mercredi, 28 mai 2014
Charade
Ballade, ballade,
Que vas-tu nous chanter
Quand la nuit descend dans la moiteur d'été ?
Insomniapolis,
La ville où les amants avides du sommeil
Passent leur exil -
Arthurs Rimbauds dégénérés, violeurs d’Éthiopies !
Quelle est cette danse qui tient mon corps en transe ?
Je suis solitaire et vous ne me connaissez pas.
Voici que vient l'heure de la douceur et des grillons,
Mais mes pas, même lents, trébuchent sur la pierre
Et j'ai le vague à mon âme isolée,
Île de désolation à la lagune en cœur brisé.
Exode, exil, j'ai laissé ma vie, ma ville grouillante, la plus riche cité.
Dans son amplitude, ma solitude avale l'espérance et la charité.
Je suis trop près de la mer pour la foi du charbonnier
Et les marins partis ne prient plus pour mon cœur.
Paris c'était la vie, la vile, la ville
Je ne sais pas lui pardonner de m'avoir laissée la quitter.
Parade, parade,
Que vas-tu nous danser
Quand le zénith descend le long du jour brûlé ?
La nécropolis,
Cité célibataire où le buveur d'amour
Abreuve son joug -
Baudelairien désespéré, charmeur d'aliénées !
Tiens, d'où vient ce chant qui altère mon ouïe ?
Moi, velléitaire, et vous qui ne me voyez pas,
Voici l'air qui sonorise un bateau d'oxygène.
N'est-ce pas, même lent, le chant de la sirène,
Au fond du flot, sa voix immaculée
Pousse la complainte tendre au cœur brisé dans ses lacunes.
Exsangue exil, j'ai lassé la vie, la ville bruyante, la folle magnanime,
Dans ses turpitudes, d'habitude, j'arborais la chance et la probité.
Je suis trop loin : l'autoroute a nargué ma péninsule
Et mes amis enfuis méprisent ma pendule.
La baie de Cayola, c'est l'aune, c'est là !
Je ne peux pas lui pardonner de m'avoir laissée la rejoindre.
Charade, charade !
27.5.14. Avant minuit ?
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Commentaires
Douleurs, terres trop connues
Écrit par : sara | mercredi, 28 mai 2014
Merci Sara de ce petit bouquet de mots limpides et vrais sous ce billet.
Écrit par : AlmaSoror | mercredi, 28 mai 2014
Vivre, c'est souffrir. Jusqu'à la fin de l'été.
Écrit par : Tectonique des plaques | jeudi, 29 mai 2014
L'été n'en finit jamais de finir.
Écrit par : AlmaSoror | lundi, 02 juin 2014
Où sont les foules ? Où sont les foules ? Où sont les foules ?
Écrit par : K | mardi, 03 juin 2014
Les foules s'entremêlent et grouillent à l'intérieur du K.
Écrit par : almasoror | mardi, 03 juin 2014
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