samedi, 02 mai 2015
Tentative de web-désintoxication
L'urgent et le distrayant mangent les parcelles de cette vie qui passent, aussi sûrement que le béton des lotissements colonise année après année les terres agricoles de la France.
Un répit, une instance, un quête ?
Par ici.
Plus près.
Renoncer à son overdose, pour partir se promener, le matin, puis l'après-midi, sans téléphone au fond de la poche, encore moins dans la main. Sans téléphone, sans carte bancaire ni carte d'identité.
Clandestinement.
Pendant les temps inoccupés, lire un livre entier, en quelques jours, dans plusieurs fauteuils. Attendre un peu, puis choisir un nouveau livre, l'abandonner, opter pour un autre ; le lire, lui aussi, en prenant le temps de l'ennui entre les pages.
Ne plus commenter le monde, ne plus l'entendre commenter. Rester à l'écart de ce flux fantasmagorique que l'on appelle : « l'actualité ».
Dénuée de chair, dénuée d'âme, l'actualité n'est que l'apparence du monde. Le vrai monde commence et finit avec les battements de ton cœur.
Lentement désexister en ligne ; se sentir vivant, tout de même.
Tant pis si je n'existe plus dans les flux contrôlés : je réapprends enfin à écouter mon souffle dans le silence.
Quitter les informations, cesser les commentaires, défaire les fils du faux savoir. Dans la grisaille diluvienne, sortir sans peur et sans reproche, marcher solitaire vers une route oubliée.
En attendent l'hypothétique retour du soleil, tâcher d'éclaircir nos cœurs pour des horizons intérieurs dégagés.
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