samedi, 02 octobre 2021
Chacun se dira peut-être en lui-même : J'ai cru, donc je serai sauvé.
Saint Grégoire le Grand (v. 540-590-604), pape et docteur de l'Église, cité par saint Thomas d'Aquin in Catena Aurea, explication de l'Évangile de saint Marc, t.4, p. 481-483, trad. abbé J.M. Péronne ; éd. Librairie de Louis Vivès,1869.
« Après qu'il leur a reproché leur dureté, écoutons les instructions qu'il leur donne : «Allez dans le monde entier, prêchez l'Évangile à toute créature». Sous cette dénomination générale de créature, il faut entendre l'homme ; l'homme, en effet, a quelque point de contact avec chaque créature, il a de commun l'être avec les pierres, la vie végétative avec les arbres, le sentiment avec les animaux, l'intelligence avec les anges. L'Évangile est donc prêché à toute créature, lorsqu'il est annoncé à l'homme seul, parce qu'il est enseigné à celui pour qui tout a été fait sur la terre et qui a quelque rapport d'analogie avec toutes les créatures. Le Sauveur leur avait dit précédemment: «N'allez point vers les nations» (Mt 10). Il leur commande maintenant de prêcher l'Évangile à toute créature, afin que la prédication des Apôtres, repoussée par les Juifs, vint à notre secours, tandis que leur superbe refus tournerait à leur condamnation.
Chacun se dira peut-être en lui-même : J'ai cru, donc je serai sauvé. Il dit vrai, si sa foi se traduit dans ses œuvres, car la foi véritable est celle où les actions sont en parfaite conformité avec les paroles.
Notre foi est-elle donc moins vive, parce que nous ne sommes pas témoins de semblables prodiges ? Non, mais ils étaient nécessaires à l'Église naissante. La foi des chrétiens a du, pour se développer, être nourrie par des miracles. Ainsi, lorsque nous plantons des arbustes, nous les arrosons jusqu'à ce qu'ils se soient incorporés à la terre, et nous cessons de les arroser lorsqu'ils ont pris racine. Mais ces miracles et ces prodiges ont une signification mystérieuse qui ne doit pas nous échapper; car la sainte Église accomplit tous les jours dans les âmes ce qu'elle faisait alors par les Apôtres pour les corps.
Lorsque les prêtres, en vertu du pouvoir qu'ils ont reçu d'exorciser, imposent les mains sur les chrétiens, et qu'ils défendent aux esprits mauvais d'habiter dans leur âme, que font-ils autre chose que de chasser les démons ? Ainsi les fidèles qui renoncent au langage du siècle pour consacrer leur parole à la prédication des saints mystères, parlent de nouvelles langues; et ils prennent les serpents comme avec la main, lorsque par leurs sages exhortations ils arrachent le mal du cœur de leurs frères.
Ceux qui résistent aux pernicieux conseils qui voudraient les entraîner dans ses actions criminelles, boivent un breuvage empoisonné sans en recevoir de mal ; ceux qui, toutes les fois qu'ils voient leur prochain chanceler dans la voie du bien, le fortifient par l'exemple de leurs vertus, imposent les mains sur les malades et les guérissent. Or, ces miracles sont d'autant plus grands, qu'ils appartiennent au monde spirituel, et qu'ils ont pour objet de rendre la vie non aux corps, mais aux âmes. »
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