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samedi, 24 octobre 2009

Lettre d’un lecteur d'AlmaSoror : Maurice

 

Lettre d’un lecteur, venu à VillaBar... Et la réponse qu'il reçut.

 

Horloge.jpg
phot Sara

 

 

Chère Édith, qui es-tu ? 
 

Tes articles qui viennent du Newropeans Magazine ne sont pas si anarchistes que cela, pas tous du moins. Et pourtant, oui, quelque chose de toi est libertaire. 
 

Tu fleurtes avec l’antispécisme, peut-être même que tu es complètement dedans. Tu mélanges photographies (pas souvent les tiennes, seulement rarement), peintures, dessins, musiques, textes, et du mets tout cela sur cet « AlmaSoror », qui était d’abord un journal mensuel (auquel j’ai été abonné), gratuit, « intemporel » et tout en gris, noir et blanc avec quelques photos de couleur. Puis ce journal a quelque peu « décrépi » et s’est transformé en blog. Ce blog, devait être temporaire, si j’ai tout bien suivi. Puis il est devenu bien installé, et tout pousse à croire qu’il ne bougera plus : AlmaSoror s’est fait blog et restera blog. Mais le sens de tout cela ? 
 

Sûrement pas la révolte : tu ne la prônes pas tant que cela. Sûrement pas non plus la gloire ou encore l’ambition, encore moins la mode et ses papillonnements, son glamour vite passé.

Alors le sens de tout cela ?

T’exprimer ? Tout porte à croire que tu peux t’exprimer autrement. D’ailleurs, d’autres auteurs agissent sur AlmaSoror, ce mathématicien dont j’ai oublié le nom et qui écris articles et donne des cours vidéo, l’auteur-photographe Sara, dont on peut aller visiter le site en passant par le tien, l’hispanophone Zamora, quelques autres. 

 

Mais ces quelques faits ne répondent pas à ma question : qui es-tu ? 
 

Tu méprises beaucoup de choses de ce monde, n’est-ce pas ?
 

 

Maurice, ex VillaBarien du hasard et lecteur fidèle
 


Réponse

 

Salve, Maurice.


Méprisé-je ? Mépriser, c’est souvent se méprendre et tant qu’à faire des erreurs j’aimerais qu’elles soient plus profondes que le mépris.
Je n’aime pas tout du monde ni ne le hais. Je crois que ta question est plutôt :que fais-tu ? puisque tu t’interroges sur le sens d’AlmaSoror.
Eh bien, AlmaSoror a plusieurs sens, et ses directions se culbutent parfois en un carrefour qui se prend pour l’horizon.
Ce que je suis, n’a pas tant d’importance, comme tu le rappelles, AlmaSoror n’est pas que moi et n’existerait pas sans d’autres gens (à commencer par ses lecteurs, dont les visites appellent les nouveaux articles).
Ce que je fais, alors pourrait avoir plus de sens. Je ne fais que ce que je peux. J’essaie d’ouvrir les bras pour prendre le monde et me retrouve par terre, le nez en sang. C’est une belle allégorie de ce qu’est AlmaSoror.

Le mot anarchie est trop politique pour cette tentative, cet espoir, cette fugue qu’est AlmaSoror. Il faudrait plutôt parler, simplement, de liberté. AlmaSoror est une prise de liberté.

Le mot antispécisme est trop politique pour cet amour transanimal que j’invoque et que tu évoques. Les animaux sont mes frères et sœurs. Il faudrait plutôt parler, simplement, de fraternité. La grande fraternité transrêve, transsexuelle, transsanimale, transsibérienne. La grande fraternité transie par les gens qui ne rêvent plus. 

édith 

 

Commentaires

Si Alma Soror est une prise de liberté, imprévisible et quelquefois agaçante, je comprends mieux ce que je viens chercher ici. La liberté peut se prendre, il faut ensuite s'y tenir et l'énergie nécessaire à rester libre est plus considérable que cet élan par lequel on a brisé ses chaînes.

La définition que Vassili Kandinsky donnait à la peinture peut s'appliquer à la pratique d'alma soror : une nécessité intérieure. L'expérience d'une liberté de penser devient d'autant plus nécessaire qu'elle se rétracte autour de nous, confinée par l'asphyxie générale des idées divergentes et l'anesthésie des dernières jouissances qu'on éprouvait à penser seul.

Alma Soror est une pensée qui érupte, élégante et troublée, clairvoyante et encore isolée. A l'intérieur d'Alma Soror Edith est celle qui croit, plus attachée à ses rêves, plus exigeante avec la réalité. Sa beauté vient de cette exigence et de l'usage qu'elle invente à ses propres rêves.

Que ceux qui aiment l'inquiétante beauté n'aient pas peur de la suivre, ils ne risquent rien hormis cette fraternité d'âme à âme.

Écrit par : Cap Ussian T. | dimanche, 25 octobre 2009

La beauté n'est pas plus inquiétante que l'inquiétude est belle.

Écrit par : Boss H | lundi, 26 octobre 2009

Ah, c'est vrai que l'énergie nécessaire à rester libre est plus considérable que cet élan par lequel on a brisé ses chaînes.
Nous créons nos planètes et d'autres viennent tourner autour, en orbites, comme nous mêmes nous allons vers les sphères des autres, pour y chercher de la chaleur, de l'exaltation, de l'amour et de l'espérance.
Où sont les coeurs ? Ils sont loin devant.

Écrit par : AlmaSoror | lundi, 26 octobre 2009

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