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samedi, 01 mars 2025

... les défauts de celui que j’aime

… « et nemo nisi per amicitiam cognoscitur », Henri-Irénée Marrou commence par citer saint Augustin (« on ne peut connaître personne sinon par l’amitié », sentence appartement aux quatre-vingt-trois questions diverses),

Puis il poursuit : « L’amitié authentique, dans la vie comme dans l’histoire, suppose la vérité : rien n’est plus contestable que la conception que, d’après les Tharaud, Péguy se serait faite de l’amitié : à les en croire, il aimait chez ses amis l’image idéale qu’il en caressait, quitte à les rejeter lorsqu’il s’apercevrait un jour qu’ils n’incarnaient pas, ou pas assez, l’archétype dont il leur avait confié le rôle. Une passion sincère n’abolit pas le sens du réel : je me réjouis en un sens de découvrir même les limites, même les défauts de celui que j’aime, parce que ce contact, parfois brutal, avec l’existant me confirme sa réalité, son altérité essentielle : puisqu’il n’est pas confondu avec mon rêve, c’est donc qu’il n’est pas le fruit d’une illusion complaisante ; à qui sait aimer, cette expérience de l’autre, cette sortie de soi permettra de surmonter toute désillusion. »

IN De la connaissance historique, de Henri-Irénée Marrou, chapitre 4

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