samedi, 04 janvier 2014
Cold Rock du linoléum
Si tu viens par ici pour te prendre une grosse claque dans la gueule c'est mort parce que ce blog bouge comme une limace, lentement et mollement, et pourtant il y a une envie de radicalité rock, voire punk quelque part dans ces pages, dans certains de ces billets, ceux peut-être composés comme une symphonie de la tristesse métallique sous un ciel bas et lourd, gris d'après la pluie. Il y a ce désir de brûler, de faire des étincelles, de frapper fort et cette sorte de pudeur bizarroïde qui ressemble à de la timidité mais qui, en fait, se rapproche de l'orgueil de l'aigle : surtout planer au-dessus de tout ce qui vous prend vite et fort, parce que c'est trop facile de baigner dans les tripes de tout le monde. Cela vous paraît inclair, mal-limpide, vous ne savez plus où aller. Nous ne savons plus que faire au milieu de ce monde même pas en ruines. Hier est presque complètement détruit, demain n'existe pas. Aujourd'hui ? Un horizon d'incertitudes sans forme, au milieu duquel personne ne peut dire quelle route il faut prendre pour arriver quelque part... Mais, piano et batterie résonnent peut-être dans un des appartements de l'un des immeubles qui donnent sur la cour de la fenêtre près de laquelle vous êtes assis. Une ballade commence, qui vous fait renoncer à cette balade vaguement prévue jusqu'à la Seine. Vous pensez à la nuit qui viendra bien ce soir, avec ses sempiternelles insomnies. Tu prends l'escalator du rêve, tu ne sais même pas pourquoi. Tu décrépis, tu hantes tes propres souvenirs. Tu as repris le train trop vite.
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dimanche, 10 mars 2013
5 à 7 début mars, par N Steene
« La pluie percussionne les toits, les trottoirs, les meubles urbains, une lumière d'orage descend sur la ville, en un instant la majorité des gens a disparu sous des auvents, dans des immeubles, et il ne reste que les chevaliers des tempêtes urbaines pour courir sous les gouttes froides. Je t'aime mais tu n'es plus là. Peu importe. La pluie lave tout, emporte tout, sous ses vibrations me voilà en apesanteur. Et j'écoute, j'écoute Chrysler, de Yellow, et j'écoute les Nuits fauves, de Fauve.
Se mêlent dans ma vie la nuit des sens et la musique du monde, la nuit du monde et la musique des sens. J'entends que peu à peu le soir tombe et abaisse ses barrières sur le flux des foules. J'attends en écoutant la pluie et leurs musiques, j'aspire à oublier ta voix, ton ombre, la charnelle présence qui était tienne, mienne, avant le fracas du téléphone. Tous les discours mourront dans le Poème. N'attachons plus d'importance aux idées, futiles comme un pot de nutella. Seul compte l'amour – de l'homme, de l'art, de l'eau.»
Nadège Steene
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