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vendredi, 10 juillet 2009

Philosophie d'un grabat d'asile

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Nous, les psychotiques, nous comprenons que les hommes en blanc, les femmes en blanc, sont des criminels cachés, déguisés. Ils sont venus car c’est ici qu’ils peuvent détruire. Il détruisent des corps, des âmes, des vies, des passés, et surtout des avenirs. Ils détruisent l’essence même de l’être, de l’être autre. Nous sommes enfermés, à leur merci, parce que nos visages diffèrent, nos mots diffèrent, parce que nous avons crié ou frappé, une fois, plusieurs fois, ou simplement une fois de trop. Nous, savons ce que les contours de votre société dissimulent, nous qu’elle a charrié de l’autre côté de sa frontière, dans les zones vagues et blêmes de la folie. Elle nous a nommé les innommables pour mieux justifier ses crimes. Désormais nous observons les gardiens de l'Ordre mental, les hommes et les femmes en blanc, frères d’armes des hommes des abattoirs et des gardiennes de prison. Nous sommes une école, en noir. Un cagibi, en pire. Un miroir que jamais vous ne regarderez.

 

 

édith de cornulier lucinière