mardi, 16 septembre 2014
Entrevue avec l'insurgé William-Marie Forêt
Propos recueillis par Max Farmsen,
à la prison du Fort Bastiani, Section de haute surveillance
Max Farmsen : William-Marie, il a été difficile d’obtenir l’autorisation de venir vous visiter dans la prison de Fort Bastiani. Vous êtes le chantre de la désadministration. Qu’est-ce que cela signifie ?
Prisonnier William-Marie Forêt : Je vais te dire une chose. Mettre un nom dans un fichier, c’est comme enfoncer un poignard dans le cœur de l’âme humaine.
Max Farmsen : Cette vision de l’administration ne vous aveugle-t-elle pas sur les bienfaits de la Sécurité sociale, de la répartition des richesses, qui nécessitent un minimum d’organisation ?
Prisonnier WMF : Je te demande qui décide quelles sont les richesses, avant de les répartir ? Si le fait de vivre sous un ciel bleu est une richesse, l’Etat va-t-il répartir le ciel bleu ?
Max Farmsen : Vous vous présentez comme l’ennemi des fonctionnaires et des administrés. Vous êtes donc l’ennemi de tout le genre humain ?
Prisonnier WMF : Quand tu dis ça, j’ai l’impression que ton cerveau a été remplacé par un fichier informatique et que ton cœur est un déchet recyclé. Le genre humain n’existe pas. Il y a des êtres, qui souffrent, qui aiment, qui luttent ou qui se soumettent.
Max Farmsen : N’avez-vous pas l’impression de cracher sur un système démocratique qui assure l’égalité et l’équité entre les citoyens ?
Prisonnier WMF : Lorsque tu me parles ainsi de l’administration je me demande si tu as déjà eu vent de cette inconcevable répartition des êtres humains en dirigeants, cadres, employés, ouvriers, et les liens de hiérarchie et de subordination qui les unissent. Comment oses-tu vanter un système – l’administration – qui fait ouvertement de telles différences entre les individus humains – et comment oses-tu prétendre qu’un système hiérarchique garantit l’égalité entre les hommes ?
Max Farmsen : Mais n’avez-vous jamais songé que l’organisation administrative de la vie humaine, pour pesante qu’elle soit, est la condition d’un ordre social, d’une entente entre les hommes, d’une légitimité de chacun, qui nous évite le règne désordonné de la violence ?
Prisonnier WMF : Tu sembles justifier toutes les violences de l’administration en disant qu’elles sont la condition de la paix. Je n’accepterai jamais l’idée que la violence mène à la paix.
Max Farmsen : N’êtes vous pas angéliste ?
Prisonnier WMF : Non. Je ne nie pas la violence humaine ; je nie que la violence administrative soit la solution à la violence humaine. C’est tout.
Max Farmsen : On a dit de vous que votre ascendance anglaise, qui vous fait voir le monde comme un système de poids et de contrepoids, et votre ascendance française, qui vous conduit à considérer le monde comme un horloger règle minutieusement une horloge, se sont mélangées et que ces deux conceptions contradictoires vous ont mené au désespoir et à la haine de l’administration. Que pensez-vous de cette analyse ?
Prisonnier WMF : Je pense que tu devrais réaliser des recettes de cuisine ou malaxer de la terre glaise. Cela te ferait du bien et t’éviterait bien des égarements intellectuels.
Propos recueillis par Max Farmsen, à la prison du Fort Bastiani, Section de haute surveillance
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dimanche, 24 février 2013
L'Etat, forteresse du peuple
"Comme la paix dans les États n'a pour objet que de conserver les biens des peuples en assurance (...), et comme ce serait aller contre le bien de la paix de laisser entrer les étrangers dans un État pour le piller, sans s'y opposer, de crainte d'en troubler le repos, parce que la paix n'étant juste et utile que pour la sûreté du bien, elle devient injuste et pernicieuse quand elle le laisse perdre, et la guerre qui le peut défendre devient juste et nécessaire."
Blaise Pascal
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