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dimanche, 28 décembre 2008

Enheduanna


« Moi aussi je veux célébrer à souhait la reine des batailles, la grande fille de Sin »

Edith 35 Quadri.jpg
phot Sara
 
 

Enheduanna est le plus ancien auteur littéraire dont nous connaissons le nom.
Vers 2300 avant notre ère, elle a utilisé la première personne du singulier dans ses oeuvres : une audace presque étrange pour l'époque.

Elle vécût à Akkad, Cité-Etat de Mésopotamie, au XXIVème siècle avant notre ère. L'Empire d'Akkad domina la Mésopotamie durant deux longs siècles.
C'est le père d'Enheduana, Sargon, qui lança la domination d'Akkad. Après lui Akkad prit la place de Sumer dans son rôle de phare de la civilisation en Mésopotamie.

« Altière souveraine, Inanna,
Experte à déclencher les guerres,
Tu dévastes la terre et conquiers les pays
Par tes flèches à longue portée
Ici-bas et là-haut, tu a rugi comme un fauve
Et frappé les populations ! »

Fille de Sargon, grand conquérant et roi d'Akkad, son père la nomme prêtresse, « épouse » du dieu Nanna (la Lune). Elle vit dans le temple de la ville sumérienne d'Ur.

« Puisqu'il n'a point baisé la terre devant moi,
Ni, de sa barbe, devant moi, balayé la poussière,
Je vais porter la main sur ce pays provocateur:
Je lui apprendrai à me craindre »

De l'épouse de la Lune une cinquantaine de compositions nous sont parvenues. Hymnes du temple, dont trois hymnes à la déesse sumérienne Innana, connue à Akkad sous le nom Ishtar, qui inspira la figure de l'héroïne biblique Esther. Ces écrits participent à justifier la prépondérance de son père Sargon.

« Aussi ai-je élevé un temple, où j'ai inauguré de grandes choses:
Je m'y suis érigé un tròne inébranlable!
J'y ai donné aux cinèdes poignard et épée,
Tambourin et tambour aux invertis,
J'y ai changé la personnalité des travestis! »

 

Nous finissons ce court hommage à cette première signature littéraire, ancêtre de tous les poètes de l’Écrit. C'est aussi un hommage à l'Irak, où elle vécut.

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Les extraits de cet hymne à la déesse Inanna, attribué à Enheduanna
sont une traduction de Jean Bottéro.