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mardi, 04 juillet 2017

La vie magique

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Un jour que je déprimais, j’eus l’idée de me demander comment je raconterais ma vie si je possédais un compte sur un réseau social (ou plutôt, si j’étais dépossédée de moi-même par un réseau social au moyen d’un compte). Comment j’écrirais la beauté d’une existence pour donner une bonne image de mes jours et de mes nuits. Comment j’organiserais mon autopromotion. Mue par cette idée neuve et stimulante, je sortis quelque peu des miasmes moraux dans lesquels j’errais et je commençais à imaginer des statuts postés chaque jour sur une page internète que verraient des centaines de gens. Sans jamais mentir, simplement en racontant quelques événements choisis, d’une certaine manière.

Soudain, le ciel s’ensoleilla, mes jours s’éclairèrent, mes nuits se firent fascinantes. Oui, vraiment, qu’il est doux de pratiquer la musculation psychosociale. Le théâtre de la distinction sociale se mêle à l’intime dans notre époque mi-individualiste, mi-collectiviste. La gonflette, c’est chouette !

Règle : il faut donner à voir que notre vie se déroule comme un film de rêve, sans pour autant laisser l'impression qu'on cherche à prouver quoi que ce soit.

Extraits :

Allongée sur le sable, la tête sur ma veste, je regarde la silhouette de mon amour s'enfoncer dans l'eau plate, et reparaître.

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Une Mélusine à l'Estacade, au bord de la mer, dans les derniers rayons du jour, avant de rentrer dîner face au film  lituanien.

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Un peu d'Italie sur cette plage vendéenne, pizza et risotto face à la mer, pour réunifier l'Europe.

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Dans le train du soir qui roule vers la ville Atlantique, je demande La sœur, de Sandor Maraï. Et j'en redemande...

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Retrousser les manches et achever de démonter la cuisine que je souhaite recréer plus belle et plus élégante. Oui, j’aime le bricolage. Oui.

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Toits de briques et les cheminées qui s’étendent jusqu’au père Lachaise, symphonie de nuages sur lit de mille couleurs. Cela fait quatre ans maintenant : la même fascination des ciels m’étreint chaque fois que tu m’invites à partager ta chambre.

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Travail plus fluide que les jours précédents – heureusement ! Profitons-en, glissons de phrase en phrase, accompagnée par Industrial Silence, une musique de Madrigada inhumée dans de vieilles mémoires.

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Mon regard oscille entre le canapé sur lequel mes parents sont assis et la tour Eiffel par la fenêtre. 32 ans de séparation et 28 ans de divorce n’empêchent pas Paul de réciter le Bateau ivre à Anne qui l’écoute en souriant.

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Le privilège d’un concert créé exprès pour nous, sous la chère tapisserie d’Aubusson. Rock et baroque se mêlent, violon et guitare électrique s’entremêlent, les robes noires et les voix nous emportent…

Sentiment de gratitude dans cet hôtel de Massa, bonheur d’y passer encore quatre années grâce à la généreuse confiance de mes confrères et consœurs.

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Ondine F, toujours aussi belle, aux profonds yeux bleus, à la voix chaude et rocailleuse, dans sa longue robe d’été. Quand l’amitié se mêle à la sophrologie, sous sa guidance experte, dans un petit nid à Ledru-Rollin, le voyage est encore plus intrigant.

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Discussions professionnelles à bâtons rompus sur le droit d’auteur au café Basile ; puis, peut-être à cause des degrés contenues dans les pintes de bières bues, la futilité et l’amusement nous reprennent en longeant la rue de Grenelle.

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Il y a plus de vingt ans. Tu en avais 17, j’en avais 16 et tu m’avais passé autour du cou, avec élégance, ton écharpe en laine de cachemire, parce que tu avais remarqué que je frissonnais. Merci Manu d’être encore là, si je ferme les yeux je revois ton appartement d’Helsinki à l’orée de l’hiver, ton appartement de Bruxelles (rue Vonck!) nous protégeant de la pluie, nos dîners d’amitié à Pornichet…

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Dîner sur l’herbe au bord du lac et funambulisme entre deux arbres, par un temps clément, vaguement enivrant, en amoureuses !

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Dans ce petit salon de la Chapelle, joyeux rires, bons mets et bière artisanale locale, avec une politologue désopilante et une militante à Aides qui ne manque pas d’aplomb face à certains élus confus.

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Un frère, une mère, des soucis plus petits que les sourires, des mots tendres, des projets qui avancent malgré les escarpements. Merci à vous deux d’être là.

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Esquisser un pas de danse au milieu des arbustes en fleurs dans le jardin de cet hôtel qui ressemble à une ambassade (il servit d’ailleurs d’ambassade il y a deux siècles…) Sourire à ces quelques visages, heureux du travail accompli ensemble ces dernières années.

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AILLEURS :

On pourra lire une électro-lettre que je reçus un jour, oui, par ici...

On pourra parcourir cette réflexion sur le marquetingue personnel

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