dimanche, 08 septembre 2013
Ban public
Le sommeil ne vient pas.
J'arpente dans ma tête
Cette salle des Pas
Perdus où je m'entête
À t'attendre, Geoffroy.
Quand ont sonné cinq heures
Au clocher du beffroi
J'ai senti que mon cœur
Se brisait. Le gardien
A fermé après moi.
Je suis partie sans rien,
Sans souvenir de toi.
Maintenant c'est la nuit.
Tu ne reviendras pas.
J'écoute tous les bruits,
Le sommeil ne vient pas.
Anne de La Roche Saint-André
(écrit dans le laps entre 1975 et 1978)
Pères et mères, amants, frères et sœurs, amis enfants, voisins, si quelqu'un alentour a été emmené, menotté dans nos camps de Fleury, de la Centrale de Châteauroux ou de Rennes, ou dans tout autre prison de France et de Navarre, visitez Ban Public et vous trouverez peut-être de l'aide, une réponse, une adresse utile. Ou bien quelqu'un qui a besoin de vous.
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vendredi, 09 novembre 2012
La confrérie de Baude Fastoul
«Quid dulcius quam habere quicum omnia audeas sic loqui ut tecum?»
Cicero
La Confrérie de Baude Fastoul a été créée à la fin du mois de septembre, de l'an 2012.
De quoi s'agit-il ?
Un petit groupe de gens prend la décision de tenir un journal, quotidien si possible. Ils y consignent les faits du jour. Certains restent dans le domaine de leur profession, d'autres notent tout ce qui a lieu dans leur vie. Certains parlent de façon intime, d'autres écrivent quelques notations amusantes à propos de la journée. Certains couchent deux phrases, d'autres détaillent leurs achats, leurs émotions, le déroulement de leurs actions...
Tous sont Compagnons de Baude Fastoul. Tous participent à une grande fresque.
Une fresque ?
Une fresque littéraire ! Cette fresque, constituée de tous les journaux, sera le témoignage d'une époque donnée, par divers lorgnettes. Le lecteur du futur y trouvera des informations sur les professions des Compagnons, l'état des villes à notre époque, et tout ce qu'on trouve dans les textes d'époque.
Nous sommes issus d'univers politiques, sociaux, professionnels, différents, quelque fois antagonistes... La fresque sera bigarrée !
Afin que chacun reste libre d'écrire ce qu'il pense, nul n'est obligé de dévoiler son journal avant sa mort.
Post-Mortem...
Lorsque le dernier d'entre nous sera mort, un site Internet dévoilera tous les journaux. Trois sortes d'accès seront possibles. Un accès chrolologique : on clique sur une date - 3 novembre 2017, par exemple - et toutes les pages de journal écrites ce jour là apparaissent. Un accès lexical : on tape "mosquée" et toutes les pages de journal contenant ce mot apparaissent. La troisième entrée, est tout simplement l'entrée par personne : On clique sur "Sonia Branci" et son journal défile.
Moi, par exemple...
Je tiens mon journal depuis le 23 septembre.
Alors ?
L'impression de laisser quelque chose du jour en consignant quelques faits, quelques émotions dans ce journal, me soulage. Comme si j'avais trouvé une arme, une feinte, contre le temps.
La déception que ce que j'y consigne ne vaut pas tripette et ne ressemble pas à l'oeuvre que j'aimerais faire me dépite.
La structure que constitue cette confrérie de Baude Fastoul, l'espoir qu'un jour une grande fresque faite de dizaines de journaux se déroulera devant l'esprit de lecteurs qui n'auront pas connu les temps où nous écrivons, me donne du courage, en ôtant de l'importance à la qualité de mon journal, qui prend sa valeur conjointement aux autres journaux.
Les compagnons de Baude Fastoul à l'heure d'aujourd'hui :
Vincent Stanislas
Samuel de Cornulier
Sonia Branci
Jérémie Gallois
Anne de La Roche Saint-André
Jean-Pierre Bret
Dominique Le Brun
Axel Randers
Édith de Cornulier
Aleixandre Loisnac
Katharina Barrows
Javiera Coussieu
Mavra Nicolaïevna Novogrochneïeva
Maud Martin
Pascal Guimard
Mais qui est Baude Fastoul ?
Un trouvère picard du XIII°siècle.
Atteint de la lèpre, il savait qu'il lui fallait entrer dans une léproserie dont il ne sortirai jamais.
Alors il composa son congé : un chant en vers, pour dire adieu au monde et faire chanter son coeur avant de s'enfoncer dans le noir.
Merci à lui.
Merci à vous, mes Compagnons.
Edith de CL
Parmi les journaux passionnants qu'on peut lire, citons celui d'un bourgeois de Paris, datant du XV°siècle, celui de Dangeau (tenu à la Cour de Louis XIV), celui de l'armateur sablais André Collinet, celui de Cosima Wagner, qui nous révèle l'homme dont sortit Tannhauser...
Mentionnons enfin les correspondances (de Madame de Sévigné pour ne citer qu'elle), les mémoires (du Chancelier von Bülow, de Saint-Simon, etc mille autres mémoires).
Le témoignage direct de la vie d'une époque est ce qui nous intéresse. Et notre fresque fastoulienne permettra aux lecteurs de faire face à la multiplicité des façons de vivre, des idées, des interprétations... En plus de permettre une vision plus complète de la vie quotidienne de notre époque, puisque nous ne mentionnerons pas les mêmes types de détail.
POST-SCRIPTUM
Si d'aventure vous lisez ce message entre le 9 novembre et le 29, que vous êtes né avant 1990 et qu'en profondeur l'envie de participer vous prend, n'hésitez pas à nous le dire en commentant ce billet.
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mardi, 04 mai 2010
Karamazov-archivage IV
AlmaSoror entame l'archivage de Karamazov, numéro spécimen d'un journal qui a failli exister, dans la décennie 1970.
Mais plutôt que d'être un début, Karamazov fut en fait une fin : la clôture d'une ère de rencontres au fond d'une cour du boulevard du Montparnasse, à Paris. Rencontres où se fermaient les bienpensances du dehors pour allumer les libertés des cerveaux.
Par des matins brisés,
par Anne de La Roche Saint-André
Par des matins brisés
Comme un enfant perdu
Sur les Champs Élysées
Le visage tendu
Je me suis réveillée
Et ce n'était qu'un rêve
Le jour ensoleillé
Le soleil qui se lève
Car au fond de mon âme
Le mal d'être, l'angoisse,
La solitude infâme
Sont des réalités
Que je hais plus que tout
Étant l'éternité.
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