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jeudi, 10 juillet 2014

Salut !

 

Voici une exhalaison textuelle de Jean Bouchenoire. La nuit quelquefois porte conseil, quelquefois porte mystère et vision.

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Dans un République moribonde qui parle sans cesse d'elle-même parce qu'elle cesse d'être au service d'un projet d'avenir, il est intéressant de se demander quel pourrait être le futur régime de la France, salvateur dans la mesure où il fermerait cette longue coupure entre les deux mondes, L'Ancien Régime et l'après-Révolution, pour les réunir dans une mémoire une et réconciliée.

Une France consolée (un synonyme affectif de réunie, con-solus signifiant rendre un), dans un troisième régime capable de porter quelques siècles d'avenir.

À la longévité spirituelle, morale, esthétique de l'Ancien régime, s'arc-boutera l'invincible liberté de chaque homme, et la légalité légitime du peuple. À l'immuabilité apparente d'un pays sans cesse mouvant se greffera la possibilité perpétuelle du progrès collectif comme celle de l'expérience individuelle aventureuse. Rébellion structurée et structure libre s'épouseront pour former les deux piliers de l'Etat. Les deux autres piliers seront la nature sauvage et la civilisation, une ligne de continuum les reliant sans à-coups ni fracture, fracassant les chaînes qui séparent le cerf des bois de l'homme du Louvre.

Je parle au présent d'un monde qui naît déjà.

Une fédération des régions de France, ouverte à des autonomies et des nouvelles-venues en fonction de l'Histoire et des modes ? Mais comment s'appellera-t-elle, cette fédération héritière à la fois du Royaume et de la République ?

Ce serait un empire qui ne dirait pas son nom, et sa discrétion serait le signe de sa longévité.

La France, cette salamandre, ce coq, ce sanglier, possède un orgueil qui alternativement l'élève au rang de phare ou l'abaisse au-dessous encore du ridicule. Elle n'est pourtant pas morte, bien que maints clairons aient sonné sa fin, et précisément parce qu'ils l'ont sonnée trop tôt, elle a senti un sursaut inconscient au tréfonds de son corps social impalpable. Il faut savoir quelque fois attendre que l'ennemi soit mort pour ne pas favoriser sa résurrection.

France, puisque tu te relèves de ta chute, puisque tu guéris des coups que tu t'es toi-même portée en croyant atteindre d'autres, je t'admire et j'attends de connaître ton nouveau nom, celui que l'on connaîtra encore dans des siècles, et qui paraîtra avoir toujours existé.

Jean Bouchenoire

 

 

 

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