dimanche, 16 juillet 2017
Rêverie médiévale
Je partage trois extraits d'un petit livre de Joan Evans, La civilisation en France au Moyen Âge, traduit de l'anglais par Mademoiselle E. Droz, et publié chez Payot en l'an de grâce 1930.
« L'esprit de Dominique et de François se faisait sentir d'une façon aussi naturelle que l'esprit de Cluny s'était reflété dans les premières croisades. Un changement complet d'attitude envers l'Orient fut rendu possible par le fait que les hordes mongoles comprenaient des gens de toutes les religions d'Orient, et même des chrétiens nestoriens. Innocent IV envoya des messagers franciscains et dominicains au Grand Kahn, et il y eut une entrevue à Karakoroum en présence de Yaroslav, grand-duc de Russie, des vassaux de Géorgie et du Caucase, du sultan Seljoucide d'Asie Mineure, de généraux mongols, de savants chinois et de lamas du Thibet.
En 1253, saint Louis envoya Rubruquis au Kahn de Tartarie, où il trouva non seulement un orfèvre parisien, mais aussi un moine nestorien qui parlait de partir en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Galice. Les pionniers furent des moines mendiants de ce genre, mais celui qui donna une force réelle au mouvement était un homme venu du « Camino francès » qui mène à Compostelle : Raymond Lull, fils d'un seigneur catalan qui avait participé à la conquête de Majorque sur les Musulmans. Après une jeunesse orageuse, il laissa ses biens à sa femme et se rendit au sanctuaire de Saint-Jacques où il acheta un esclave qui lui apprit l'arabe. Il persuada ensuite le roi de Majorque de fonder à Miramar un monastère où treize frères mineurs apprendraient cette langue. EN 1285, il commença ses voyages : à Rome, à Paris, en Tartarie, en Arménie, en Éthiopie, en Afrique et à Tunis, discutant partout avec les musulmans dans leur propre langue, jusqu'au jour où finalement il fut martyrisé dans le nord de l'Afrique.
C'est grâce à lui que le concile de Vienne, en 1311, décida de fonder dix écoles de langues orientales en Europe ».
(…)
« Saladin envoya, en 1192, à Henri de Champagne une tunique et un turban arabe, et Henri écrivait dans sa réponse : « Vous savez que vos robes et vos turbans sont loin d'être méprisés ici. Je porterai sûrement vos présents ».
(...)
« On émettait toutes sortes d'idées : en 1303, un juge ecclésiastique d'Aquitaine suggérait qu'un certain nombre de jeunes filles apprissent la médecine et la chirurgie, la grammaire, la logique et les éléments des mathématiques, afin de faire de bonnes épouses pour les princes de l'Orient ».
Joan Evans, IN La civilisation français au Moyen Âge
AlmaSoror avait déjà cité ce livre par deux fois : Une éducation en l'an mille quelque chose et Guibert de Nogent et la dépravation des femmes modernes
Quant à Raymond Lull, il était déjà apparu dans AlmaSoror, par l'amour, la prière et les larmes.
Enfin, Sara nous avait offert un petit bouquet de voyages féodaux.
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