jeudi, 29 octobre 2009
Deltaplane
Je t'aime deltaplane. J'aime ton coeur et tes ailes et ta façon de m'emmener dans le ciel, comme j'en rêvais encore enfant.
J'aime cette idée que c'est toi qui m'emmènera pour le dernier voyage, quand je serai fatiguée. J'aime l'idée que les routes que tu empruntes sont vides, vides de tout sauf d'air. J'aime le fait que tu n'empruntes pas de routes : tu les créees et ton sillage meurt dans l'instant.
Et dans deltaplane il y a delta et il y a plane. La lettre de la liberté et le repos des oiseaux, des méditants et des drogués.
Petite, je rêvais des chevaux sauvages de la Camargue. Et puis j'ai compris qu'il n'y a plus de chevaux sauvages, là-bas. Alors j'ai changé de rêve.
Avant je rêvais que les grands garçons m'emmeneraient sur leurs motos avec leurs casques pour déchirer la ville. Ils ne sont pas venus.
Ensuite j'ai rêvé que les grands filles de l'autre ville m'emmèneraient sur leur planche à voile et que nous traverserions les océans. Elles sont parties sans moi.
Personne ne venait pour m'emmener et les années passaient. Alors j'ai rencontré le deltaplane.
Ne t'impatiente pas, Deltaplane, je sais que tu m'attends.
Nous serons comme vous, grands oiseaux. Amoureux du vol libre, loin des avions et des voitures.
Siobhan Hollow
Publié dans Chronos, Super flumina babylonis | Lien permanent | Commentaires (2) | | Facebook | Imprimer |