suis alors demandé s'il était moins hygiénique de poser ses chaussures sur son oreiller ou de poser son oreiller sur l'écran d'ordinateur. Les méandres de ces réflexions me sont revenues le soir au moment du second verre de Gewurztraminer, qui les a recouverts de leur fleuve alcolosucré.

jeudi, 30 mai 2013

Passages de Baude Fastoul (extraits des 29 et 30 mai)

IMAG3950.jpg

Je tiens à nouveau le journal de Baude Fastoul, arrêté de nombreuses semaines suite à quelques déceptions et difficultés de vivre, puis, au contraire, à de trop grandes exaltations. Je reprends le clavier fastoulien et c'est étonnant d'avoir laissé tant de temps blanc, sans phrases, sans mémoire. J'avais pris l'habitude de laisser trace de chaque jour, et j'ai l'impression que ces lambeaux de vie non écrite sont perdus pour toujours, contrairement aux jours enfastoulés.

Le principe du journal de Baude Fastoul est que les Fastouliens s'engagent à rendre disponible leur journal après leur mort, afin que celui-ci soit publié, en même temps que tous les autres journaux, au lendemain de la mort du dernier d'entre nous. Cette solution permet à chacun d'entre nous d'écrire en toute franchise des choses qu'il accepte de laisser à la postérité, mais non à ses compagnons d'époque. Toutefois, rien n'interdit au Fastoulien de rendre public un passage de son journal ou celui-ci dans son entier. Il n'a juste pas le droit de céder les droits du journal à quiconque pourrait nous empêcher de le publier au lendemain de la mort du dernier de la confrérie.

L'ayant tenu secret (et pour cause : de nombreux passages concernent des gens que je connais et dont je dis ce que je pense, ou encore des épisodes de ma vie que j'accepte de confier à ceux qui ne me connaîtront pas, mais aucunement à mes contemporains), j'ai éprouvé d'abord une liberté, une excitation qui accompagnaient ce secret. Peu à peu, une certaine lassitude s'installe, due à l'aspect intangible, voire clandestine, que donne l'intimité du secret. Je m'essaie donc à la publicité de certains passages. AlmaSoror reçoit environ 500 visites par jour, et je suis incapable de savoir qui vient, et à quelle fin. Je suis heureuse de savoir que des yeux parcourent nos billets – mais ne peux rien supputer ni supposer sur vous, mes amis. Peut-être parmi vous, certains Fastouliens viennent un peu, souvent, lisent quelques billets, ou tous. Quoi qu'il arrive je n'écrirai rien ici de fastoulien qui livre des informations sur certaines parts de mon intimité, rien non plus qui trahisse autrui.

J'ai beau apprécier de lire, quasi-quotidiennement, l'étrange journal Le jour ni l'heure, du (mal-)pensant Renaud Camus, je n'ai pas ce cran – ni cette impudeur ? - de minutieusement rendre public ce qu'il est d'usage de cacher.

Mercredi 29 mai, jour de la Saint Aymard (prénom d'un de mes oncles éloignés, rencontré à peine trois fois...)

Je ne relate que le soir : j'ai passé la soirée au Godjo, en compagnie Emmanuel, qui découvrait la cuisine éthiopienne avec plaisir. Ils n'avaient pas de tedj, nous avons donc bu du Côtes de Provence. Emmanuel a eu un peu de mal à se laisser inviter, quelques semaines après son anniversaire de quarante ans . Nous avons marché ensemble en sortant du restaurant, jusqu'au Luxembourg. C'est toujours un plaisir de contempler le visage énergique et profond de cet ami si fraternel.

Le soir, couchée tard (après minuit), pour continuer ma lecture d'Un monde invisible, de Laurence Bordenave, suivi de quelques phrases de La brièveté de la vie. J'hésite à laisser tomber Sénèque pour Lucrèce, afin que les thèmes de mes deux lectures s'épousent.

Jeudi 30 mai, jour de la Saint Ferdinand. Levée tôt, puis recouchée avec un café. Activités diverses, jusqu'à ce déjeuner de la rue des Orteaux, court, mais je l'ai rallongé en rentrant à pied. Place de la Nation, deux anciens camarades des Langues Ô me hèlent, nous nous attablons quelque temps et échangeons des nouvelles que chacun essaie de rendre le plus vague possible. Je rentre ensuite par le boulevard Diderot, le boulevard de l'Hôpital, le boulevard de Port-Royal, jusqu'à Duroc. Chacune de ces voies se charge de me renvoyer les souvenirs qui lui sont liés.

Et j'écoute l'Agnus Dei de la messe pour double coeur de Frank Martin, plusieurs fois, et enfin toute la messe. La fameuse messe de Frank Martin, encore si peu connue. Serait-ce, avec le requiem de Duruflé et les litanies de la vierge noire, la musique du XX°siècle que je préfère ?

mercredi, 03 octobre 2012

Grégoire de Tours I

Histoire des francs, Edith de Cornulier, Lucinière, Jean-Pierre Bret, Francis Coffinet, Laurent Moonens, Grégoire de Tours, vins de Touraine, franconie, Montigny, Histoire des francs, Saint Martin de Tours, villes de Gaule, les belles lettres, décadence, lectures du mardi, Montparnasse
Cornélis Troot

Mardi 2 octobre, entre 20h30 et 22h, au fond d'une cour de Montparnasse, eut lieu la première séance de lecture de L'histoire des Francs, de Grégoire de Tours.

Les officiants de cette messe littéraire furent :

Mavra

Vincent

Anthony

Laurent

Xavier

Dominique

Arnaud

Francis

Jean-Pierre

Fabrice

Nicolas

Edith

Histoire des francs, Edith de Cornulier, Lucinière, Jean-Pierre Bret, Francis Coffinet, Laurent Moonens, Grégoire de Tours, vins de Touraine, franconie, Montigny, Histoire des francs, Saint Martin de Tours, villes de Gaule, les belles lettres, décadence, lectures du mardi, Montparnasse
Sara

Saint Grégoire, évêque de Tours et historien (VI°siècle), a écrit le seul témoignage de cette trempe sur son époque mérovingienne troublée.

La première phrase que nous lûmes fut : "Le culte des belles lettre est en décadence et même il se meurt dans les villes de Gaule".

Suivit un résumé de toute l'histoire du monde telle qu'on la voyait à cette époque, depuis Adam et Eve jusqu'à Saint Martin de Tours.

La dernière phrase que nous lûmes fut : "Fin du premier livre contenant les 5596 années qui se sont écoulées de l'origine du monde jusqu'à la mort de saint Martin évêque".

Cette lecture fut accompagnée d'un vin de Franconie (qu'Emmanuelle avait apporté quelques jours auparavant à l'hôtesse de ces lectures) et de vins de Touraine (Montigny). Nectar de griottes et jus de carottes complétèrent ce tableau à boire.

Pour se procurer l'Histoire des Francs, on peut aller par là...

Histoire des francs, Edith de Cornulier, Lucinière, Jean-Pierre Bret, Francis Coffinet, Laurent Moonens, Grégoire de Tours, vins de Touraine, franconie, Montigny, Histoire des francs, Saint Martin de Tours, villes de Gaule, les belles lettres, décadence, lectures du mardi, Sara,Montparnasse

Voir aussi :

Grégoire de Tours II