jeudi, 03 mai 2012
Qu'est-ce qu'AlmaSoror ?
AlmaSoror est un palais aux fondations de poussière.
La lumière qui le traverse risque toujours d'en faire tomber les colonnes et les piliers en une ultime illumination : tout éclate.
Tout ce que nous touchons s'effondre en cendres, pourtant nous poursuivons notre édification.
Que cherchons-nous, à tâtons sur une route incertaine ? Deux fossés entourent nos pas. Aucun corps ne nous étreint jamais. Avide d'amour et rongé de doute, nous posons les briques blogales l'une après l'autre, sans jamais percevoir le sens profond de notre oeuvre.
Visiteurs, cherchons-nous à vous plaire ? Rien n'est mois sûr. A vous déplaire ? Non plus. Nous cherchons à exister, à vivre au moins puisque notre coeur bat et palpite comme une bête.
AlmaSoror est le chantier d'un palais qui se rêve et qui se pleure, année après année. Des amis inconnus hantent ce palais, avides d'éternité, épris d'étrangeté. Les aimons-nous ?
Des amis connus méprisent ce travail informe, chronophage, ce rêve qu'il pressentent sans issue, qui ne se traduit pas en résultat mesurable, en espèces sonnantes et trébuchantes, en récompense.
Peu importe, nous n'avons pas assez de prestance pour haïr ou pour pardonner, nous courons sans y croire, sous une pluie qui ne mouille pas. Notre chair, notre âme, notre rêve, forment la trinité clandestine, et elle marche vers son Salut sans s'occuper des houles qui l'assaillent.
Le désert des carrières à creuser, la soif au milieu des solitudes, les fontaines taries déjà, tout cela, AlmaSoror l'accepte et en tisse sa toile. C'est toute la matière dont elle édifie son palais de sable mouvant et d'éclats de rire baignés de lumière.
Vous savez désormais.
Vous pouvez rester sur nos brûlures ou partir loin de nos peines.
Vous êtes le maître de votre destinée. Nous sommes l'esclave de la nôtre.
Les larmes coulèrent en rédigeant ce testament désincarné. Elles s'ajoutent à l'ouvrage imparfait.
Le palais de l'âme-soeur s'avance à l'intérieur des foules invisibles des villes mortes. Le palais d'AlmaSoror abrite un scarabée, une salamandre, le souvenir d'une chienne.
C'est tout.
Publié dans L'oiseau, Ὄνειροι | Lien permanent | Commentaires (2) | | Facebook | Imprimer |
Commentaires
Qu'est-ce qu'un rêve ? ....
Je me suis souvent demandée pourquoi nous devenons "blogger" et surtout pourquoi nous continuons de l'être . Nous tissons , nous croisons et il ne semble pas que jamais nos chemins se rencontrent durablement , concrêtement, efficacement, qu'ils créent une réalité . Nous restons des électrons libres ... Et pourtant ....
La solitude nous angoisse, soif de l'autre effectivement, besoin d'une oreille attentive , d'un regard qui nous reconnaisse , d'une complicité.... Mais ne tenons-nous pas autant aux frontières de notre rêve ? N'avons nous pas aussi besoin que notre rêve soit dans un ailleurs , indépendant et invulnérable derrière un anonymat pudique ?
Nous sommes des experts de la communication indirecte , plus ou moins selon la dose de courage qui nous anime , plus ou moins selon le poids de nos émotions .
Le blog est à la fois notre galerie , notre refuge , notre exutoire.
Il nous est probablement nécessaire d'abord à nous mêmes (à notre moi protéiforme ) , mais quoi qu'il soit c'est aussi un merveilleux endroit de partage , un lieu d'enrichissement réciproque , une source pour chacun de nous .
AlmaSoror un palais aux fondations de poussière ? Notre vocation ne serait-elle que de construire des châteaux de sable ? à l'échelle du temps nous ne sommes que sable et poussière mais il faut bien vivre les heures qui nous sont données . Autant les consacrer à cette idée que nous avons du beau en l'enrichissant de celui des autres et profitons de cette chance d'explorer des domaines qui ne nous sont pas naturellement familiers...
(.....Les messages d'Almasoror sont toujours une incitation à la reflexion .;-)
Écrit par : Emma | samedi, 05 mai 2012
Merci Emma de ce partage sur l'expérience blogale. Notre vocation serait de construire des châteaux de poussière sur la grande Toile qui n'existe pas et qui nous nourrit pourtant.
Écrit par : AlmaSoror | mardi, 08 mai 2012
Les commentaires sont fermés.