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lundi, 03 mars 2014

Identité (appartenance)

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Toi aussi, homme sans qualité des villes sans exotisme, fille de rien et de tout, tu as quoi qu'ils en disent, un puits où boire une eau magique.

Tu écoutes les musiques venues de si loin, avec leur rythme si particulier, et tu rêverais de mélodies qui couleraient dans tes veines depuis des siècles.

Tu regardes ces photographies d'un ailleurs dont certains se vantent, et tu regrettes de ne pas avoir un pays natal à aimer par dessus tout, dont tu pourrais parler, quand le soir tombe, avec la mélancolie au fond des yeux.

Tu assistes aux combats, aux joutes, aux discours qui mêlent la politique et la géographie et l'histoire, et tu jalouses ces gens qui luttent pour un bout de terre collective, qui mâtinent ta langue des mots de leur langue inconnue, et tu pleures de ne pas être quelqu'un issu de quelque part, avec un passé à crier dans les micros et une culture populaire qui irriguerait tes veines. Et pourtant toi aussi, fille d'ici et de nulle-part, homme sans qualité des villes sans exotisme, tu n'as qu'à remonter le fleuve qui mène à toi-même. Tu trouveras sous le béton qui t'environnes, la terre ; au-delà des radios commerciales, des chants auxquelles il ne manque qu'une strophe – la tienne – qu'un bémol – celui de ta voix.

N'écoute plus ceux qui se vantent de leur au-delà auquel tu n'as pas accès. Tous les ailleurs, même dissimulés derrière des voiles de mystère, ressemblent à cet ici que tu n'arrives pas à aimer. Les secrets de tes ancêtres se lisent dans les vieux livres oubliés et au fond de ton âme. Si tu ne sais pas leur nom, tu sais qu'ils ont aimé et pleuré pas loin d'ici. Ne pense plus avec ce mental trop perturbé par l'école et par les médias. Entre en toi-même et descends les escaliers de ton cœur. Tout en bas, mon frère, ma sœur, se trouve la source qui nous a donné vie, qui nous a faits peuple.

Lorsque l'enfant avide cesse de chercher au-dehors ce qu'il voudrait être, lorsqu'il accepte de jouer de ses propres cordes, ses yeux se parent d'une douceur inextinguible, sa bouche trahit une puissance enivrante. Il devient une âme, il devient un reflet de l'Âme de son peuple. Et souviens-toi que tous les peuples forment l'Âme du monde. Personne n'est orphelin, mais le mensonge fait croire à la hiérarchie et au vide afin d'asservir. Délivre-toi. Tout bas. Tu n'as pas besoin de témoin. Tu es celui qui témoigne, sans palabres. Des milliers d'années forment le lit de ton fleuve intérieur, tu es celui qui est, ici et maintenant, à sa juste place, et ton histoire scintille de beauté.

 

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