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mercredi, 01 janvier 2014

Tous mes amis riaient

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Après les préparatifs :

L'eau du bain coule, un étonnement s'élève dans la pièce, très celtique, après le moelleux repos que je m'étais accordé, et je ne sais plus qui je suis, ni où je vais, si je suis là pour quelque chose et si j'arriverai à mourir debout (quelle que soit ma position physique...), heureuse du Grand Départ, heureuse de ce qui fut accompli, en paix. Pour cela il faut d'abord, peut-être, vivre en paix... Guillerettes filles d'Erin, vous dansez ? Je croyais qu'il fallait pleurer – ou rêver ! Pourriez-vous m'entraîner dans votre danse ? Entraînez-moi ! Entraînez-moi ! Je veux vous suivre et rire et m'oublier dans le tournis des fest noz ressuscités ! 

Après la fête :

Il ne reste que la contemplation du monde après la fête, la nostalgie du soir en suspension, de la nuit en impulsion. Je t'aime, nuit parisienne qui est là, tout près, dehors, et que la lumière de ma lampe dissimule. Mais j'éteins cette lampe. La nuit s'avance, la nuit s'annonce, la nuit d'automne à laquelle le Sanctuaire de ma mémoire va comme un gant. Il est neuf heures et des poussières. La nuit est un sanctuaire. L'automne est une prière. La mort est une lumière. Pour qui sait voir... L'espace d'un instant... Toute la poussière du réel... Toute la lumière du néant. Toute la rêverie du monde. Toute la musique des sphères. Tout la peinture des yeux. Toute la douceur des mains. Toute la solitude des corps. Toute l'atmosphère du soir. Toute la promesse de l'aube.

 

Oui, toute la promesse de l'aube. Et quelques phrases d'un roman de mon adolescence me reviennent. Il se terminait sur une plage de Big Sur, par ces mots : « J'ai vécu ». Mais chacun a vécu et tout le monde disparaît, très cher Romain Gary.

 

 

vendredi, 19 juillet 2013

Quitter les lieux

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Au bout d'un si long temps. Laisser derrière soi les pans d'une vie effacée à jamais. La question se pose alors : errer ici et là, ou reconstruire un autre présent qui deviendra passé, dans un endroit précis ?

Amer savoir, celui qu'on tire du temps passé. Amère histoire, qui nous définit et que le vent oublie, si vite.

Quitter les lieux pour ne plus jamais revenir. Ce sera fait, bientôt.

Mais tout n'est qu'une image. Rien de ce qui nous entoure n'existe réellement. Les rides s'installent et nous transforment, pour si peu de temps. Même la mort n'est qu'anecdotique. Nos visages, nos figures passent comme des reflets. Nous y croyons quelque temps, nous nous identifions à nous-mêmes avec la naïveté de la foi primitive, des illusions enfantines. Et puis la réalité de ce que nous vivions enlève son masque, qui ne cachait que le vide.

Demande à la poussière si tu peux lui parler, qu'elle t'explique le néant qui te précède, qui te suit comme une ombre, qui t'enveloppe comme un linceul et qui te dissout comme une bulle.

- Qui es-tu ?

- Rien.