lundi, 23 décembre 2013
Du Victimat
Une des plus grandes souffrances réside dans l'exclusion sociale. Or, cette exclusion étant pratiquée par l'ensemble de la société, elle est justifiée par cette société et n’apparaît pas comme une exclusion mais comme une justice.
Autrement dit ce n'est pas en tant qu'injustice qu'une injustice fait souffrir mais en tant que justice officielle.
Les victimes réelles d'une société ne peuvent être reconnues comme telles, sinon elles ne le seraient pas (victimes).
Les injustices, inégalités, ne peuvent être perçues comme telles par une société donnée. Elles ne sont perçues qu'à partir du moment où elles ne sont plus la norme, autrement dit a posteriori, quand l'analyse critique a gagné une bonne partie des couches sociétales.
Si donc une société, par le biais de ses politiques sociales, culturelles, médiatiques, offre un soutien quel qu'il soit, même critiquable, à des « victimes », on peut être sûr qu'il ne s'agit pas des principales victimes de cette société. Celles-ci sont cachées derrière le statut de coupables, ou leur existence n'est pas reconnue.
Se plaindre (d'une enfance pauvre, d'une couleur de peau, d'un sexe maltraité) c'est savoir qu'on a les moyens de dominer un jour ou l'autre, c'est donc être sorti de l'exclusion profonde. Celui qui souffre au plus profond sait que sa plainte ne recueillera que le rire, l'indignation ou l'indifférence.
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