jeudi, 30 mai 2013
Passages de Baude Fastoul (extraits des 29 et 30 mai)
Je tiens à nouveau le journal de Baude Fastoul, arrêté de nombreuses semaines suite à quelques déceptions et difficultés de vivre, puis, au contraire, à de trop grandes exaltations. Je reprends le clavier fastoulien et c'est étonnant d'avoir laissé tant de temps blanc, sans phrases, sans mémoire. J'avais pris l'habitude de laisser trace de chaque jour, et j'ai l'impression que ces lambeaux de vie non écrite sont perdus pour toujours, contrairement aux jours enfastoulés.
Le principe du journal de Baude Fastoul est que les Fastouliens s'engagent à rendre disponible leur journal après leur mort, afin que celui-ci soit publié, en même temps que tous les autres journaux, au lendemain de la mort du dernier d'entre nous. Cette solution permet à chacun d'entre nous d'écrire en toute franchise des choses qu'il accepte de laisser à la postérité, mais non à ses compagnons d'époque. Toutefois, rien n'interdit au Fastoulien de rendre public un passage de son journal ou celui-ci dans son entier. Il n'a juste pas le droit de céder les droits du journal à quiconque pourrait nous empêcher de le publier au lendemain de la mort du dernier de la confrérie.
L'ayant tenu secret (et pour cause : de nombreux passages concernent des gens que je connais et dont je dis ce que je pense, ou encore des épisodes de ma vie que j'accepte de confier à ceux qui ne me connaîtront pas, mais aucunement à mes contemporains), j'ai éprouvé d'abord une liberté, une excitation qui accompagnaient ce secret. Peu à peu, une certaine lassitude s'installe, due à l'aspect intangible, voire clandestine, que donne l'intimité du secret. Je m'essaie donc à la publicité de certains passages. AlmaSoror reçoit environ 500 visites par jour, et je suis incapable de savoir qui vient, et à quelle fin. Je suis heureuse de savoir que des yeux parcourent nos billets – mais ne peux rien supputer ni supposer sur vous, mes amis. Peut-être parmi vous, certains Fastouliens viennent un peu, souvent, lisent quelques billets, ou tous. Quoi qu'il arrive je n'écrirai rien ici de fastoulien qui livre des informations sur certaines parts de mon intimité, rien non plus qui trahisse autrui.
J'ai beau apprécier de lire, quasi-quotidiennement, l'étrange journal Le jour ni l'heure, du (mal-)pensant Renaud Camus, je n'ai pas ce cran – ni cette impudeur ? - de minutieusement rendre public ce qu'il est d'usage de cacher.
Mercredi 29 mai, jour de la Saint Aymard (prénom d'un de mes oncles éloignés, rencontré à peine trois fois...)
Je ne relate que le soir : j'ai passé la soirée au Godjo, en compagnie Emmanuel, qui découvrait la cuisine éthiopienne avec plaisir. Ils n'avaient pas de tedj, nous avons donc bu du Côtes de Provence. Emmanuel a eu un peu de mal à se laisser inviter, quelques semaines après son anniversaire de quarante ans . Nous avons marché ensemble en sortant du restaurant, jusqu'au Luxembourg. C'est toujours un plaisir de contempler le visage énergique et profond de cet ami si fraternel.
Le soir, couchée tard (après minuit), pour continuer ma lecture d'Un monde invisible, de Laurence Bordenave, suivi de quelques phrases de La brièveté de la vie. J'hésite à laisser tomber Sénèque pour Lucrèce, afin que les thèmes de mes deux lectures s'épousent.
Jeudi 30 mai, jour de la Saint Ferdinand. Levée tôt, puis recouchée avec un café. Activités diverses, jusqu'à ce déjeuner de la rue des Orteaux, court, mais je l'ai rallongé en rentrant à pied. Place de la Nation, deux anciens camarades des Langues Ô me hèlent, nous nous attablons quelque temps et échangeons des nouvelles que chacun essaie de rendre le plus vague possible. Je rentre ensuite par le boulevard Diderot, le boulevard de l'Hôpital, le boulevard de Port-Royal, jusqu'à Duroc. Chacune de ces voies se charge de me renvoyer les souvenirs qui lui sont liés.
Et j'écoute l'Agnus Dei de la messe pour double coeur de Frank Martin, plusieurs fois, et enfin toute la messe. La fameuse messe de Frank Martin, encore si peu connue. Serait-ce, avec le requiem de Duruflé et les litanies de la vierge noire, la musique du XX°siècle que je préfère ?
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samedi, 08 mai 2010
"jours étranges"
Mercredi 5 mai 2010
Journal de bord "jours étranges" du site d'Edith de CL
J'ai joué au coup des "dix livres". La question est floue : faut-il faire la liste des dix livres qui m'ont le plus marquée ? Ceux que j'ai préférés ? Ceux que je trouve les meilleurs ? Cela ferait déjà trois listes différentes. La liste idéale, composée en fait des livres que j'aimerais préférer, est facile à établir.
La liste des livres que je préfère est plus difficile. Et qu'est-ce qu'un livre ? Les bandes dessinées Les scorpions du désert, La Ballade de la mer salée et Suite Caraïbéenne, d'Hugo Pratt, font assurément partie des livres que je préfère.
Ma liste idéale - celle des livres que ma tête aime :
L'Iliade et l'Odyssée - Homère
L'œuvre d'Aristote
Le Nouveau Testament - Saint Luc, Saint Marc, Saint Matthieu, Saint Jean, Saint Paul
La saga du roi Arthur -
La Divine Comédie - Dante
Les Mémoires de Saint-Simon
Guerre et paix - Tolstoï
Les Mémoires d'outre-tombe - Chateaubriand
Les fleurs du mal - Baudelaire
Tao te King - Lao Tseu
Ma liste charnelle - celle des livres que mon cœur aime :
Imitation de Jésus Christ - auteur incertain
Andromaque - Racine
Les fleurs du mal - Baudelaire
Guerre et Paix - Tolstoï
Jude Allan - Paul d'Ivoi
Mort à Venise - Thomas Mann
Les sept pilliers de la sagesse - Lawrence d'Arabie
Citadelle - Saint-Exupéry
Grammaire et littérature de la langue aztèque, tome I, la grammaire - Michel Launay
La ballade de la mer salée - Hugo Pratt
Je composerai bientôt la liste des livres qui me paraissent les meilleurs - les mieux écrits, les mieux pensés, les mieux rêvés. La liste des livres que mon âme estime...
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