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dimanche, 24 février 2013

Ces bêtes qu’on abat : Pour conclure

 C'est une saga qu'aucun scénariste n'aurait le courage d'écrire. Les films les plus gores ne sont que des comédies Walt Disney en comparaison. Les plus courageux d'entre vous auront sans doute du mal à la suivre jusqu'au bout...

C'est la saga interdite aux profanes.

AlmaSoror est fière de proposer sur son site l'extraordinaire saga de la viande. Celle qu'on ne lit jamais, celle dont on entend jamais parler, celle qui a lieu dans des endroits où l’œil citoyen ne peut pénétrer.

Si vous ne vous sentez pas capable de la lire, sachez que l'enquêteur l'a écrite. Sachez que des milliards d'individus la vivent aux portes de nos villes. Si vous n'êtes pas capable de la lire et que vous êtes capable de consommer le résultat, alors vous êtes un merveilleux citoyen du Meilleur des Mondes.

Voici donc le journal de Jean-Luc Daub, enquêteur dans les abattoirs français.

 Ces bêtes qu'on abat peut s'acheter en version imprimée :

Ou bien se lire sur cette page qui lui est dédié.

 

 

Pour conclure

Nous voilà arrivés au terme de ce voyage dans le milieu fermé des abattoirs. Que faut-il en retenir ? Que certains animaux sont mieux abattus que d’autres ? Que certains bénéficient d’un étourdissement et d’autres pas ? On l’a vu, certains ont droit à une mort « douce » dans le nouvel appareil à CO2 pour volailles, d’autres sont saignés en pleine conscience pour l’abattage rituel. La différence est grande.

 

Certains cochons sont mal étourdis, voire pas du tout dans des abattoirs qui auraient dû faire l’objet de mesures importantes et qui, on ne sait pas comment ni pourquoi, continuent de fonctionner en faisant souffrir des animaux. Toujours concernant les cochons, on a vu la manière scandaleuse dont sont traitées les coches (truies) ne pouvant se déplacer par elles-mêmes dans les élevages et les abattoirs. Pourquoi est-il si difficile d’obtenir une modification radicale des choses pour ces animaux ? Pourquoi les instances responsables ne prennent-elles pas leurs responsabilités ? Les images tournées dans des abattoirs par une grande association montrent que ces truies dites « mal à pied » font toujours l’objet de pratiques critiquables. Comment se fait-il que ce n’est que poussées par des révélations médiatiques que les autorités prennent des mesures sanitaires ? Comment se fait-il que ce n’est qu’à cette occasion que, par ricochet, des mesures de protection animale voient le jour concernant des problèmes qui pourraient être réglés bien avant, puisque la réglementation le permet ? Des élans existent, des éleveurs respectent leurs animaux et font plus qu’il n’est demandé par la réglementation. Des responsables d’abattoirs ont la volonté de bien faire et pratiquent des abattages dans de bonnes conditions.

 

Mais dans l’ensemble, ne pouvons-nous pas faire quelque chose pour éviter toutes ces tueries ? La mort d’un animal en abattoir est la conséquence d’une demande sociale,

qui est celle de consommer de la viande. Pour nourrir 6 milliards d’êtres humains, il faut tuer plus de 50 milliards d’animaux1 chaque année. Ne pouvons-nous pas épargner des vies en nous nourrissant de protéines végétales plutôt que de protéines animales ? De toute façon, c’est un non-sens de produire des protéines végétales pour nourrir des animaux qui donneront des protéines animales. Alors que nous pourrions nous nourrir directement des protéines végétales.

 

Je n’en ai pas parlé, mais dans un abattoir, un tueur s’est révélé incapable de mettre à mort un cheval, c’est un autre employé qui a dû le faire. Bon nombre de gens ne mangent pas de cheval, mais qu’est-ce que la vache, le cochon, la volaille ont fait pour ne pas mériter la même compassion ? Est-ce parce que l’on ne voit plus de vaches et de cochons dans les grands espaces verts, et qu’ils sont enfermés dans des bâtiments à l’abri des regards, que l’on devient indiffèrent à leur sort ? Des élans humanitaires permettent de sauver des dauphins, des baleines échouées, des bébés phoques de différents massacres, des éléphants et des singes du braconnage. Alors pourquoi laisser autant d’animaux se faire tuer dans les abattoirs ?

 

Posons-nous la question : est-il vraiment nécessaire de tuer autant d’animaux, inoffensifs et innocents ? Qu’ont-ils fait de mal ? Nous consommons de la viande, nous avons donc tous une part de responsabilité dans l’hécatombe. Tuer est un acte violent qui pose un problème éthique.

 

Un végétarien depuis sa naissance, d’après le journal Vegetarian Society2, épargne la vie d’approximativement 760 poulets, 5 vaches, 20 cochons, 29 moutons, 46 dindes, 15 canards, 7 lapins et de plus d’une demi tonne de poissons. Si nous n’arrivons pas à nous passer de viande, nous pourrions faire l’effort d’en manger moins et de choisir, en tant que consommateur responsable, des aliments provenant d’élevages respectueux des animaux. Il n’est pas nécessaire de consommer tous les jours de la viande, si nous en mangeons autant c’est parce que culturellement, nous sommes dès notre plus tendre enfance conditionnés à en manger, et que la « filière viande » et les instances publiques nous poussent à en consommer. Si une baisse de la consommation carnée est effective, les filières et les autorités s’organisent pour que soit relancés les achats de produits carnés ou laitiers. Actuellement, des messages télévisuels nous incitent à consommer cinq légumes et fruits par jour. Alors qu’il aurait pu être précisé, à juste titre pour notre santé : « Manger moins de viande et plus de légumes » !

 

Peut-il y avoir un espoir pour les animaux dits d’abattoirs ?

 

D’abord, notons qu’il y a de plus en plus de végétariens, c’est un espoir pour les animaux. Et de plus en plus d’abattoirs ont fermé. Il y en a deux fois moins qu’il y a vingt ans, mais leur activité a cru de 10%. Par conséquent, ce n’est pas parce qu’ils ont fermé qu’il y a moins de production carnée. Il y a de gros abattoirs qui ont augmenté leur production. Mais cela ne veut pas dire que toute cette viande est consommée en France, car on en exporte. Ensuite, il y a une pression sociale assez forte en matière de protection des animaux, parce que les consommateurs commencent à être informés. Ce fait est patent jusque dans les abattoirs.

 

Trop d’animaux vont à l’abattoir, environ trois millions par jour en France. Ils ne méritent pas cela, même si les règles législatives en matière d’abattage peuvent être respectées. Etant donné les souffrances animales que j’ai rencontrées dans les abattoirs, même si un abattage peut se dérouler conformément à la loi, pour moi, il est impensable de laisser aller des animaux à la mort. Quand je vois les cochons qui sont les uns derrière les autres dans le couloir qui mène à la mort, qu’on les fait avancer comme s’ils n’avaient pas d’identité, anonymes parmi les anonymes, tel un quartier de viande sur patte, je ne peux pas imaginer que cela soit respecter l’animal et je ne conçois pas que les animaux aient leur place dans les abattoirs.

 

L’homme a domestiqué des animaux pour sa propre nécessité. Mais, je pense que, si cela ne va pas l’encontre des besoins naturels des animaux, leur place est avec nous, pour vivre une relation « d’amour », cela peut choquer, mais je parle de l’amour de son prochain, « Homme ou Animal », c’est là une loi universelle. En aucun cas, les animaux ne doivent être là pour nous, pour nos besoins, surtout pas pour les faire travailler, et encore moins pour les manger. Du fait de l’ancrage profond de la consommation carnée dans nos pratiques, j’ai bien conscience qu’il est difficile de demander à tout le monde, dès aujourd’hui, de manger moins de viande ou de devenir végétarien. Il est plus que souhaitable de mettre un terme à l’existence des élevages intensifs et concentrationnaires, en développant les élevages plus respectueux des animaux. Plutôt que la mascarade d’un Grenelle des animaux qui s’est traduit en 2008, par de maigres mesures, il faudrait déjà faire appliquer la réglementation en matière de transport et d’abattage, et enfin l’améliorer. Il faudrait, de toute évidence, trouver d’autres moyens d’étourdissement ou d’anesthésie avant la mise à mort des animaux, qui seraient bien entendu applicables, sans restriction, à l’abattage rituel. Mais, si des consommateurs préfèrent dès maintenant manger moins de viande, ou directement devenir végétariens, voilà qui ne pourrait qu’être bénéfique pour les animaux, leur évitant ainsi, des souffrances et une fin de vie programmée.

 

Cependant le consommateur est toujours prêt à pleurer sur la misère des animaux dits de boucherie, mais il semble incapable de vouloir vraiment la soulager puisqu’il continue à manger le produit de cette misère qui est la viande. Par contre, il est probable qu’il se donne bonne conscience en adhérant à telle ou telle association de protection des animaux. Nous sommes responsables du sort des animaux par nos choix alimentaires et nos achats.

 

Pour terminer par une grande leçon d’humanité, je voudrais rapporter ceci. Dans le cadre de mes activités sociales, Abdel, un handicapé mental, « simple d’esprit », qui travaillait sous ma responsabilité, lorsque j’étais en atelier Espace Vert, et alors qu’il ne connaissait rien de mes activités de protecteur des animaux, m’a demandé un jour : « Hein, Jean-Luc, c’est vrai que dans les abattoirs ils tuent les animaux ? » Je lui ai répondu : « Ben oui, c’est vrai ». Il m’a alors dit : « Ah, tu vois, c’est pour cela, moi, je ne mange pas de viande ! Ah, non, s’ils font cela aux animaux, moi je n’en mange pas ! », troublante réflexion pour une personne handicapée mentale ! Il aurait été tout autrement reçu s’il était tombé sur le chef de service d’une association d’un Centre Educatif Renforcé pour des jeunes délinquants qui passent leur journée aux travaux d’une ferme, et qui m’a dit un jour : « Il faut apprendre aux jeunes qu’une vache ça sert à faire des steaks ! » C’est là une vision très limitée de ce que peut apporter un animal à un être humain. Voici un intervenant social qui a une vision lacunaire de l’animal et de ce que peut ressentir un être humain pour un animal. Il n’a pas compris qu’une vache peut apporter plus et bien mieux qu’un morceau de viande. Conduire des personnes handicapées ou en difficulté à s’occuper d’animaux dans le milieu médico-social permet de développer un état de bien-être physique, mental et social par la relation qui peut se mettre en place entre les individus. Tout simplement parce qu’un animal est un être sensible, et que là où il y a de la sensibilité, il y a de la vie pour tout le monde.

 

En ce qui me concerne, sans jeter la pierre aux personnes qui pensent ne pas pouvoir se passer des produits carnés, comme beaucoup de personnes, et comme Abdel le soi-disant simple d’esprit, j’ai choisi de prendre le sage chemin qui est celui d’aimer les animaux vivants, sans les manger. Agissez par vous-mêmes, rendez-vous vous-mêmes dans les abattoirs et les élevages, et soyez exigeants. Ou tout simplement laissez tomber l’alimentation carnée, car la vie des animaux ne nous appartient pas !

 

1 Informations tirées du site Web d’Alliance Végétarienne : http://www.vegetarisme.fr

 

2 Source tirée du mensuel BioContact d’octobre 2006.

 

 

dimanche, 04 mars 2012

Qu'un sang pur abreuve nos fantasmes !

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Chevreaux et agneaux, mes frères, mes petits martyrisés, voici comment Philostrate le sophiste parlait de vous et trouvant son propre foie trop chargé de bile pour contenir des indications sur l'avenir, vous vouait, vous autres, aux sacrifices.

Ah ! Le temps des religions qui égorgent n'est pas fini ! Et quand ce ne sont pas les religions, c'est l'arrogance et l'argent qui vous sacrifient sur l'autel de la consommation.

Je profite de ce billet pour rappeler quelques textes qu'AlmaSoror fit pour les animaux, et pour donner quelques liens vers de plus fraternelles pensées envers les bêtes.

 

Extrait de la Vie d'Apollonios de Tyane

 

"Il est concevable que des animaux dépourvus de raison, du fait même qu'on les égorge alors qu'ils n'ont aucune idée de la mort, aient des entrailles dépourvues de trouble, parce qu'ils ignorent le sort qui les attend ; mais un être humain, qui a toujours la crainte de la mort présente à l'esprit, même lorsque celle-ci n'est pas menaçante, comment penser que, lorsqu'elle est là sous ses yeux, il sera capable de donner, par ses entrailles, des indications sur le futur, ou même qu'il est susceptible d'être offert aux dieux ?

 

Pour te prouver que ma conjecture est exacte et conforme à la nature, je te prie, Seigneur, de réfléchir à ceci : le foie, où, selon les praticiens de cet art, réside comme le trépied de leur divination, n'est pas composé de sang pur - tout le sang pur, en effet, est contenu dans le cœur, qui l'envoie, par les canaux sanguins, à travers tout le corps ; la bile qui est enfermée dans le foie est enflée par la colère et, sous l'action de la peur, rentre dans les cavités du foie. Bouillonnant sous l'action d'excitants, incapable de demeurer à l'intérieur de son réceptacle, elle déborde et se répand dans tout le foie, ce qui fait que la bile occupe toutes les parties lisses et prophétiques des entrailles ; inversement, sous l'action de la peur, elle se rétracte et condense en elle en même temps la lumière qui brille dans les parties lisses, car ce qu'il y a dans le foie de sang pur se retire alors, ce sang qui gonfle le foie en coulant sous sa membranes extérieure et qui recouvre sa partie turbide. À quoi bon, alors, un meurtre, si les entrailles ne doivent donner aucun présages ? Or, la nature humaine fait qu'elle a conscience de la mort et que les victimes au moment de mourir, si elle périssent courageusement, sont remplies de colère et, si elles se laissent abattre, meurent dans la crainte. C'est pourquoi l'art divinatoire, sauf chez quelques barbares ignorants, conseille d'immoler des chevreaux et des agneaux, car ce sont des animaux stupides et presque dénués de sensibilité, mais considère que les coqs, les porcs, les taureaux, qui sont des animaux d'un tempérament passionné, ne sont pas aptes à servir à ses mystères."

Philostrate le Sophiste, "La vie d'Apollonios de Tyane

 

Sur nos terres de poussières virtuelles, allez lire :

L'abattoir, dans l'album poétique d'AlmaSoror

Persona Grata

La phrase qui ouvrit l'année 2010

Une marche humaine...

 

Ailleurs, vous trouverez des hérauts frissonnants d'horreur et de nervosité qui se battent au milieu des silences et des fêtes pour les autres animaux, ceux qui ne parlent pas.

L'oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir

L214, éthique animale

La Protection mondiale des animaux de ferme

 

En musique, écoutons ensemble :

Tribunal animal

Un jour ordinaire

The Animal Film, la musique d'un documentaire sur toutes les formes d'exploitation animale par le musicien Robert Wyatt

The Red Paintings, groupe de rock animaliste

 

LIVRES à explorer...

Eternel Treblinka

De Charles Patterson

Sur les camps de concentration et de massacre pour animaux (l'analogie est de l'écrivain Isaac Bashevis Singer)

 

Ethique animale

De Jean-Baptiste Jeangène Vilmer



Quand les éléphants pleurent

De Jeffrey Moussaieff Masson

Sur la vie émotionnelle des animaux

Ces bêtes qu'on abat : journal d'un enquêteur dans les abattoirs français

de Jean-Luc Daub

 

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