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jeudi, 22 avril 2010

Septième Chapitre

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Marseille, escalier St-Charles, par Sara

En ce moment, je lis Chant de Poussière, d'Esther Mar. Texte long, tortueux comme les marais où nous vécûmes il y a plus de vingt ans. Etais-je trop petite pour comprendre les maux qui te gardaient éveillée jusqu'à l'aube et qui t'empêcher de paraître dans le vestibule avant que sonne la cloche du déjeuner ? Quoi qu'il en soit, aujourd'hui que tu n'es plus de ce monde, je lis tes oeuvres et découvre combien on peut vivre aux côtés d'une personne sans la deviner.

Tu craignais les enfants, tu passais sans nous voir, tu ne me parlais pas. Je croyais que je t'étais indifférente, mais tu m'a rendue légataire de tes écrits, par ton testament. Je n'avais même pas l'âge de voter. Aujourd'hui les éditeurs me harcèlent. Je ne changerai rien. Qu'importe, que ta gloire attendent quelques dizaines d'années ? Tu ne mérites pas que tes mots soient hachés, effacés, changés, pour plaire à la foule consommatrice.

Les héritages sont souvent volés par les rapaces, qui accaparent les objets puisqu'ils n'ont su gagner les coeurs. Mais le miracle de la transmission a eu lieu entre nous, et la liasse autographe dort paisiblement, dans le tiroir gauche de mon bureau Napoléon III.

 

Paris, le mercredi vingt avril deux mille dix,

 

Edith de CL