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vendredi, 01 juin 2012

La nuit

Esther Mar, Ernst von Kleist, Charles Baudelaire, Pedro Calderon de la Barca, Alfred de Musset, nuit
Phot.Mavra
Nicolaïevna Novogrochneïeva


Un billet d'Esther Mar-Adentro

La vie est une nuit. Nous attendons tous l'aube, qui nous délivrera du poids des ténèbres, ténèbres de nos entrailles, ténèbres de nos douleurs, de nos tentatives et de nos échecs, de nos tentations et de nos âmes piégées.

"La vie est un songe", disait Pédro Calderon de la Barca.

"La vie n'est qu'une nuit à passer dans une mauvaise auberge", disait Sainte Thérèse d'Avila.

"La vie est un voyage", disait Ernst von Kleist.

"La vie est un sommeil", disait Alfred de Musset.

"Cette vie est un hôpital", disait Charles Baudelaire.

La vie est une nuit, où la lune brille trop faiblement pour guider nos pas. Nous nous cognons les uns contre les autres, et pour nous venger de notre condition, de nos espoirs déçus, nous bridons l'enfance et malmenons les bêtes.

La vie est une nuit et nous attendons la fin du noir, la venue de l'aube, l'avenue du jour qui se déploie sous nos yeux jusqu'à l'horizon. Alors, que ferons-nous ?

Nous verrons. Pour l'instant, nous geignons et nous prions.

 

Esther Mar-Adentro

Boris Bérard, Charles Baudelaire, Ernst von Kleist, William Shakespeare
Phot.VillaBar

dimanche, 11 octobre 2009

AlmaFrater

 

La ballade de VillaBar, c'est l'histoire des personnages nés au bar du Piston Pélican, en 2007, le dimanche soir quand on se retrouvait, photographes, écrivains, acteurs et piliers de bars, pour inventer ensemble. Les soirées n'ont plus lieu, mais les personnages poursuivent leur vie. Car la réalité s'est fait dépasser par la fiction de VillaBar. Et le monde de VillaBar est devenu plus vrai que nous. 

 

 

Complainte cynique de Joan Yufitran

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Phot Isabelle Ferrier

Mon cher William, 

 

Comme vous avez gardé votre naïveté depuis Stockholm... Et quel amusement de vous retrouver ici, à Santa Marina. Le monde est petit ou ésotérique... pour permettre de telles retrouvailles. Vous surveillez la petite rousse et son amante Carotte Feliccio. Qu'ont-elles fait pour attirer ainsi votre attention ?
Carotte fait partie de mon écurie, avec Galeswithe Albanel.

 

MC Bordaz Boxe 1.jpg
MC BOrdaz boxe 2.jpg
MC Bordaz boxe 3.jpg
Elles cognent dur. Mais je sais que vous n'aimez pas ce monde des combats interdits. Moi, je le préfère à votre douceur hypocrite. Vous êtes un privé. Vous êtes donc tout aussi vendu que moi. Mais moi, j'en suis consciente.

Et puis j'ai une douleur bien plus grande que celle d'avoir trahi mes frêles idéaux de jeunesse.

J'ai perdu un frère. Oh, bien sûr, il est toujours vivant, et il erre, de ville en ville, de port en port, traînant sa trompette, ses yeux de poète insomniaque et ses souffrances vides. Mon frère était mon seul amour, depuis toujours et à jamais.

Miles, tu me hais. Pour combien de temps encore ? 
SARA Yufitran Miles.jpg
phot Sara

 

 

 

mardi, 29 septembre 2009

Santa Marina de tous les saints

 

La ballade de VillaBar, c'est l'histoire des personnages nés au bar du Piston Pélican, en 2007, le dimanche soir quand on se retrouvait, photographes, écrivains, acteurs et piliers de bars, pour inventer ensemble. Les soirées n'ont plus lieu, mais les personnages poursuivent leur vie. Car la réalité s'est fait dépasser par la fiction de VillaBar. Et le monde de VillaBar est devenu plus vrai que nous. 


 

Soliloque d' Alicia-Pilar « la matadora » Desdemone-Cajas

Phot Edith de CL Alicia Pilar.jpg

J’erre à Santa Marina sans savoir à quels saints me vouer
Je me rappelle des deux filles avec qui j’ai travaillé pendant plus de quinze ans dans un bar de Saint-Jean en Ville, en Louisiane française : Anita F.C. Trosh et Oriane Siette.

Nous savions rire ! Nous savions pleurer ! Deux dons qui ne sont réservées qu’à des âmes d’élite. Le Rire et les Pleurs sont un Art que peu de gens pratiquent avec hauteur.

Quel ennui en ce bas monde si mal peuplé. Riches et pauvres se rejoignent dans cette médiocrité qui les atteint tous. Nous ne sommes que quelques uns à nous élever au-dessus de cette bassesse, par la grâce de Dieu. Il y en a quelques uns par ici, Dieu soit loué. J’ai rencontré une jeune femme amusante, qu’on appelle Yeux Noirs. Elle semble s’élever au dessus des pensées et des actions habituelles.

 

Karim-Pierre Maalej-Yeux Noirs.jpg

Il y a un jeune homme qui passe me voir pour pleurer et parler de musique. Quelle élégance, quelle soledad, quelle dolor étoilée dans ses yeux béants ! Quelle divine musique quand il prend sa trompette ! Un vrai poète, mi irlandais mi berbère, qui s'appelle Miles Yufitran.

 

Karim-Pierre Maalej-Miles Yufitran et Ozanne Sommertag.jpg

J’ai aussi un client qui ne manque pas de piquant, pas seulement dans sa barbe mais au fond de son cœur. Son nom fait trembler les gens d’ici. Il s’appelle Stanislas Tichy.

 

Sancha-Stan Tichy.jpgphot Sancha

Mais quel ennui, à part cela.

Ay, Madre de Dios !
Christo hijo de la Virgen, ayudame.

 

 

 

 

 

dimanche, 08 février 2009

Dangereuse beauté

 

36 IF_V5.BN+Tichy1.jpg

Par S.Barynsflook

(phot Isabelle Ferrier pour VillaBar)

 

Dangereuse beauté

Tu vois que le soleil a cessé de briller

Et que je ne suis pas prêt de l’oublier

Dangereuse beauté

De ton étoile j’entends le râle des humains apeurés

Et alors que tous s’effondrent dans leurs pensées

Alors que tous s’efforcent d’oublier leur passé

Toi tu les regardes et recrées cette image lacérée

Dont tous tentent de se débarrasser

De leur âme a jamais offusquée par ta magie d’obscurité.

Que cherches-tu, pourquoi me prendre a tes cotés

Que puis je faire devant ta majesté

L’horreur est ta beauté

Tu me dégoûte je t’aime j’aime les entendre crier

Toutes les senteurs du monde sont à jamais exorcisées

 

Regarde-les s’entretuer, ils n’arrivent  plus à pleurer

Par ton toucher ils sont glacés.

 

Ce spectacle terrible, long et majestueux

Que nous regardons tous deux du haut des cieux

Merci, merci ignoble amour

D’avoir plongé ces peuples dans la damnation

Au point qu’instinctivement libres comme des pions

Ils mènent doucement leur lente éradication.

 

Merci profondément toi qui n’as pas de nom

Garde-moi près de toi quelle belle illustration

Nous les regarderons jusqu'à la fin des temps

Lutter et s’affirmer, crétinisme patent.

 

Leur naïveté palpable sera distraction

Et leur aveuglement sera notre passion

Et puis nous attendrons dans la délectation

La fin de l’age des hommes, d’une ère la scission.

 

 

S.Barynsflook