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mardi, 16 février 2021

Le journal baude fastouliste de Kevin M-L, extrait du mois de février 2014

La société dans laquelle nous vivons se crispe de plus en plus, et il devient presque impossible d'ouvrir la bouche sans choquer à l'extrême la personne que nous avons en face de nous, quelle qu'elle soit. Les gens, devenus très moralistes, considèrent comme un délit immoral, voire un crime, de penser des choses en désaccord avec leurs idées. La France est séparée en plusieurs mondes, au sein desquels les réseaux sémantiques et idéologiques sont clairement établis. Pour passer d'un monde à l'autre, n'oubliez pas de laver votre cerveau avec un détergent accepté par ceux que vous rejoignez. Ne succombez pas à ces affreux pièges : la subtilité, la nuance, la hauteur de vue, la confrontation égale de deux opinions opposées. Vous le payeriez très cher. La France est ainsi séparée en plusieurs mondes mentaux qui ne se comprennent pas les uns les autres, et n'expliquent la présence odieuse des autres que par la propagation du Mal. Essayer de comprendre l'autre, c'est déjà être atteint par lui, être sali par lui, aussi, celui qui veut considérer l'autre comme un interlocuteur cesse lui-même d'en être un. Il est vu déjà comme contaminé. La France est séparée en plusieurs mondes irréconciliables qui se retrouvent pourtant au boulot. Là, le silence est de mise, et chacun peut imaginer que l'autre pense comme soi, qu'il n'appartient pas à l'horrible clan ennemi. Celui qui se tait le plus, sait qu'il ne pourrait jamais dire ce qu'il pense sans faire face à la terrible opprobre. Celui qui se tait le moins croit qu'il emporte les adhésions. Il n'emporte que la parole. Le silence qui lui est opposé, il ne le distingue même pas.

Les gens se haïssent. Alors même qu'ils pourraient être amis si l'on s'en tenait à leur caractère, leur manière de vivre, leur façon d'être et de se comporter avec leurs proches, la simple marque de tel parti, de telle façon de penser sur le front de l'autre, en fait un ennemi a priori et pour toujours. Cette étrange ambiance, nous l'appelons démocratie. Notre pays envoie ses militaires foutre des raclées (et s'en prendre!) ici ou là pour « apporter la démocratie », « lutter contre la dictature », comme si nous étions le lieu où la liberté de penser et l'agrément de vivre coulaient de source.

Commentaires

Un petit conseil: pour mieux comprendre cet extrait de journal, lisez les chapitres allant de la conscience et de la certitude sensible jusqu'au scepticisme, contenus dans la "Phénoménologie de l'Esprit" de Hegel. Ils vous apporteront beaucoup de connaissances utiles.

Écrit par : Gilles | jeudi, 18 février 2021

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