mardi, 09 août 2011
Rythmica Oratio de Saint Bernard de Clairvaux, suavement musicalisés par Buxtehude
(un billet doux d'Esther Mar)
Phot. R Guinebaud de La Grostière
La musique de Dietrich Buxtehude est si belle ! Je l’écoute dans l’après-midi d’hiver. Les minutes passent, la musique se répand, le pincement de mon cœur s’allège. Nous vivons donc dans l’adoration depuis plus de deux mille ans maintenant.
L’odeur des bois de la chambre – bois du bureau et bois de la table, bois du parquet et bois des petits paniers – marie les voix soprane, alto, ténor et basse. La fenêtre s’assombrit : voilà que le soir tombe. La musique dure et les poèmes chantés, empruntés au poème Rythmica Oratio de Saint Bernard de Clairvaux, illuminent de sens une vie qui ressemblait à une impasse.
L’inspiration n’est pas une chose facile. Souvent, je rate. Souvent, je suis fière et j’ai tort. Ce qu’il faut de maîtrise, d’abandon, de foi et de volonté m’est mystérieux. Pourtant, tant que la musique coule l’œuvre avance. Il faudra peut-être tout effacer demain : mais au moins j’aurai vécu cette émotion banale et enivrante d’être emportée par l’instant qui passe, vers un instant qui m’attend et auquel j’ai une obole à donner.
Esther Mar, Sucy en Brie, janvier 2009
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